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27 juillet 2010 2 27 /07 /juillet /2010 09:54

 

 

 

 

de Gaulle inspiré par Poniatowski

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          Lorsque l’on fait une relecture d’un livre dont on a pris connaissance il y a plus de 13 ans (lecture terminée le 27.07.1997), on ne peut qu’être frappé par, non seulement les thèmes développés et oubliés, mais aussi par les points d’intérêts qui peuvent avoir changés.

         C’est un peu normal, sur plus d’une décennie l’approche des problèmes, les problèmes eux-mêmes ont changés et ce qui nous paraissait particulièrement interpellant a rétrogradé sur l’échelle de nos interpellations, déjà digéré, absorbé et certainement dépassé et ne nous accroche plus ou en tous cas avec la même intensité.

          C’est ce mardi 20 juillet 2010 que je viens de terminer les “Mémoires” de Michel Poniatowski (aux éditions “ du Rocher” 1997) et, ce fut une fois de plus, un régal.

 

          Cet homme, Poniatowski, est issu, on s’en serait douté, d’une famille de la noblesse, mainte fois politiquement brocardé par Georges Marchais qui ne l’aimait guère et qui l’appelait “ Le Prince” en faisant souvent un rappel de l’ancien régime en France et les droits que les membres s’étaient parfois attribués inclus le droit de cuissage.

          Quoiqu’il en soit, les souvenirs de cet homme entre environ 1935 et 1958, près, de plus en plus près du pouvoir en France m’ont comblé de satisfactions en m’éclairant sur des aspects de la situation politique dans notre continent.

          Après les mémoires de Fred Keller (Trois points c’est tout), de Raymond Aron, et celles de Churchill, Poniatowski avait sa place avant Jean François Deniau et Toynbee pour terminer mes congés, mes vacances de 2010 entre deux séances de radiothérapie.

 

         

          Naturellement, dans cette fourchette d’années très actives en fait d’actualité en Europe et aussi dans le monde, il est difficile de passer à côté de la seconde guerre mondiale et de Charles de Gaulle.

          Volontaire dans le bataillon de choc (lisez services spéciaux) il a été très actif dans les maquis du sud-est de la France, mais cela sont des faits de guerre.

         Je n’ai pas eu le désir de m’y attarder quoique ces héros, remarquablement courageux, luttant majoritairement pour une cause à laquelle ils étaient prêts à sacrifier leur vie ont droit à tout notre respect à toute notre reconnaissance.

          Ce n’est pas l’objet de mon texte de ce jour, cela a déjà été écrit et commenté par d’autres plus qualifiés que moi.

          Par contre, ce qui me semble intéressant et assez peu connu peut-être parce que occulté et certainement pas dans le sens de l‘histoire telle qu‘elle nous a été révélée juste après la seconde guerre mondiale, c’est la concurrence que se faisaient les deux généraux, Giraud et de Gaulle en Afrique du Nord.

          L’un Giraud, tenait le terrain et l’autre de Gaulle avait, depuis l’Angleterre, des vues plus politiques et moins militaires me semble-t-il, d’une autre envergure, sur un autre plan, avec des objectifs différents.

          Pour de Gaulle, le succès militaire était la porte ouverte à une position à un autre succès, politique celui-là.

          Giraud, général controversé, imprégné de discipline militaire, parfois à la limite de la collaboration avec Vichy, ayant beaucoup de prestige auprès de l’armée française du fait de sa double évasion, l’une durant la première guerre mondiale et l’autre en 1942, politiquement moins ambitieux que de Gaulle, voulait surtout acquérir un succès militaire en accord avec sa conscience.

          Cette concurrence était telle, que les jeunes Français, qui trouvaient moyen de se réfugier en Afrique du Nord étaient tiraillés entre deux bureaux de recrutement qui faisaient chacun une propagande active pour engager ces jeunes gens dans leurs rangs.

          Nous ne pouvons que reconnaître la grandeur de Charles de Gaulle, ce fut un grand homme d’Etat, la France lui doit d’avoir été admise dans le cercle des Grands après la guerre malgré sa défaite, mais il n’avait pas que des qualités, on pourrait lui reprocher bien des choses.

          Ambitieux et même, à la limite, narcissique, il avait les moyens de ses ambitions, l’intelligence, le savoir faire militaire, l’esprit ouvert vers la créativité et le sens politique.

          Toutes qualités nécessaires à un homme d’Etat en période de conflit mais qui engendraient leurs propres défauts.

          En ce qui me concerne, (et qui suis-je pour le juger ?) je lui reproche trois positions, une militaire, une politique et une autre plus personnelle.

