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4 septembre 2009 5 04 /09 /septembre /2009 18:37

FORTIS

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Au secours


           
Il faut nous dire, que Fortis, en difficultés de liquidités a été dépanné par le gouvernement belge, qui a dit:

 

"Je ne donne pas de l'argent, j'entre dans l'actionnariat très temporairement, je deviens même propriétaire à 49 % puis à 75 %, mais pas pour longtemps... dès que possible, je revends mes parts à celui qui voudra bien les acheter. Le gouvernement n'a pas de vocation de capitaliste". 

           

            Peu de temps après, dans un cadre de restructuration la Hollande annule la vente de ABN-AMRO ( dont Fortis s'était rendu propriétaire sans en avoir les moyens de paiements) puis rachète la part hollandaise de Fortis.

            Ensuite BNP propose au gouvernement de se rendre acquéreur d'une bonne partie des actions Fortis détenues par le gouvernement.

            Celui-ci les revend et ainsi Fortis passe à BNP-Paribas.

 

Réaction des petits actionnaires

 

            Oui mais... les petits actionnaires ( les "anciens") disent:

 

" Et nous là dedans ... on ne nous a pas demandé notre avis. De toutes manières cette vente l'a été à un prix vraiment bradé... sur notre compte finalement. Car la valeur de notre portefeuille a fortement diminué et s’est aligné sur le prix proposé par BNP et accepté par le gouvernement belge sans que l’on sache exactement à quel niveau est la valeur réelle de l’action ".

           

            En toute normalité, en toute légalité,  l'Etat belge étant propriétaire à 75 % avait le droit de prendre la décision ( puisque plus que majoritaire) et de rentrer dans ses fonds (comme il l'avait prévu) au prix qu‘il considérait comme suffisant pour lui.

            Avant  l'aide de l'Etat, Fortis avait une volé (deux milliards trois cents millions d'actions) d'actionnaires, le plus gros était le Chinois Ping Ang qui avait ... 5 % du capital.

            Ces petits actionnaires se sont regroupés et ont porté plainte en justice sur base :

 

"On ne nous a pas demandé notre avis et nous avons encaissé une sérieuse moins-value dans notre portefeuille".

 

En justice

 

            Le Tribunal de commerce:

 

" L'Etat, en toute logique pouvait le faire, il est loisible à chacun de vendre son bien a qui il veut et au prix qu‘ il veut ".

           

Appel du jugement:   

 

" Tout doit être gelé, BNP doit continuer à gérer Fortis et à le financer mais il faut voir ce qu'il en est réellement "   et on confie le travail à 5 experts avec deux questions  à répondre:

 

- Que vaut Fortis ?

- Que valait la partie cédée ( vendue) à BNP ?

            Parce qu'il faut dire qu'il y a maintenant Fortis 1-2-3-4 , soit une partie luxembourgeoise ( non contestée), une partie hollandaise, une partie française (BNP) et encore Fortis belge où serait casé la banque courante, commerciale et toutes les "casseroles" ex USA.

            Bref... le bordel.

 

            D'autant plus qu'il semblerait... que parmi les trois juges ayant prononcé le dernier jugement, un d’entre eux ( une dame) n'a pas signé le jugement, se faisant porter malade.

            Cela pourrait faire l’objet d’un procès en cassation.

            La cours de cassation tranche non pas sur les faits mais la possibilité, le fait qu’il pourrait y avoir un défaut de procédure ce qui obligerait une autre cours (d’appel) à reprendre tout le dossier.

            La cours de cassation met en général, au minimum six mois avant de prendre une décision; décision d’éventuellement recommencer toute la procédure.

            Cela nous mènerait assez loin dans le temps.

 

La séparation des pouvoir mise en péril

 

            Or, cette dame magistrate est l'épouse d'un homme politique (de niveau moyen) du CD&V, l'ex CVP, parti du premier ministre et du ministre de la justice et  l'on soupçonne qu'il y ait eu des fuites ou en tous cas des contacts, peut être des pressions de la part de l’exécutif envers le judiciaire, entre le gouvernement (l'exécutif) et la justice (le judiciaire), entre les cabinets du premier ministre (Leterme- CD&V) et celui du ministre de la justice (Van Deuzen -CD&V) et les magistrats du tribunal d’appel en charge de l‘affaire.

            D'ou, naturellement hurlements divers entre autre du VLD Herman Decroo, " gardien des bonnes manières " en soupçonnant qu'il y a eu délit au niveau de la constitution et déni de "séparation des pouvoirs".

           

Sans gouvernement

 

            Résultat: démission du Ministre de la justice puis du Premier ministre ( car on considère que le Premier Ministre représente l’ensemble du gouvernement).

            Donc, plus de gouvernement, soit, pas de budget pour 2009, pas de solution pour Fortis, pas de décisions possible du point de vue social, ni financier etc... et pas de vacances pour Albert II qui doit essayer de retrouver un gouvernement valable dans le plus bref délai car on ne peut pas se passer de gouvernement (c'est déjà le bordel depuis 18 mois) dans une période aussi critique.

