FORTIS
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Au secours
Il faut nous dire, que Fortis, en difficultés de liquidités a été dépanné par le gouvernement belge, qui a dit:
"Je ne donne pas de l'argent, j'entre dans l'actionnariat très temporairement, je deviens même propriétaire à 49 % puis à 75 %, mais pas pour longtemps... dès que possible, je revends mes parts à celui qui voudra bien les acheter. Le gouvernement n'a pas de vocation de capitaliste".
Peu de temps après, dans un cadre de restructuration la Hollande annule la vente de ABN-AMRO ( dont Fortis s'était rendu propriétaire sans en avoir les moyens de paiements) puis rachète la part hollandaise de Fortis.
Ensuite BNP propose au gouvernement de se rendre acquéreur d'une bonne partie des actions Fortis détenues par le gouvernement.
Celui-ci les revend et ainsi Fortis passe à BNP-Paribas.
Réaction des petits actionnaires
Oui mais... les petits actionnaires ( les "anciens") disent:
" Et nous là dedans ... on ne nous a pas demandé notre avis. De toutes manières cette vente l'a été à un prix vraiment bradé... sur notre compte finalement. Car la valeur de notre portefeuille a fortement diminué et s’est aligné sur le prix proposé par BNP et accepté par le gouvernement belge sans que l’on sache exactement à quel niveau est la valeur réelle de l’action ".
En toute normalité, en toute légalité, l'Etat belge étant propriétaire à 75 % avait le droit de prendre la décision ( puisque plus que majoritaire) et de rentrer dans ses fonds (comme il l'avait prévu) au prix qu‘il considérait comme suffisant pour lui.
Avant l'aide de l'Etat, Fortis avait une volé (deux milliards trois cents millions d'actions) d'actionnaires, le plus gros était le Chinois Ping Ang qui avait ... 5 % du capital.
Ces petits actionnaires se sont regroupés et ont porté plainte en justice sur base :
"On ne nous a pas demandé notre avis et nous avons encaissé une sérieuse moins-value dans notre portefeuille".
En justice
Le Tribunal de commerce:
" L'Etat, en toute logique pouvait le faire, il est loisible à chacun de vendre son bien a qui il veut et au prix qu‘ il veut ".
Appel du jugement:
" Tout doit être gelé, BNP doit continuer à gérer Fortis et à le financer mais il faut voir ce qu'il en est réellement " et on confie le travail à 5 experts avec deux questions à répondre:
- Que vaut Fortis ?
- Que valait la partie cédée ( vendue) à BNP ?
Parce qu'il faut dire qu'il y a maintenant Fortis 1-2-3-4 , soit une partie luxembourgeoise ( non contestée), une partie hollandaise, une partie française (BNP) et encore Fortis belge où serait casé la banque courante, commerciale et toutes les "casseroles" ex USA.
Bref... le bordel.
D'autant plus qu'il semblerait... que parmi les trois juges ayant prononcé le dernier jugement, un d’entre eux ( une dame) n'a pas signé le jugement, se faisant porter malade.
Cela pourrait faire l’objet d’un procès en cassation.
La cours de cassation tranche non pas sur les faits mais la possibilité, le fait qu’il pourrait y avoir un défaut de procédure ce qui obligerait une autre cours (d’appel) à reprendre tout le dossier.
La cours de cassation met en général, au minimum six mois avant de prendre une décision; décision d’éventuellement recommencer toute la procédure.
Cela nous mènerait assez loin dans le temps.
La séparation des pouvoir mise en péril
Or, cette dame magistrate est l'épouse d'un homme politique (de niveau moyen) du CD&V, l'ex CVP, parti du premier ministre et du ministre de la justice et l'on soupçonne qu'il y ait eu des fuites ou en tous cas des contacts, peut être des pressions de la part de l’exécutif envers le judiciaire, entre le gouvernement (l'exécutif) et la justice (le judiciaire), entre les cabinets du premier ministre (Leterme- CD&V) et celui du ministre de la justice (Van Deuzen -CD&V) et les magistrats du tribunal d’appel en charge de l‘affaire.
D'ou, naturellement hurlements divers entre autre du VLD Herman Decroo, " gardien des bonnes manières " en soupçonnant qu'il y a eu délit au niveau de la constitution et déni de "séparation des pouvoirs".
Sans gouvernement
Résultat: démission du Ministre de la justice puis du Premier ministre ( car on considère que le Premier Ministre représente l’ensemble du gouvernement).
Donc, plus de gouvernement, soit, pas de budget pour 2009, pas de solution pour Fortis, pas de décisions possible du point de vue social, ni financier etc... et pas de vacances pour Albert II qui doit essayer de retrouver un gouvernement valable dans le plus bref délai car on ne peut pas se passer de gouvernement (c'est déjà le bordel depuis 18 mois) dans une période aussi critique.