          Cet oubli de Giraud, un général qui a fait beaucoup pour que le débarquement allié en Afrique du Nord se passe le mieux possible (opération Torch), ainsi que la libération de la Corse, cet oubli, dis-je est une preuve de l’ égoïsme, d’ une exclusivité, d’un orgueil, je dirais presque du narcissisme, d’un homme qui voulait non seulement être le premier, mais aussi le seul héros français à ce niveau de la seconde guerre mondiale.

          Parmi ses généraux, seuls les gaullistes, tels de Hautecloque (Leclerc) et Koenig ont eus droits aux honneurs parce qu’ils avaient acquis leur gloire dans le sillage du grand Charles.

 

 

          La guerre terminée, Poniatowski entre dans le sérail de la politique française et des services de renseignements.

          Il nous livre quelques souvenirs de ce qui est bien peu connu, l’indépendance du Maroc, Moulay Hassan et l’Istiqlal, toutes choses oubliés de notre jeunesse et occultées par la guerre d’Algérie qui, plus sanglante, plus porteuse pour les médias, qui a eu plus d‘impact sur un plus grand nombre de Français, a laissé dans nos mémoires des souvenirs tenaces.

          Celle-ci est suivie, par Poniatowski depuis Paris et les milieux politiques français.

          Mai 1958, dans le cabinet Pflimlin, alors Président du conseil, les péripéties heure par heure, les contacts avec les généraux, Salan, Jouhaux, Massu, Elie et tout le sérail politique de la France de l’époque nous est dévoilé, expliqué, commenté au fil des pages parfois tragiques.

          Le petit ballet de vierges effarouchées de de Gaulle, très étudié, très sophistiqué, qui ne voulait certainement pas donner l’impression qu’il se précipitait sur le pouvoir et ainsi éviter qu’on lui attribue des tentations totalitaires, de coups d’état, de prise de pouvoir par la rue ou par l’armée et enfin les pouvoirs spéciaux qui lui sont attribués lorsqu’il devient ainsi le maitre absolu de son pays et des environs.

 

          En fin stratège, il s’est appuyé sur l’Algérie, les Français d’Algérie, l’armée d’Algérie qui voulaient que cette colonie reste française.

           Il leur a donné un espoir, un très grand espoir qui s’est concrétisé au forum d’Alger, ce 4 juin 1958, par ce que l’on peut appeler une forfaiture, lorsque les bras levés en un V triomphant il a dit “ Je vous ai compris”.

 

 

"Je déclare, qu'à partir d'aujourd'hui, la France considère que, dans toute l'Algérie, il n'y a qu'une seule catégorie d'habitants : il n'y a que des Français à part entière, des Français à part entière, avec les mêmes droits et les mêmes devoirs.»

  

   

 

           Il les avait compris, ces résidents français, ces colons, agriculteurs, commerçants, industriels, petits entrepreneurs, qui avaient misés leurs avoirs, souvent tout ce qu’ils possédaient parfois depuis des générations en faisant confiance aux Algériens mais aussi et surtout à la France qui se trouvait à quelques encablures seulement d’Alger.

          Il avait aussi très bien compris ces militaires qui avaient lutté, enterré des amis, répandu leur sang et même parfois perdu leur honneur dans une guerre d’un autre genre, une guerre de guérilla qu‘ils ne connaissaient pas ou peu et dont ils ont appris la technique à leurs dépend.

          Mais visiblement, le nouveau maître de la République française ne les a ni satisfaits ni même suivis ; les “pieds-noirs”, les régiments étrangers de parachutistes, les bataillons de héros qui se sont battus pour ce qu’ils croyaient être une cause noble, pour la grandeur de la France qui n’était pas nécessairement leur patrie d’origine, ont servi de marche pieds à Charles de Gaulle pour atteindre le pouvoir, puis ont simplement été lâchement lâchés.

           Et que dire de ces dizaines de milliers d’Algériens d’origine, de musulmans qui croyaient en la France et souvent, très souvent à la culture française et à ce qu’elle représentait pour eux qui avaient l’espoir de faire un bond en avant vers un avenir qui leur semblait meilleur, bénéfique pour eux, leur famille et, pourquoi pas, leur pays.

           C’est le second reproche que personnellement je pourrais faire à de Gaulle (mais je le répète qui suis-je pour juger), une forfaiture, un faux, une déclaration ambigüe qu’il n’aurait pas osé développer en public à ce moment.

          Mais il a sauvé la France et assis son personnage dans l’histoire, une fois de plus.