            Le Roi retarde de quelques heures l’acceptation de la démission gouvernemental afin que l’on puisse prendre encore quelques décisions sur le plan social, puis accepte la démission du gouvernement qui passe " en affaires courantes " soit sans possibilités de prendre quelqu’ initiative que ce soit.

            Aux dernières nouvelles, on fait appel aux vieilles tiges pour au moins donner leur avis, soit Dehaene, Martens, Eyskens, Declercq etc..

            Cela occupe, déblaie le terrain en attendant que quelqu’un accepte de prendre les responsabilités gouvernementales.

           

La prochaine échéance électorale

 

            Car, dans six mois, ce sont de nouveau les élections (régionales celles-là) et il est évident, que le malheureux (homme et de ce fait parti) qui va hériter de la patate chaude est quasi certain d'y laisser des plumes, il va peut-être faire des miracles, et ce serait tant mieux pour lui et pour nous, mais il est plus probable qu’ en six mois, il ne puisse certainement pas contenter tous le monde (10 millions de Belges) et perdra des voix dans le scrutin.

            Il faut donc un homme qui est hors du jeu actuel de la politique, un has been , un vieux crocodile, voir un dinosaure qui se moque de sa future élection puisque retraité et sans ambition politique pour le futur.

            Le CD&V (ex CVP parti flamand) ne peut aisément se défiler, Yves Leterme a eut 800.000 voix de préférence, son parti a voulu, contre vents et marées gouverner, il était majoritaire en Flandre, et de ce fait le plus puissant parti du royaume, grâce à un petit plus, dû à sa mise en cartel avec le NV.A de Bart de Wever.

            Mais voilà, le mariage est devenu divorce, tant et si bien que le CD&V a très peu perdu mais la famille sociale chrétienne (CD&V + CDH) n‘est plus la famille la plus importante de Belgique.

            A tel point qu’il n’a plus les voix nécessaires à la confiance dans le groupe des partis néerlandophones à la chambre.

            La famille libérale (VLD + MR) a pris la relève mais ne veut certainement pas se mouiller, essuyer les plâtres de 18 mois d’hésitations du CD&V.

            On les comprend.

            Il serait donc possible d’avoir une nouvelle coalition menée par la famille libérale, Guy Verhoefstraete pourrait être pressenti mais, comme nous l’avons dit plus haut, il est encore jeune et a son avenir politique devant lui qu’il ne veut pas risquer d’aliéner.

            Didier Reynders aussi, mais il est francophone, ce qui, en soit n ‘est qu’un inconvénient mineur, mais il s’est tellement bien mis les autres francophones à dos, Joëlle Milquet (CDH) et surtout Elio di Rupo (PS) entre autre, qu’il s’est exclu lui-même.

            Bref, le panier aux crabes !

 

On avait presque oublié Fortis


           
Quant à Fortis (pour revenir à nos moutons) il faut d'abord faire un inventaire:

 

- Que vaut Fortis ?

- Puis une éventuelle renégociation avec BNP sur le montant ou autres avantages. à définir.

            Car  est considéré comme une escroquerie toute opération commerciale qui n'est pas équilibrée, sous la pression de circonstances inopinées.

            Naturellement, BNP se fait tirer l’oreille et menace de reprendre ses billes laissant au gouvernement son rôle d’actionnaire principal, soit de facto une quasi nationalisation de Fortis.

            Remarquez, et ceci n’est qu’une parenthèse, lorsque tout ce tintamarre sera terminé on sera certainement très étonné de voir, à l’échelon mondial quel sera la nouvelle physionomie de l’actionnariat des grandes entreprises, pensez que la banque islandaise en difficulté aurait été reprise avec des fonds libyens.

            Et les Chinois, et les Indiens, et les Russes où donc se sont-ils cachés...???

            Cependant, tout le monde  ou quasiment tout le monde semble d'accord, y compris les petits actionnaires qu’ une association avec BNP, un arrimage au groupe Paribas est une bonne chose,  sous réserve de revoir les conditions de ce marché.

            Une autre possibilité est la création d'un grand groupe bancaire belge regroupant Fortis, Dexia et Ethias... et Jean Luc Dehaene est devenu patron de Dexia...

            Si Dehaene devait être premier ministre, pour six mois seulement, il devrait abandonner toutes ses juteuses prébendes.

            Bon on peut être dévoué, mais pas con quand même.

            D'où négociations diverses à tous les niveaux.

            Cela peut s’arranger, mais demande quand même quelques jours de négociations.

 

Mieux vaut semer des cailloux blancs pour ne pas s’y perdre


           
Il n’est pas évident de s’y retrouver.

            Remarquez que finalement, ce n’est pas compliqué, mais complexe, il y a énormément de choses desquels ont doit tenir compte.

            Je ne dirais pas que tout soit clair pour moi, je ne suis pas un spécialiste, mais je pense quand même un peu m’y retrouver que pour, peut-être , être surpris de la tournure de certaines choses, surpris par certaines décisions, mais comprendre le pourquoi de tout cela.

            L’équation est complexe, des données nous manquent parce que parfois elles sont variables mais finalement, tout cela semble assez logique.