Le Roi retarde de quelques heures l’acceptation de la démission gouvernemental afin que l’on puisse prendre encore quelques décisions sur le plan social, puis accepte la démission du gouvernement qui passe " en affaires courantes " soit sans possibilités de prendre quelqu’ initiative que ce soit.
Aux dernières nouvelles, on fait appel aux vieilles tiges pour au moins donner leur avis, soit Dehaene, Martens, Eyskens, Declercq etc..
Cela occupe, déblaie le terrain en attendant que quelqu’un accepte de prendre les responsabilités gouvernementales.
La prochaine échéance électorale
Car, dans six mois, ce sont de nouveau les élections (régionales celles-là) et il est évident, que le malheureux (homme et de ce fait parti) qui va hériter de la patate chaude est quasi certain d'y laisser des plumes, il va peut-être faire des miracles, et ce serait tant mieux pour lui et pour nous, mais il est plus probable qu’ en six mois, il ne puisse certainement pas contenter tous le monde (10 millions de Belges) et perdra des voix dans le scrutin.
Il faut donc un homme qui est hors du jeu actuel de la politique, un has been , un vieux crocodile, voir un dinosaure qui se moque de sa future élection puisque retraité et sans ambition politique pour le futur.
Le CD&V (ex CVP parti flamand) ne peut aisément se défiler, Yves Leterme a eut 800.000 voix de préférence, son parti a voulu, contre vents et marées gouverner, il était majoritaire en Flandre, et de ce fait le plus puissant parti du royaume, grâce à un petit plus, dû à sa mise en cartel avec le NV.A de Bart de Wever.
Mais voilà, le mariage est devenu divorce, tant et si bien que le CD&V a très peu perdu mais la famille sociale chrétienne (CD&V + CDH) n‘est plus la famille la plus importante de Belgique.
A tel point qu’il n’a plus les voix nécessaires à la confiance dans le groupe des partis néerlandophones à la chambre.
La famille libérale (VLD + MR) a pris la relève mais ne veut certainement pas se mouiller, essuyer les plâtres de 18 mois d’hésitations du CD&V.
On les comprend.
Il serait donc possible d’avoir une nouvelle coalition menée par la famille libérale, Guy Verhoefstraete pourrait être pressenti mais, comme nous l’avons dit plus haut, il est encore jeune et a son avenir politique devant lui qu’il ne veut pas risquer d’aliéner.
Didier Reynders aussi, mais il est francophone, ce qui, en soit n ‘est qu’un inconvénient mineur, mais il s’est tellement bien mis les autres francophones à dos, Joëlle Milquet (CDH) et surtout Elio di Rupo (PS) entre autre, qu’il s’est exclu lui-même.
Bref, le panier aux crabes !
On avait presque oublié Fortis
Quant à Fortis (pour revenir à nos moutons) il faut d'abord faire un inventaire:
- Que vaut Fortis ?
- Puis une éventuelle renégociation avec BNP sur le montant ou autres avantages. à définir.
Car est considéré comme une escroquerie toute opération commerciale qui n'est pas équilibrée, sous la pression de circonstances inopinées.
Naturellement, BNP se fait tirer l’oreille et menace de reprendre ses billes laissant au gouvernement son rôle d’actionnaire principal, soit de facto une quasi nationalisation de Fortis.
Remarquez, et ceci n’est qu’une parenthèse, lorsque tout ce tintamarre sera terminé on sera certainement très étonné de voir, à l’échelon mondial quel sera la nouvelle physionomie de l’actionnariat des grandes entreprises, pensez que la banque islandaise en difficulté aurait été reprise avec des fonds libyens.
Et les Chinois, et les Indiens, et les Russes où donc se sont-ils cachés...???
Cependant, tout le monde ou quasiment tout le monde semble d'accord, y compris les petits actionnaires qu’ une association avec BNP, un arrimage au groupe Paribas est une bonne chose, sous réserve de revoir les conditions de ce marché.
Une autre possibilité est la création d'un grand groupe bancaire belge regroupant Fortis, Dexia et Ethias... et Jean Luc Dehaene est devenu patron de Dexia...
Si Dehaene devait être premier ministre, pour six mois seulement, il devrait abandonner toutes ses juteuses prébendes.
Bon on peut être dévoué, mais pas con quand même.
D'où négociations diverses à tous les niveaux.
Cela peut s’arranger, mais demande quand même quelques jours de négociations.
Mieux vaut semer des cailloux blancs pour ne pas s’y perdre
Il n’est pas évident de s’y retrouver.
Remarquez que finalement, ce n’est pas compliqué, mais complexe, il y a énormément de choses desquels ont doit tenir compte.
Je ne dirais pas que tout soit clair pour moi, je ne suis pas un spécialiste, mais je pense quand même un peu m’y retrouver que pour, peut-être , être surpris de la tournure de certaines choses, surpris par certaines décisions, mais comprendre le pourquoi de tout cela.
L’équation est complexe, des données nous manquent parce que parfois elles sont variables mais finalement, tout cela semble assez logique.
E.A.Christiane
Premier trimestre 2009