          C’est à ce moment que Poniatowski arrête son récit.

 

          Vous allez certainement me poser la question de savoir quelle était le troisième reproche que personnellement je pourrais faire à de Gaulle ?

 

 

           Le 20 juillet 1944, Adolf Hitler est l’objet d’un attentat au sein même de son propre Etat-major.

          En colère, furieux, écumant de rage, il déclenche une purge radicale au sein de son armée, épargnant la SS mais décapitant sa puissance militaire en la privant de ses meilleurs généraux, de ses meilleurs officiers.

           Ce n’ était certainement pas le moment de poser un acte d‘une telle envergure, acculé comme il était, coincé, compressé entre les armées de Staline à l’Est de celles d’Eisenhower à l’Ouest.

          Sans pitié et sans jugement, l’exécuteur, l’âme du coup de force, Claus von Stauffenberg, un héros, grand invalide de guerre, lourdement médaillé a été exécuté.

 

         

          Le 13 mai 1981, le Pape Jean-Paul II est grièvement atteint d’un projectile tiré par un extrémiste turc islamiste, Ali Agça, il fut sauvé in extrémis et en garda des séquelles pour le reste de sa vie.

          Cependant, le chef de l’église catholique demande aux fidèle chrétiens de

« son frère (A ğca) à qui j'ai sincèrement pardonné".prier pour

          Le Pape, convalescent, a été visiter son agresseur en prison, ils ont parlé longtemps et Ali Agça a reçu le pardon et la bénédiction de sa victime.

 

 

“ Nul homme n’est une île complète en soi même; chaque homme est un morceau de continent, une partie du tout... la mort d’un homme me diminue moi aussi parce que je suis lié à l’espèce humaine. Et par conséquent n’envoie pas demander pour qui sonne le glas: il sonne pour toi.”

 

 

 

                                                                                          E.A.Christiane

                                                                                             21.07.2010

 

 

          Le 24 octobre 1929, à Bruxelles, devant la colonne du Congrès rue Royale, le prince du Piedmont (ou Piémont), prince de la couronne Umberto, fils du roi d’Italie qui était venu visiter sa fiancée, la Princesse Marie-José de Belgique a été l’objet d’un tir de pistolet de la part de Fernando de Rosa.

          Le prince, heureusement ne fut pas blessé mais accorda le pardon à celui qui avait attenté à sa vie.

          Fernando de Rosa fut relaxé en mars 1932 à la demande d’Umberto, sa presque victime.

 

 

          Le 22 aout 1962, au Petit-Clamart, Charles de Gaulle a été l’objet d’une tentative d’assassinat montée par le Lieutenant Colonel Bastien Thiry.

          Sa voiture, une D.S. Citroën a été attaquée au fusil mitrailleur et le Président de Gaulle ainsi que son épouse “Tante Yvonne” ont failli être atteint et y laisser la vie.

          On avait osé, on n’avait pas eu peur de s’attaquer à la personne, à ses propres yeux, sacrée entre tous, la sienne et à celle de son épouse.

          Il n’était pas question d’avoir la moindre compassion, cela méritait la peine maximum possible, la peine capitale alors qu’un pardon, qu’une amnistie ou même simplement une commutation en prison même à vie était au pouvoir de Charles de Gaulle alors Président de la République Française.

          Cela l’aurait certainement élevé moralement dans le cœur de tout humaniste.

          Bastien Thiry a été fusillé et ainsi de Gaulle, dans mon esprit, s’est classé parmi les dictateurs oubliant la magnanimité d’un Pape ou d’un prince.

“ C’est la honte qui rase les murs. Une certaine justice aussi, semble-t-il ...” (Jérôme Gauthier dans “Le Canard enchaîné”.)

 

 

          Et pour revenir aux “Mémoires” de Michel Poniatowski (en page 267), je crois qu’il faut retenir une phrase de Ernest Hemingway dans “Pour qui sonne le glas”, une phrase qui me ramène à un texte que j’ai écrit en avril 2005 “ La valeur suprême”.

 

 
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5 janvier 2010 2 05 /01 /janvier /2010 15:47
Qui écrit l’histoire ?
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    On a beau critiquer le procès de Nuremberg du fait qu’il était présidé par un juge assisté d’autres juges alors  qu’ils faisaient tous partie du camps des vainqueurs.
    Mais où donc aurait-on pu prendre des magistrats totalement étrangers au conflit qui se terminait alors qu’il était qualifié de “guerre mondiale” ?
   