 

 

                                                                                                    E.A.Christiane

 

                                                                                              Premier trimestre 2009

 

 

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20 août 2009 4 20 /08 /août /2009 13:06

2008 - La crise économique
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Un certain nombre de mes amis et même de mes amies, m’a demandé de bien vouloir essayer de leur expliquer ce qui s’est passé, ce qui se passe et même ce qui pourrait se passer dans le futur suite à la tourmente financière actuelle. Comment puis-je avoir une idée exacte alors qu’il me manque quantité de données valables ? Mais, étant bavard de nature, un peu curieux de l’insolite et surtout intéressé de donner mon avis sur tout, même sur ce que je ne connais guère, je vais essayer de réfléchir à la question et de livrer le fruit de mes cogitations. Soyez indulgent ! !



A quoi servent les banques ?

En principe les banques sont des intermédiaires entre ceux qui ont de l’argent et ceux qui en ont besoin.

Elle drainent les économies de chacun dans des carnets d’épargne, des placements à terme, des obligations et donnent un (petit) intérêt.

Ensuite, elles prêtent ce même argent à plus long terme, pour des investissements industriels, commerciaux ou pour devenir propriétaire, à plus longue échéance ( les prêts immobiliers sont à 20 ou 25 ans) à un intérêt nettement plus élevé.

Bref, elles empruntent à court terme et prêtent à plus long terme.

La différence constitue leur bénéfice et couvre le risque de ne pas être remboursé par ceux qui ont emprunté.

Il est donc de la responsabilité des banques de veiller à “ne prêter qu’aux riches” c’est à dire à être le plus certain possible qu’elles seront remboursées des prêts consentis.

 

La bulle immobilière américaine

Aux États-Unis, les banques, afin d’augmenter leurs chiffres d’affaires, ont manqué de prudence, elles ont prêté de l’argent à ceux qui voulaient acheter ou construire une maison à des conditions intéressantes, avec un intérêt réduit et sans trop tenir compte de la solvabilité du futur propriétaire.

Le résultat est que beaucoup ont voulus devenir nouveau propriétaire, beaucoup ont commencé à construire, à aménager, à améliorer son logement, il s’en est suivi ce que l’on appelle un “boum” immobilier et lorsque la construction va, tout va, c‘est bien connu.

Bientôt, la valeur des constructions a commencé à grimper, puisque l’argent était bon marché, les affaires ont été florissantes et la spéculation s’est installée.

 

Le futur nouveau propriétaire se disait:

” Si j’achète, en empruntant, une maison de 100.000.- dollars, elle en vaudra 125.000.- dans trois ans.

“A ce moment, je la revends, je rembourse mon emprunt à la banque, avec les intérêts, soit 115.000.- dollars et il me restera encore 10.000.- dollars de bénéfice, cela sans avoir déboursé un seul dollar.”

Et ce fut ce que l’on appelle “une bulle”, une escalade juteuse.


La titrisation

Mot bien rébarbatif qui signifie, que toutes ces dettes ont été groupées par les banquiers dans des titres, des sicav, ce que l’on appelle des “Hedge Found”.

Il faut dire que lorsqu’une banque lance une sicav, elle impose à ses gestionnaires (de la sicav), ils sont en général trois, des règles strictes, ils ne peuvent faire ce qu’ils veulent.

On détermine les objectifs de la sicav, les fourchettes, les limites dans lesquelles elle doit agir, c’est à dire le pourcentage de risques, la durée, la répartition des devises, la répartition géographique et sectorielle de la composition des titres constituant la sicav.

Les Hedge fund sont beaucoup plus laxistes, moins contraignants, ils investissent le plus souvent là où ils voient une opportunité.

C’est ainsi, que pour alimenter cet élan bien juteux, les banques ont mis sur le marché des sicav “Hedge Fund” afin de drainer encore plus de liquidités.

Ces titres étaient couverts par la valeur des biens hypothéqués; les titres de propriétés hypothéquées ont été groupés dans des fonds qui ont été mis en vente sur le marché boursier.

Elles ont vendu ces Fonds à d’autres banques aux USA et même à l’étranger, chez nous Dexia et Fortis ( par exemple) et d’autres ont souscrit pour certains montants (plusieurs dizaines voire centaines de millions d’Euro).

Le virus des hypothèques américaines avait envahi non seulement les USA, mais avait passé l’Atlantique, gagné l’Europe et aussi l’Asie, partout là où il y avait de l‘argent et des financiers intéressés à le faire fructifier.

Le phénomène était devenu mondial ou du moins avait atteint une dimension planétaire.


Le réveil

Mais tout a une fin; et comme on dit en finance : “Les arbres n’atteignent pas le ciel”.

A un moment, l’argent a manqué chez des propriétaires.

Certains prêts hypothécaires étaient non remboursables durant les deux premières années ou sans intérêts exigibles durant les deux premières années, puis à intérêts variables pour les années suivantes.

Bref, un tas d’astuces pour appâter, pour attirer la clientèle.

Les taux d’intérêts ont commencé à monter, non pas que l’argent disponible devenait plus rare, mais l’échauffement de l’économie mondiale générait un plus grand besoin de liquidités et les banques centrales, pour éviter une montée de l’inflation, rendaient les emprunts un peu plus chers en augmentant les taux d’intérêts.

