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11 août 2010 3 11 /08 /août /2010 17:37

Beyrouth - Un chaudron d’enfer

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              Ce mardi 3 août 2010, je viens de terminer la lecture d’un livre historique bien compliqué: “Beyrouth. L’enfer des espions.” de Jean René Belliard (éditions Nouveau monde 2010).

 

             Très optimiste, l’éditeur nous annonce sur la jaquette que “ ... ce document est un témoignage unique et irremplaçable pour ceux qui veulent comprendre les conflits du Moyen-Orient.”

             Il ne faut pas rêver, j’ai lu ce livre de 650 pages assez sérieusement et, sincèrement, je n’ai toujours pas compris.

             Peut-être suis-je particulièrement obtus !

 

 

            Il y a d’abord les religions: chrétiens, maronites, islamistes modérés, sunnites, chiites, alaouites, islamistes non modérés, salafistes, druzes, sectes de toutes sortes et bien sûr: israélites.

 

            Il y a ensuite les pays qui sont plus ou moins impliqués directement et/ou par l’intermédiaire de leurs services secrets: Le Liban, la Syrie, l’Iran, l’Irak, la Jordanie, l’Arabie saoudite, l’Egypte, la France et ses barbouzes, le KGB, la CIA et bien sûr: Israël et le Mossad.

 

            Puis, il y a toutes les factions, les tendances, les partis politiques: Fatah, Fatah-al-intifada, Fatah-al-Islam, force 17, FLA, FLP, FDLP, FDPLP, FPLP, FARL, FPLP-CG, FPLP-OS, Hamas, OLP, ALP, MNA, Hezbollah, et les autres... et les autres... et les autres inclus les nostalgiques de la Haganah et du groupe Stern.

 

            Et puis, il y a les leaders mieux connus: Michel Aoun, Georges Habbache, Samir Geagea, Camille Chamoun, Samir Frangié, Pierre Gemayel, Rafic Hariri, Walid Joublatt, Hafez-el-Hassad, Oussama ben Laden, Abou Daoud, Yasser Arafat et quelques dizaines d’autres qui à un moment de l’histoire ont eu une influence sur le cours des évènements.

 

            Et tout cela se lie, s’allie, s’aime, se sépare, divorce, se hait, se trucide dans un perpétuel mouvement d’union et de séparation dont le rythme donne le tournis.

            Les ennemis irréductibles d’hier se réconcilient aujourd’hui sans état d’âme mais aussi sans avoir évacué leur rancune.

             Un vrai panier aux crabes dans lequel une chatte ne retrouverait pas ses jeunes.

              Et l’auteur, ainsi que son éditeur espéraient que moi, pauvre lecteur je m’y retrouve, que j’y vois clair...

 

 

              On peut cependant dégager quelques lignes maitresses:

 

 

- Forces en présence

 

  

 

            Au centre géographique du problème, l’Etat d’Israël, certainement aujourd’hui la puissance militaire dominante parce que bien équipée, disciplinée et à commandement unique, unifié, assisté d’un service de renseignements efficace.

              Autour d’Israël, les ennemis traditionnels de l’état sioniste.

              Supérieurs militairement s’ils étaient unis, mais individualistes voulant chacun retirer de la situation, le maximum de marrons du feu.

              Ils ont un ciment commun, le saint Coran mais l’Islam a toujours été une religion supportée par des clans, des familles, des tribus et les efforts de certains de ses leaders tels Nasser ou Kadhafi pour unifier, réunir les Etats se sont tous, jusqu’à présent soldés par des échecs.

             Mis à part la Syrie dont les objectifs semblent différents, les voisins immédiats de l’Etat d’Israël ont fait une “paix de facto” avec l’état sioniste.

            Ceux qui sont les plus virulents ne sont pas, comme l’Egypte et la Jordanie, des proches voisins mais ont entre leurs ennemis et eux un autre état tampon, c’est une situation à risques moindre et c’est le cas de l’Iran, et de la Libye.  

             Loin du front les vieux soldats.

  

 

- Syrie - Liban

 

  

 

            S’il est certainement d ns les intentions de la Syrie de récupérer le plateau du Golan et ses sources, il semblerait que son principal objectif est de mettre le Liban sous tutelle.