    Que se serait-il passé si les forces de l’axe avaient gagné la guerre ?
    Qui aurait été jugé ?
    Churchill, Roosevelt, Staline, de Gaule et une brochette de généraux qui pour nous sont aujourd’hui des héros mais qui, dans ces circonstances hypothétiques auraient été des renégats, voir des criminels de guerre (car on ne parlait pas encore de génocidaire à la fin de la seconde guerre mondiale).
    Les cordes des potences auraient alors supporté autant de responsables civils ou militaires et seuls les uniformes auraient été différents.
    Je ne veux absolument pas dire que les juges furent peu intègres, loin de là, ils ont certainement fait, tant la magistrature assise que la magistrature debout, leur travail en leurs âmes et consciences, mais il est évident que le vainqueur, celui qui, à première vue a eu raison, a une autre approche de la justice que le vaincu, celui à qui l’histoire a donné tort.

    L’histoire est la science du passé.
    Mais est-elle une science ou un art ? En ce sens que c’est son interprétation qui devrait, qui doit principalement nous enseigner, nous informer, nous permettre d’avoir une opinion.
    Et là, ni la muse Clio, ni Thot le Dieu des scribes égyptiens, ni Saint Mathieu ou Saint Nicolas (dit-on), patrons des notaires, ni tous les autres ne peuvent corriger, sanctionner les interprétations des faits d’antant.
    Se basant sur un document dont il s’est assuré de l’authenticité, l’historien nous narre la suite des évènements.
    S’il se limitait à cela, notre passé serait bien pauvre en souvenirs, il ne serait qu’une succession de narrations stériles et isolées
    Le travail de l‘historien est, dans la mesure de ses moyens, de nous expliquer les tenants et aboutissants des faits et de la suite des évènements.
   
    Les croisades ne furent pas uniquement le bain de sang de Jérusalem; la révolution française ne fut pas uniquement la terreur, l’indépendance des colonies ne fut pas uniquement le pillage, les viols et la gabegie
    Loin de là, le moteur, les moteurs profonds doivent nous être expliqués par l‘historien et ici intervient sa culture, sa formation, ses tendances politiques, philosophiques et les interprétations qui varient d‘un historien à l‘autre.
    Chamaillades d‘experts, séminaires et discussions qui, en ouvrant le plus de portes concevables offrent le plus de possibilités qui peuvent se décanter, s‘éliminer et nous permettre d‘approcher une vérité, peut être pas réelle mais défendable, en attendant une toujours acceptable voire souhaitable remise en question.
    Sans être expert, je pense qu’en histoire comme en science tout est toujours discutable, tout peut être remis en question s’il apparaît des informations nouvelles.
    Mais l’apport personnel de l’historien, du narrateur, de celui qui recherche à la fois les causes et les effets, fait que l’histoire me semble plus être un art qu’une science.
   
    Lorsque vous tentez de codifier, de fixer des données généalogiques, migratoires, évènementielles, bref historiques à partir d’une tradition uniquement transmise oralement, ainsi que cela se fait souvent en Afrique et en tous lieux du monde où la tradition écrite n’existe pas, c’est à ce moment que vous réalisez combien les informations données sont influencées par le narrateur; mais vous êtes totalement à la merci de celui-ci et le doute en la véracité, si pas des faits mais des intentions, est omniprésent.
    Il en est de même des livres didactiques d’histoire qui parfois, même souvent, sont restructurés en fonction de l’évolution politique de la pensée universelle voir, ce qui est plus grave, nationale ou même régionale.

                                                  “ Les historiens nous proposent du passé des systèmes
                                                     trop complets, des séries de causes et d’effets trop exacts
                                                      et trop clairs pour avoir jamais été entièrement vrais;
                                                      ils réarrangent cette docile matière morte, et je sais que
                                                      même à Plutarque échappera toujours Alexandre.”