Les prêts, hypothécaires dans ce cas-ci avaient été consentis, nous l’avons vu, sans trop tenir compte de la solvabilité de l’emprunteur, qui lui comptait pour rembourser sa dette sur une augmentation de la valeur de son bien.

Les intérêts ont commencé à grimper et les biens sont devenus de moins en moins vendables.

On a alors commencé à parler de “subprime”:

 

 

( Wikipédia - subprime)


"Au sens le plus large, un « subprime » (subprime loan ou subprime mortgage en « anglais) est un crédit à risque, offert à un emprunteur qui n'offre pas les garanties « suffisantes pour bénéficier du taux d'intérêt le plus avantageux (prime rate). Le « terme est employé plus particulièrement pour désigner une forme de crédit « hypothécaire (mortgage), apparue aux États-Unis et destinée aux emprunteurs à « risques. Ce crédit immobilier est gagé sur le logement de l'emprunteur ».

 

Les propriétaires devenus insolvables ont donc mis leurs maisons en vente, non pas quelques uns, mais plusieurs milliers ; aux États-Unis, cela se chiffre toujours en dizaine de milliers.

Trop de maisons à vendre, moins d’acheteurs, des emprunts plus chers: l’immobilier a commencé sa descente aux enfers, les ventes devenaient plus difficiles, les prix ont lors chutés.

Bref, devant l’impossibilité de remboursement de la part des nouveaux propriétaires hypothéqués, les banques ont saisis les immeubles et se sont ainsi trouvées être en possession de plusieurs dizaines de milliers de maisons difficilement, voir invendables.

Quantité de propriétaires se sont retrouvés sans rien et encore avec des dettes, sur le trottoir ou dans les abris précaires.

Une certaine panique est apparue et les épargnants se sont précipités aux guichets des banques pour récupérer leur argent, sentant le vent tourner.

Du coup, les banques se sont trouvées en manque de liquidités, ce qui a augmenté la panique.

Le cercle vicieux !

C’est ce que l’on appelle un “crash”.


Les banques, qui avaient accepté les dépôts des clients déposants, avaient prêté cet argent à d’autres clients emprunteurs qui avaient laissé en gage des immeubles ayant perdu beaucoup de leur valeur.

Dès lors elles risquaient non seulement la cessation de paiements, mais la faillite pure et simple.


Les remèdes

Lorsqu’une banque a besoin de liquidités, et cela arrive tous les jours, elle emprunte ”au jour le jour” à une autre banque au taux interbancaire, ce n’est qu’un échange comptable de chiffres, des relations dirait-on presque de bon voisinage, et réglé, soldé très rapidement.

Plus, et à un taux généralement plus élevé, à un terme aussi plus long, elle peut emprunter à la banque centrale, banque nationale, banque fédérale suivant les pays, à un taux un peu plus élevé appelé “taux olo“.


La banque fédérale

Son rôle est de gérer la production de papier monnaie, ne pas “faire tourner la planche à billets” à tort et à travers pour éviter que l’argent du pays n’aie plus que la valeur du papier sur lequel il est imprimé, mais fournir assez de liquidités pour assurer la bonne marche de l’économie tout en veillant à ce que ces liquidités représentent une certaine richesse existant et générée par le pays.

C’est assez complexe, vous en conviendrez.


Intervention du gouvernement américain

Pour éviter un ralentissement drastique de l’économie, le gouvernement des États-Unis a autorisé la Fédéral Bank à aider certaines entreprises financières afin qu’elles puissent garantir les emprunts fait auprès des Américains moyens mais aussi des fonds de pensions, organismes d’entre aide etc..

Une faillite de tous ces organismes auraient eu un impact social dramatique.

Mais il ne fallait pas systématiquement aider tous ceux qui étaient en difficulté, cela aurait donné un certain droit aux erreurs et errements des financiers qui auraient perdu tout sens des responsabilités.

Cela aurait donné un sentiment d’impunité et fait dire à certains: “Je ne peux qu’y gagner et si je perds, c’est l’État qui paiera”.

C’eut été peu honnête, aussi certains ont ils été aidés et d’autres abandonnés à leur sort.

C’est ainsi que deux des plus importantes sociétés de crédit, dont Washington Mutual sont passés aux oubliettes.

Cela ne semble pas suffire, aussi le Congrès vient-il d’envisager de regrouper toutes ces créances douteuses, et il doit y en avoir pour environ deux mille milliards de dollars, en un seul fond, géré par le gouvernement américain.

C’est ce qu’on appelle le plan Paulson du nom de Henry Paulson Secrétaire au Trésor (américain).

Ce fond serait financé au niveau de sept cent milliards de dollars, soit pour 350.000.000 d’Américain 2.000.- $ ou environ 1400.- € par américains, hommes, femmes, enfants, vieillards, indiens, SDF etc..

Car ces 700 milliards devraient venir du gouvernement, donc des impôts.

Il n’est pas certain que la somme totale de 700 milliards de dollars soit nécessaire, c’est un plafond qui peut très bien ne jamais être atteint, la conjoncture pouvant s’améliorer au fur et à mesure de la libération des fonds.