            Depuis le début de la crise, depuis 1948, le père et le fils el-Hassad se sont appuyés sur les problèmes générés par la présence d’Israël pour, à de nombreuses reprises, tentés, et souvent réussis, à étendre leur pouvoir jusque Beyrouth.

            Malheureusement pour eux, le jeu des alliances et mésalliances dont nous parlions plus haut ne leur laisse guère les mains totalement libres pour faire du Liban une province syrienne.

 

 

- Les pays étrangers

  

 

 

            Ceux qui sont hors de cette région que nous pourrions qualifier de “volcanique”, qu’est le fond Est de la Méditerranée sont aussi partie prenante.

             A l’Assemblé Générale de l’ONU ou dans le cadre de relations plus restreintes ou bilatérales, la main sur le cœur, ils souhaitent la paix, établissent des plans, convoquent des réunions, font de la diplomatie secrète qui finit très rapidement par être exposée sur la voie publique.

            Tout cela semble tellement hypocrite.

            L’aide aux Palestiniens émane le plus souvent des biens pensants qui ont le cœur à gauche.

            Elle flatte aussi les pays dits du tiers monde qui, peu ou prou, s’identifient aux Palestiniens à tort ou à raison.

            Cette aide doit être subtile, confiée à des ONG parallèles aux décisions de gouvernements parce qu’il faut aussi donner raison, sans trop insister, aux Israéliens dont les amis assurent parfois un pourcentage non négligeable des voix lors des élections dans les pays dits démocratiques.

             Sans compter qu’il faut aussi brosser les pays producteurs de pétrole dans le sens du poil.

              Bref, de la haute diplomatie, de la haute acrobatie pourrait-on dire.

 

 

 

- Les Palestiniens

 

  

 

            Un peuple qui cherche une terre pour devenir une nation.

           Voici plus de six décennies que plusieurs millions d’individus errent dans la région, refoulés de partout, à la recherche d’un endroit où poser leur sac.

 

 

            Qui en voudrait ?

            Plusieurs millions d’individus démographiquement actifs constitueraient pour n’importe quel pays un réel danger dans l’immédiat et plus encore dans deux décennies.

 

 

             Leur céder du terrain ?

            Qui accepterait de s’amputer d’une partie de son territoire pour y héberger des voisins aussi turbulents ?

             Le Sinaï conviendrait peut-être, mais cela priverait l’Egypte d’une partie importante, stratégique, de son territoire et en plus, un risque d’un jour ou l’autre de perdre le contrôle du canal de Suez.

 

               Et combien coûterait la mise en valeur de ce semi-désert ?

              Structure administrative, routes, port (à El Arish ?), adduction d’eau et d’abord où trouver de l’eau en suffisance, développement agricole, organisation sanitaire etc.. etc.., Bref créer, construire un pays sur des bases inexistantes actuellement.

 

              Qui accepterait de financer un tel projet et risquerait de nourrir en son sein une pieuvre dont le dynamisme, la capacité guerrière risquerait de déstabiliser encore un peu plus la région ?

 

              La situation actuelle sert d’abcès de fixation aux frustrations anti capitalistes, anti colonialistes, xénophobes parfois et même souvent aux pays du tiers monde tandis que l’intervention humanitaire des pays dits riches ou considérés comme tels leur donne bonne contenance.

              Si la paix revenait au proche Orient, où donc se déchainerait la prochaine tempête ?

 

               

               Il y a 3200 ans, dans la même région, un autre peuple était à la recherche d’une terre pour créer une nation.

              Leur errance, d’après la tradition, aurait duré quarante ans, les Palestiniens errent déjà depuis soixante deux ans et cela ne semble pas terminé.

              Loin de moi l’idée de comparer Yasser Arafat à Moïse ou à Josuah; Arafat n’a jamais, à ma connaissance culbuté les fortifications d’une ville, écarté les flots du lac Amer ni retardé le coucher du soleil.

               Cependant, au risque de m’attire les foudres de certains de mes amis, je ne peux faire l’impasse sur cette facile comparaison de deux peuples, errants en quête de territoire, dans la même région du monde à plus de trois millénaires d’intervalle.

 

 

                                                                                       Hermanne le 04.08.2010

 

                                                                                                E.A.Christiane

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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