                                                                                             Marguerite Yourcenar



    Et nous pensons aux grands découvreurs, explorateurs du XV éme et du XVI éme siècles, nous en avons déjà parlé, Bartolomeu Dias, Pedro Alvares Cabral, Christophe Colomb, Fernâo de Magalhâes, Vasco de Gama et parfois, quand on ne l’oublie pas, la famille Polo.
    L’impact de leurs voyages fut déterminant pour le développement de la civilisation de l’Europe occidentale, celle qui a écrit l’histoire.
    Mais combien de voyageurs oubliés qui ont certainement autant risqué leur vie, qui ont apporté une brique à la connaissance de notre planète et de ses habitants.
    Heinrich Barth, Alvar Nûnez Cabeza de Vaca, Diogo Câo, Mungo Park, Léon l’africain et tant d’autres inconnus, oubliés ont tout autant de mérites d’être connus et que même s’ils n’ont pas découverts de nouveaux continents, ils ont découverts des plaines, des lacs, des fleuves, des montagnes, des vallées, des déserts et surtout des peuples.
    J’ai déjà soulevé ce problème dans un texte intitulé ”La paternité des découvertes” publié sur mon blog (www.e.a.christiane.over-blog.com) le 06.03.2009.
    Dans chaque pays, on insiste sur les découvertes des héros locaux; la France parle plus de Jacques Cartier, de Jean François La Pérouse comte de Galoup, de Robert Cavelier de la Salle, , de René Caillié, de Pierre Savorgnan de Brazza; l’Angleterre de  Richard Francis Burton et de John Hanning Speke, de David Livingtone; l’Allemagne de Gustav Adolf von Götzen, Fabian Gottlieb von Bellingshausen, la Belgique de Henry Morton Stanley, Alexandre Delcommune, Paul Le Marinel; les Etats-Unis de John Wesley Powell, Meriwether Lewis, william Clark etc...          
    De temps à autre, un écrivain jette un doute, une suite de coups de pieds dans la fourmilière en suggérant qu’il y en eut d’autres, des quasi oubliés parce que ne faisant pas partie des “vainqueurs”, de la civilisation dominante, de la civilisation qui est devenue ce qu’elle est suite à deux révolutions: la révolution industrielle et la révolution informatique.
    C’est à l’écrivain Gavin Menzies que nous devons le livre “1421 - L’année où la Chine a découvert l’Amérique” (éditions Intervalles 2007) et qui narre les périples de découvertes géographiques septante ans avant Christophe Colomb sous l’impulsion de l’empereur de Chine Zhu Di.

    Et qui se souvient encore d’Ibn Battutah ?

Ibn Battutah

    C’était en 1948, j’avais 14 ans lorsque j’ai entendu parler la première fois de ce grand voyageur et depuis lors, son nom hante régulièrement mes pensées, Abou abd’Allah Muhammad ibn abd’llah ibn Muhammad ibn Ibrahim al-louati at tany serait son vrai nom complet.
    C’est la ville de Tanger, au Maroc qui l’a vu naître le 24 février 1304 si l’on en croit les chroniques.

1er voyage

    Son premier voyage, normal pour un musulman, sera un pèlerinage à La Mecque en 1326 en passant par l’Afrique du nord, le haut Nil et la Syrie.

2° voyage

    Puis, durant trois ans, il a parcouru l’Arabie, l’Iran,, l’Irak, la Turquie, la Mer noire et chaque fois, il se retrouve à La Mecque pour le pèlerinage annuel.

3° voyage

    Quittant La Mecque, il navigue en Mer rouge, visite le Yémen et la côte africaine, Mogadiscio et les comptoirs de la côte orientale de l’Afrique, repasse par Oman et accompli un cinquième pèlerinage à La Mecque en 1332.

4° voyage

    Il durera neuf ans, de 1333 à 1342 et lui permettra de visiter l’Egypte, la Syrie, l’Asie mineure, l’Asie sous contrôle mongol de la Turquie à la Russie, Constantinople, l’actuel Ouzbékistan, l’Afghanistan, la vallée de l’Indus et finalement Delhi où il séjournera plusieurs années.

5° voyage

    De Delhi, il gagne les îles Maldives où il séjournera dix-huit mois.

6° voyage

    Des Maldives, il gagne l’île de Ceylan, le Bengale, l’Assam puis Sumatra et de là, la Chine.

7° voyage

    A partir de la Chine, il repart vers Sumatra.
    Il est à Malabar en 1347, puis parcourt le Golfe persique, Bagdad, la Syrie, l’Egypte et termine par un nouveau pèlerinage à La Mecque

8° voyage

    Parti d’Alexandrie, il s’embarque pour Tunis en 1349, la Sicile, l’Algérie, Grenade et rentre à Fez, au Maroc son pays natal.

9° voyage

    En 1352, il voyage à travers le Sahara et le Niger, Tombouctou, avant de rentrer définitivement à Fez.