 

Un impact politique, électoraliste

 


A un mois des élections, alors que les Républicains traînent derrière eux un lourd passé à la sortie de la magistrature de J.W.Bush Junior il est évident que le gouvernement actuel doit essayer de tirer le maximum de profit de la dramatique situation financière du pays alors qu’il a les solutions possibles en main.

Mais ce n’est pas si simple, le Congrès composé de la chambre des députés (représentants) et de la chambre des sénateurs (le Sénat) doit donner son accord.

Il s’agit en fait de lever un nouvel impôt, de modifier le budget, et pour ce, l’accord des sénateurs et des députés est nécessaire.

Les États-Unis ont un régime présidentiel, et de ce fait, le chef, le Président, actuellement républicain, a beaucoup à dire et doit prendre ses responsabilités.

Il est cependant limité, contrôlé par les deux chambres dont l’une, le sénat est à majorité républicaine et l’autre, la chambre des représentants (députés) est à majorité démocrate.

Beaucoup de manœuvres sont en cours, je ne les connais pas toutes mais il y a eu une bonne dose de démagogie lorsque après quelques jours d’hésitations, le gouvernement (républicain, je le rappelle) a décidé de couvrir les comptes des clients des banques éventuellement en cessation de payement à concurrence de 250.000.- $, soit environ 175.000.- € alors, qu’à titre comparatif, ils sont couverts en Belgique à concurrence de 20.000.- €.

Après un premier échec d’accord à la chambre des Représentants, il a été décidé de modifier le texte proposé et de le proposer a nouveau, d’abord au Sénat, républicain, à la solde du Président afin de culpabiliser éventuellement les députés, qui voteront ensuite, si jamais ils en arrivaient à refuser une seconde fois le projet de loi.

 

Sur quelles critères le gouvernement américain a-t-il décidé qui serait aidé et qui ne le serait pas ?

Qui le sait ?

Peut-être y a-t-il là dessous quelques arrières pensées politiques, électoralistes à un mois des élections présidentielles.

Je n’en sais rien, mais ce n’est pas impossible.

Et, dernière cogitation de ma part, le gouvernement américain a laissé pourrir la situation depuis presque un mois, a amené les finances américaines, les économies des épargnant, les banques dans une impasse dramatique, à la limite, à la lisière de la faillite.

Il a laissé les ménages, les Américains moyens à la limite du stress avant, en moderne Zorro, de présenter, de jeter une bouée de secours, une solution ramenant l’espoir, redorant le blason du parti républicain qui a enfin trouvé la solution qui semble être la seule acceptable.

 

Nous en sommes là, il reste à concocter les conditions de création de ce fond, qui pourra en profiter ? Est-ce un prêt ? Si oui, comment sera-t-il remboursable ?

Est-ce un cadeau ? Alors qui va en profiter et pourquoi celui là et pas les autres ?

Bref, tout cela est en discussion et doit être approuvé par le congrès... à trente jours des élections présidentielles.

 

Conclusion


Ceci est la situation telle que, en étant nullement spécialiste en économie, je la comprends en ce début du mois d’octobre 2008.

Que nous réservera l’avenir dans les trois ou cinq prochaines années temps nécessaire à “digérer” une crise économique de cette ampleur ?

Comment ? Dans quelle direction ? Avec quels impacts ? Quelles seront les séquelles ? Comment se présentera le tableau économique et politique de la planète après un tel tsunami économique ?

Qui pourrait le dire ?

Certainement pas moi .


                                                                            
                                                                                     E.A.Christiane

 

                                                                               Anderlecht le 05.10.2008

 

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26 avril 2008 6 26 /04 /avril /2008 12:30

Trois questions d’actualité en avril 2008


 Pourquoi ?

 Pourquoi faut-il que ce soit au moment où la flamme olympique est allumée en Grèce que l’on se rappelle que le Tibet doit être libéré ?

Que l’on nous dise que la Chine est vilainement colonialiste ?

C’est déjà le cas depuis des décennies et on en parlait bien peu ou pas du tout.

Dix-sept mille athlètes voient aujourd’hui approcher le couronnement de leur vie sportive, la chance à saisir, l’espoir, fruit d’un long travail d’être sélectionnés pour représenter leurs pays dans ce qui doit être la plus belle manifestation sportive de ces quatre dernières années.

Pourquoi faut-il que ces gens soient pris en otage, que leur joie, que leurs espoirs soient gâchés par des manifestations politiques peut-être bien nécessaires mais qui risquent de les priver de tout espoir d‘accéder non pas nécessairement aux médailles, mais seulement à la participation.

Pourquoi sacrifier le cœur de ces gens, qui ont travaillé dur, sur l’autel de la politique ?

Le choix de Pékin pour accueillir les jeux ne date pas d’hier, c’était à cette époque qu’il fallait faire pression.

Qui donc avait peur de prendre le risque de perdre des parts de marché en mettant son véto au choix de la Chine ?

 

Pourquoi ?

  Pourquoi faut-il qu’après de longues années de propagande écologique pour trouver l’usage d’énergie renouvelable pour maintenir notre train de vie, alors que le biocarburant prend son élan, les critiques, le chantage dirais - je même, à la famine fassent leur apparition ?

Seul un pourcent de la surface agricole planétaire est consacré à la culture de produits destinés aux biocarburants, deux pourcents seulement en Europe, alors qu’il y a bien peu d’années, on payait les agriculteurs pour laisser leurs champs en jachère et éviter de ce fait des surplus agricoles.