    Ce fut un des plus grands, si pas le plus grand voyageur du XIV éme siècle, on estime qu’il a parcouru, en 28 ans, plus de 120.000 kilomètres, non pas en jet ou en paquebot de luxe, mais en voilier de commerce et, à pieds ou au rythme lent des caravanes de camélidés.
    Il a pris le temps de s’arrêter plusieurs fois de nombreux mois et de vivre dans des villes étrangères.
    Ibn Battutah avait souvenance de tant et tant d’aventures, de clichés de ses voyages que le souverain mérinide Abu “inan, sa Rihla” lui demande de fixer ses récits par écrit par l’intermédiaire d’un lettré ibn Djuzayy, ce sera fait en 1356 sous le titre de “ cadeau précieux pour ceux qui considèrent les choses étranges des grandes villes et les merveilles des voyages “.
    Et ce grand voyageur qui a parcouru le monde musulman de l’époque en proie aux affrontements, on a parlé de choc Turco-Mongol, celui qui avait vu le Krak des chevaliers, la mosquée des Omeyades à Damas,  Petra, , le tombeau de Mahomet, , le tombeau d’Ali à Nadjaf, Bassora, Abadan, Ispahan, Gizeh, Gaza, Hébron, Jérusalem et le dôme du rocher, Tyr, Beyrouth, Homs, Alep et tellement d’autres choses célèbres déjà à cette époque  a dicté à la fin de sa vie aventureuse ses souvenirs uniquement mémorisés.
    Durant cette vie de périples faits à pas lents, sans se presser, il n’a pas fait que voyager, il s’est occupé de ses affaires, a été un juge très apprécié, a eu une vie de famille comme tout un chacun, marquée cependant de religion musulmane de rite malékite.
    Néanmoins, on peut dire que son témoignage est moins empreint de doutes, de vedettariat que celui de Marco Polo, il est beaucoup plus crédible, moins fantasmagorique.
    Il est descendu la côte ouest de l’Afrique jusqu’à l’actuel Cameroun et la côte Est jusqu’à Madagascar et certains ont même prétendus qu’il avait été le premier navigateur à faire la circumnavigation du continent africain.
    Il était passé dans la légende.
   
    A la même époque, au XIV éme siècle, un autre voyageur, historien et philosophe de surcroit, ibn Khaldum parcourait le Maghreb et développait en profondeur l’histoire des cités où l’autorité se liquéfiait en but aux cabales, aux jalousies familiales sanglantes, aux révolutions de cours.
    Moins profond, moins introspective qu’ibn Khaldum, l’œuvre d’ibn Battutah est plus superficielle, composée des clichés descriptifs, sincères des pays parcourus.
    Combien d’hommes comme lui, Asiatiques, Africains, Amérindiens, sud Américains autres que nous, orgueilleux Européens, ont pu atteindre les limites de leurs possibilités sans que l’histoire ait retenu leurs noms ?
    Il ne faut surtout pas croire que je sois un islamophile averti, ni un spécialiste du XIV éme siècle; étudier, analyser les voyages d’ibn Battutah prendrait toute une vie.   
    Pour écrire le texte ci-dessus, j’ai pris connaissance d’informations auprès de diverses lectures, ai fait appel à la “lettre hebdomadaire d’Hérodote”, ai puisé dans l’encyclopédie Alpha ou consulté Wikipédia etc.. en espérant ne froisser personne et ne pas être accusé de plagiat.
   
    Nous sommes loin, très loin du procès de Nuremberg, six siècles et demi en arrière, mais qu’y-a-t-il de changé dans la mentalité humaine.
    A cette époque, comme à la notre, on avait besoin de se justifier, de se mettre, soit personnellement ou en groupe social en valeur.
    Au XX éme siècle, l’évolution des mentalités, la pénétration de l’esprit des Droits de l’homme nous permettent de juger nos despotes.
    Mais qui jugera les grands prédateurs d‘antant ?
    Qui jugera Gengis Khan, Timour Lang, le Duc d’Albe, Torquemada, Napoléon, Amin Dada, Bokasa et tant d’autres ?
    Pourquoi d’ailleurs les juger ?
    Le temps, l’oubli efface les souvenirs, même les plus douloureux.
   
    Pour me répéter, personnellement je crois que l’histoire est écrite par des historiens (Monsieur de La Palice en aurait dit autant) à travers leurs sentiments profonds.
    Epeler les évènements dans un ordre chronologique est une chose, analyser, commenter les tenants et aboutissants de ces évènements en est une autre.
    Depuis toujours, les peuples ont été gouvernés par des hommes de bien, mais aussi par des satrapes, d’ignobles détraqués du cerveau, de sanglants dictateurs, d’hommes sans foi ni loi uniquement intéressés par leur grandeur, leur égo, leur intérêt, leur jouissance.
    Cependant, même les plus ignobles d’entre eux avaient, si pas des raisons, des excuses, en tous cas des arguments pour agir et tous ces arguments n’étaient pas nécessairement malsains; c’est l’application, les moyens qui souvent ont été mal choisis.
    L’historien que j’appellerai “analytique” se doit d’être psychologue, d’avoir une large vue sur les questions de société, avoir la capacité de se transposer dans une époque qui n’est plus la nôtre, de se mettre à la place des acteurs: bref, d’avoir la connaissance de la logique humaine.
    Beaucoup de qualités en une seule personne.

    Le contact humain, la communication journalière avec des personnes d’horizons divers parfois et même si possibles opposés, peut nous ouvrir à une vision plus atténuée des choses, plus logique.
    Cela peut nous aider à comprendre, à revoir notre point de vue, à avoir une autre approche des problèmes desquels trop souvent nous nous sommes fait une opinion pré digérée a travers les médias ou au sein d’une communauté orientée.
    Il y a cependant un prix à payer: révolues les certitudes, oubliés  les classements définitifs.
    A fréquenter des personnes d’horizons, de sentiments et de croyances différentes, on s’installe dans le doute.
    Plus rien ne peut être définitivement codifié, dès que l’on est devant ce qui nous semble une évidence, on cherche quasi automatiquement ce qui pourrait l’atténuer, l’exception, l’antidote.
   
    Depuis quelques années, une ASBL me permet de développer un hobby enrichissant par le fait qu’il me met en contact avec des personnes d’horizons, de mentalité, de philosophie, de convictions politiques et autres très diverses.
    Nous parlons, nous avons l’occasion d’échanger des idées, de nous opposer parfois, mais toujours, cela est positif; ces conversations nous permettent très souvent d’avoir une approche légèrement modifiée de certaines choses, de certains problèmes.
    Que de perspectives ces échanges nous ont ouverts ! !
    Chacun d’entre nous est un livre,  généralement il est gardé fermé, on s’assied dessus comme sur un coffre renfermant de terribles secrets.
    Les secrets ne sont pas si terribles, ils ne sont que le reflet du livre de chacun, ses peines, ses joies, ses espérances, ses espoirs déçus ou réalisés, mais tellement semblables pour chaque individu.
    Pourquoi garder tous ces témoignages confidentiels, ils sont parfois réellement personnels et doivent être tus, mais souvent, très souvent, ils ouvrent une fenêtre sur des évènements d’un passé proche dont la réévaluation est des plus enrichissante.
    Chaque homme est une parcelle d’humanité, mais aussi, chaque homme est une parcelle de l’univers.


                                                                                     Bénissa le 20.12.2009

                                                                                          E.A.Christiane



Je remercie Colette Dewitte - Dassas, qui a accepté de relire le présent texte et m’a encouragé à le donner en lecture à mes amis.
       
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7 septembre 2009 1 07 /09 /septembre /2009 14:41

Le boulevard.

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Nous l’avons connu, il s’appelait Albert, déjà plus jeune mais tellement beau.

Bien entretenu, de la gare au rond point du Petit pont, une trouée discrète dans la verdure marquée de larges taches de couleurs, le mauve, le rouge, le rose, le bleu autant de bouquets d’hibiscus, de jacarandas, de canas, d’acacias et autres souriantes fleurs tropicale.

C’était du temps où l’on parlait de Kin la belle.

 


Puis, petit à petit les choses ont changé, les villas ont cessé d’être entretenues, les fleurs ont disparu, la circulation s’est amplifiée, parfois anarchique, des trous dans la chaussée, des détritus, et des avaloirs bouchés.

Je me souviens, dans les années 1980, un soir d’orage copieux, comme souvent en Afrique centrale, d’une série de Mercedes noires bloquées devant une nappe d’eau et le Président du Portugal, Mario Suares à califourchon sur le dos d’un militaire qui pataugeait dans quarante centimètres d’eau.

Mario Suares se rendait à la résidence du Président de la République pour un dîner officiel.

Mais il y avait aussi de sympathiques aubettes en fer, peintes aux couleurs du parti unique et abritant un policier aux gants blancs.

Impassible ce policier, il laissait ses amis gentiment rançonner pour des peccadilles, l’automobiliste naïf.

Mais il faut comprendre, finalement ce n’était pas bien méchant, il fallait bien que chacun assure la survie de sa famille.

Cette artère était un lieu de rencontre, grouillante de monde, ceux des cités et ceux de la zone historique de la Ngombe se côtoyaient qui pour s’approvisionner, qui pour trouver du travail ou pour se livrer à un quelconque busines plus ou moins honnête.