Pourquoi faut-il que l’on essaye maintenant de nous convaincre qu’il faille multiplier la production alimentaire par deux d’ici dix ans sous peine des pires catastrophes, non pas chez nous, ce serait trop facile à contrôler, mais dans les pays lointains ?

Qui donc est tellement inquiet de voir monter en puissance la culture de ce colza, huile de palme, betteraves à sucre et autres qui nous rendraient moins dépendants des multinationales et des pays producteurs de pétrole ?

 

Pourquoi ?

  Pourquoi devons-nous voir le réseau internet envahi d’articles critiquant, vilipendant les fraises en provenance d’Espagne justement la semaine où la fraise belge apparaît sur le marché ?

Il y a quelques mois, lorsque les seules fraises proposées dans les supermarchés étaient celles en provenance de la péninsule ibérique, personne ne les critiquait, que du contraire, on faisait de la publicité pour leur consommation.

Ces fraises sont-elles subitement devenues dangereuses à la consommation fin avril alors que dans les semaines précédentes elles étaient présentées comme un délice?

 

Pourquoi ? ... Pourquoi ? ... Pourquoi ?...

 

                                                                                                    E.A.Christiane

                                                                                            Anderlecht, le 19.04.08

 

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26 avril 2008 6 26 /04 /avril /2008 10:26

COLTAN
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Je pense être foncièrement libéral mais j’entends que chaque Etat légifère en vue de protéger son économie, ses ressources et surtout ses citoyens entre autre par une législation du travail adéquate.

Il y a plus de quatre décennies que les pays occidentaux colonisateurs ont octroyé l‘autonomie à leurs colonies.
Toutes, elles avaient en main les outils d‘une bonne gestion.
Que leurs dirigeants se soient trop souvent fourvoyés dans les marécages de la corruption, de la gabegie et de l’incivisme, après presque deux générations, nous ne pouvons plus guère être considérés comme responsables.

Comme nous le disait un historien congolais, il y a eu presque autant d’années entre l’acceptation de la colonie par la Belgique des mains de Léopold II et l’indépendance de mon pays (52 ans), qu’entre la date de l’indépendance et le jour d’aujourd’hui (48 ans).

Mais quand on fait le bilan des réalisations des deux régimes ...


Chez-nous aussi, en Europe, en Belgique, il y a des abus, mais tôt ou tard, notre système démocratique, par la voix de l’opposition finit par réagir et oblige de les corriger.
Le quatrième pouvoir, les médias, un pouvoir économique, que nous payons au coup par coup pour nous informer sera probablement, du moins je l’espère, la prochaine cible de ceux qui nous élisons pour éviter les excès d’ordre éthique.
On nous culpabilise dans les méthodes d’extraction de coltan, mais le tantale, nous en trouvons partout.
Les salles de presse et leurs moyens de transmission, les censeurs et contacteurs des rotatives ultra modernes ou des émetteurs super-performants contiennent du tantale.
Les esclaves modernes domestiques, lave-vaisselle, lave-linge et autres
séchoirs, qui ont libéré nos compagnes d’une partie du dur labeur de leurs grands-mères contiennent du tantale.
Le matériel sophistiqué des laboratoires pharmaceutiques, dans les hôpitaux,les scanners, les appareils de résonance magnétique, ceux de traitement par radiothérapie qui soulage des milliers de malades du cancer chaque année, tout cela contient du tantale, peut-être issu du coltan congolais.
Sur cela, on fait l’impasse, on n’en parle jamais, cela ne ferait pas bon genre, cela ne serait pas “in”; on préfère nous culpabiliser par l’utilisation des GSM “ qui contiennent du sang “.

Manipulés. Manipulés. Nous sommes manipulés à tous les étages !

Il suffit qu’un âne braie dans un pré pour que (presque) tous nous fassions chorus.

               
                                                                                                E.A.Christiane
                                                                                                   28.02.08

 

 

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10 septembre 2006 7 10 /09 /septembre /2006 09:21

L’enjeu

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Quelles vacances d’été !
Quel été d’ailleurs ?

Je ne parle pas seulement de la météo calamiteuse, de la grippe aviaire, des criailleries des enfants du quartier, de l’apparition du fantôme de George Marshall à l’Elysette, de ma voisine de camping quasi exhibitionniste, des ouragans tropicaux, des drapeaux ornant le pont de Fragnée à l’occasion de la réunion des jeunesses catholiques à Cologne, du caractère cyclothymique de l’aînée de la famille, des incendies à l’Ouest, des inondations à l’Est, de la perte de confiance dans les transports aériens, des sautes d’humeurs des jeunes adolescentes de notre entourage, ni de l’épouse de mon copain qui avait décrété émigrer en Écosse pour avoir un meilleur climat.

Je pense plutôt au moment de douleur, lorsque, le long d’une autoroute ou d’une bucolique route d’Ardenne, on se trouve obligé de s’arrêter pour faire le plein de carburant et que l’on constate que le passage à la pompe à essence est presque aussi dispendieux que le passage à la pompe à bière, et la perspective de devoir remplir la citerne à mazout pour passer décemment l‘hiver n’était pas fait pour redonner du tonus.

Il n’y avait pas moyen d’y échapper, même à Martelange cela devient prohibitif d’abreuver ses fidèles chevaux-vapeur.

Le plaisir d’essence devient vraiment un luxe hors de portée, cela coûte moins cher de rester au lit.

Et lorsque, rentré à la maison, je consulte mon courriel, je constate que je ne suis pas le seul à me plaindre, une kyrielle de correspondants vitupèrent, crient haro sur le baudet, en l’occurrence sur les sociétés pétrolières, suceuses du généreux sang des utilisateurs motorisés de la voie publique.

Elles sont caricaturées, nord-américaines évidemment, au nez crochu, à la patte griffue, le cigare (pas cubain) entre les dents, chapeau haut de forme passablement élimé comme il se doit, en plein orgasme, palpant nos bons et rutilants (parce que neufs) euros bien plus solides que le dollar de papa.

Personnellement, je trouve le raccourci un peu simpliste, bien confortable, assez traditionnel, le mythe du bouc émissaire a toujours la cote, mais cependant en y réfléchissant un tant soit peu il doit y avoir d’autres raisons à la flambée des prix pétroliers.

Si l’argument de mercantilisme ne peut être écarté (il est toujours omniprésent), d’autres raisons sous-jacentes sont à envisager, qui sont peut-être le reflet du vrai aspect, de la réalité, du but de cette flambée des prix pétroliers.

 

Volet économique :

En 2004, à moins que ce ne soit fin 2003, j’ai eu l’occasion d’assister à une conférence de Monsieur Peter Praet, une sommité belge en macroéconomie.

Je dois vous avouer que je n’ai pas compris la totalité de son exposé qui était vraiment trop technique pour un profane à la culture limitée de mon espèce.

Cependant, il expliquait le mécanisme de réglementation de l’inflation par l’augmentation des taux d’intérêt à l’échelon des banques centrales des états.

En résumé, lorsque le pourcentage de capacité de production augmente, lorsque les stocks des producteurs ou des industries transformatrices diminuent, lorsque le chômage a tendance régresser, on peut considérer que l’économie nationale entre en phase ascendante.

Il y a à ce moment un danger de surchauffe, un risque que les moyens de production tardent à se réactiver, que les matières premières telles le pétrole, les métaux ferreux, le ciment, les métaux non ferreux etc. commencent à se raréfier.

Une situation de relative pénurie apparaît, ou du moins un déséquilibre entre l’offre et la demande avec pour résultat que les prix à la consommation augmentent; le risque d’une spirale inflationniste devient dès lors bien réel.

La parade traditionnelle est, à l’échelon national, d’augmenter les taux d’intérêt et rendre ainsi plus onéreux les emprunts pour les dépenses domestiques, mais aussi pour la construction ou les investissements .

L’argent disponible reste dans les banques parce que mieux rémunéré et l’économie se calme, sa croissance peut ainsi être contrôlée.

Ce n’est pas tout bénéfice pour les gouvernements, car qui dit argent plus cher dit aussi charge de la dette plus lourde ce qui risque d’hypothéquer l’équilibre budgétaire des États.

Il semble que nous soyons dans une phase ascendante de l’économie à l’échelon mondial, les États-unis, la Chine, le Japon qui semble être sorti de ses problèmes immobiliers, les Indes, le Sud-Est Asiatique et probablement l’Amérique du Sud donnent des signes certains de reprise économique.

Si l’Europe reste très en deçà, cela est dû à nos structures; les vingt-cinq pays constituant l’Union européenne ne sont pas encore financièrement totalement intégrés et sont toujours traditionnellement individualistes.

La vieille Europe avance dans ce domaine à un pas de sénateur et de ce fait, notre croissance reste environ à 50 % de la croissance des pays plus dynamiques tels les États-unis.

Aux États-unis, la réaction fut de relever une dizaine de fois les taux d’intérêt dans les dix-huit derniers mois.

Mais avec une certaine mondialisation des finances, avec les moyens de communications modernes, lorsque plusieurs milliards de dollars tournent en permanence à la vitesse de la lumière autour de la planète à la recherche d’un placement intéressant, des opportunités telles qu’un relèvement conséquent et même minime, des taux d’intérêt dans une région du monde attire ces capitaux flottants et une partie de l’avantage espéré par ces mesures de redressement se trouve annihilée.

A chaque époque ses solutions, on ne peut opposer la tactique de Gallieni à celle de Guderian, nous en avons déjà fait l’amère expérience.

Aussi, peut-on imaginer jouer sur un autre moteur de la croissance, l’énergie par exemple; en rendant celle-ci plus onéreuse, le jeu se calme presque automatiquement.

C’est le scénario possible actuel qui a l’avantage d’agir non pas au niveau national, mais d’avoir ses effets au niveau international.

Le calme pourrait revenir lorsque la croissance aux États-unis sera redevenue sous contrôle, lorsque les dangers inflationnistes se seront atténués.

Il est assez remarquable que malgré les remous pétroliers, les places boursières en général, si elles sont un peu plus volatiles que d’habitude, ne semblent guère dépressives et réagissent même assez positivement depuis plus de dix-huit mois; les tensions sont cependant fortes et un effondrement des cours n‘est pas à exclure.

La flambée du cours du pétrole que nous connaissons actuellement ne serait dès lors qu’une manière, dans le cadre de la mondialisation de l’économie, de réguler la surchauffe et d’éviter une crise inflationniste.

 

Volet énergétique :

Durant la dernière décennie du XXe siècle, le lobby écologique a acquis une certaine autorité au niveau mondial et a pris des parts de responsabilité au sein des gouvernements de plusieurs pays industrialisés.

Le cheval de bataille des écologistes était la suppression du nucléaire dans la gestion de l’énergie industrielle et domestique.

C’est vers 1995 que les décisions de suppressions totale des centrales nucléaires ont été prises par les instances dirigeantes de certains pays européens.

Le démantèlement doit intervenir entre 2015 et 2030; vu de 1995, cela faisait vingt ans de réflexion avant de passer à l’acte, ce qui laissait le temps à la recherche de solutions de rechange.

Dix ans plus tard, nous nous retrouvons dans une impasse: il faudrait à la fois nous plier aux voeux de Kyoto et diminuer l’émission de CO2 , essayer de nous rendre moins dépendant des pays producteurs de pétrole toujours sous pression politique ou terroriste et supprimer le nucléaire.

Des sources d’énergies renouvelables ont été développées, l’énergie éolienne, la plus prometteuse mais encore très onéreuse; l’énergie solaire, mais qui oserait s’y fier pour faire fonctionner une cimenterie ou une fonderie; l’énergie tectonique, mais tous les pays ne sont pas l’Islande; celles qui semblent avoir été abandonnées ou dont on ne parle plus guère telle l’énergie marémotrice développée il y a plus de cinquante ans déjà dans l’estuaire de la Rance ou les fours solaires de Font-Romeu dans les Pyrénées orientales..

Depuis la décision d’abandon de l’énergie nucléaire, peu d’ingénieurs ou de techniciens ont osé entreprendre des études dans une discipline dont l’horizon semblait bouché, notre pays qui était à l’époque à la pointe de la recherche et de l’enseignement en cette matière ne produit plus annuellement que quelques diplômés.

Plus grave, nous avons perdu quinze ans dans la recherche et le développement, quinze années qui auraient pu être mises à profit pour mettre au point la technique de production de l’énergie issue de la fusion nucléaire, énergie pratiquement illimitée et surtout plus propre, produisant beaucoup moins de déchets.

Le transport, le stockage et l’utilisation de l’hydrogène, carburant probablement d’avenir, demandent encore beaucoup d‘études pour leurs applications pratiques.

L’hydrogène peut être produit par des centrales nucléaires mais son utilisation est encore dangereuse et problématique; là aussi nous avons pris du retard.

Bref, à dix ans du premier démantèlement en Belgique, nous nous trouvons devant une dépendance totale envers les pays producteurs et les multinationales transformatrices de pétrole, avec peu de jeunes ingénieurs motivés et pratiquement pas de programmes d’une certaine envergure dans la recherche et de développement en la matière.

Je ne voudrais pas, ni ne pourrais, donner un avis sur la situation dans les autres pays industrialisés mais je crains que le déficit en ingénieurs nucléaires ne soit là aussi flagrant.

Une augmentation contraignante du prix du pétrole prédispose les élus ou les futurs élus des nations occidentales à revoir les politiques énergétiques des États industrialisés et à annuler les lois votées il y a une dizaine d’années.

Cependant, on ne relance pas le nucléaire aussi facilement que l’on sème des petits pois, quinze ans de retard coûtent cher et pèsent dès à présent sur notre économie.

Les multinationales pétrolières ont engrangé ces dernières années un sérieux pactole, elles savent que le pétrole n’est pas inépuisable et il ne serait pas étonnant que le capital flottant de ces entreprises soit un jour réinvesti dans d’autres formes d’énergie, pourquoi pas dans le nucléaire ?

Mais à cela, nous n’avons guère de chances d’assister, ce sera pour plus tard, peut-être pour nos enfants ou nos petits-enfants.

 

En bref :

Sans être politicien ni économiste, je crois cependant que la peur de Téhéran, la boulimie de Pékin, la guerre civile en Irak, les bouderies de Vladimir Poutine, le lobby texan, les ouragans, le chantage de Monsieur Chavez, le manque inopiné de capacité de transformation, l’instabilité politique des pays pétroliers africains, les variations de niveau des stocks stratégiques américains, les silences de George W. Bush, les sourcils interrogateurs d’Alan Greenspan, l’instabilité en Afghanistan, les tensions entre le Pakistan et les Indes,les états d’âme du premier ministre du gouvernement japonais, le conflit palestino-israélien, tout cela ne sont que les moyens amplifiés par les médias pour atteindre les vraies raisons, les nécessités d’une crise pétrolière pas nécessairement malvenue.

Il faut oser non seulement le penser, mais pire encore: l’écrire.

Il n’y a pas que les saumons qui vont à contre-courant, et en plus, je ne sais pas nager.

 

                                                                                             E.A.Christiane

                                                                                       Bruxelles le 03.09.2005

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