C’était du temps où l’on parlait de Kin la poubelle.

 


Il y a déjà dix-huit ans que je ne l’ai plus vu ce boulevard du trente juin, mais que me dit on ?

Il serait actuellement en plein chantier: bulldozers, scrapers, niveleuses, excavatrices l’éventrent, le modifient, le rectifient, le modernisent, le rajeunissent, parait-il.

Abattus les arbres centenaires sous prétexte qu’ils étaient un danger pour la circulation.

Éliminée la berne centrale.

Rasés les ronds-points.

Évacués les petits vendeurs de mikatis, cigarettes à la pièce, bonbons, et boissons sucrées.

Déplacés les quelques monuments.

Même les chengués et les handicapés auraient disparus.

A la place de toute cette vie, se creuse une voie à huit bandes de circulation, une autoroute urbaine où déjà sur certains tronçons terminés, de bouillants chauffeurs au volant de Mercedes, de Jaguars mais aussi de vieilles Peugeot ou d’antiques fula-fula combi Volkswagen se prennent pour des émules de Fangio ou de Senna et sèment la panique parmi les mamans encombrées de leurs enfants et de leurs cabas qui essayent à leurs risques et périls de traverser cette artère qui est en passe de devenir une frontière.

Huit bandes de roulement, ce que l’on trouve dans les grandes villes surpeuplées et à forte densité de trafic en Extrême Orient !

Huit bandes de roulement, ce qui laisse bien peu de place aux trottoirs, à la protection des piétons qui aiment flâner et rêver devant les devantures des magasins.

Que de changements, de la gare au Petit pont et même plus loin me dit-on jusqu’au chantier naval de la Chanic.

On peut dès lors parler de Kin la pékinoise.

 


Mais qu’en pensent les kinois ?

Aujourd’hui, ils sont contents; des petits hommes, techniciens courageux, protégés par des chapeaux coniques leur ont donné du travail, relativement bien rémunéré et surtout payé régulièrement.

D’autres, les nantis, abandonnent les zones menacées par les érosions de la saison des pluies , telles Binza ou le Mont Ngafula pour se regrouper au centre ville.

La sociologie de la ville pourrait changer; de forum, le boulevard pourrait devenir frontière et l’actuel sympathique et bouillant melting pot, traditionnellement rassemblant toute une population colorée autour des boutiques, de la poste, des restaurants, des petits vendeurs, des grandes surfaces, des garages et ateliers divers pourrait se déplacer vers d’autres quartiers plus conviviaux.

 

Et lorsque tous ces travaux seront terminés, il faudra présenter le nouveau jouet au monde, il sera spectaculaire, admiré, voir envié.


Mais comment l‘entretenir ?

Les autorités devront dégager un budget et veiller à ce qu‘il arrive à destination pour garder tout cela en état: curer les caniveaux, colmater les fissures, combler les nids de poules, nettoyer les bas-côtés etc..

A moins que, l’on évite d’entretenir et que dans vingt ou trente ans, d’autres prédateurs ne viennent une fois de plus offrir leurs services avec d’autres idées encore plus farfelues.

 


Cette ville, Kinshasa, et ce boulevard ont un peu plus de cent ans, retrouveront-ils un jour la beauté fleurie, l’opulence joyeuse de leurs cinquante ans ?

 

 

                                                                                                               E.A.Christiane

                                                                                                                  05.07.2009

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6 septembre 2009 7 06 /09 /septembre /2009 16:56

Les ères géologiques en résumé

========================

 

 

Cénozoïque

                Holocène                                              aujourd’hui à 9600 av J.C.

                Pléistocène                                           9600 av J.C. à- 1,8 ma

                Pliocène                                                - 1,8 ma à - 5,3 ma

                Miocène                                                - 5,3 ma à - 22,3 ma

                Oligocène                                              - 22,3 ma à - 33,9 ma

                Eocène                                                  - 33,9 ma à - 55,8 ma

                Paléocène                                             - 55,8 ma à - 65,5 ma


Mésozoïque

                 Crétacé supérieur                                - 65,5 ma à - 99,6 ma

                 Crétacé inférieur                                 - 99,6 ma à - 145,5 ma

                 Jurassique                                            - 145,5 ma à -199,6 ma

                 Trias                                                     - 199,6 ma à - 251 ma


Paléozoïque 
 
                  Permien                                               - 251 ma à - 299 ma

                  Carbonifère                                         - 299 ma à - 359 ma

                  Dévonien                                             - 359 ma à - 416 ma

                  Silurien                                                - 416 ma à - 435 ma

                  Ordovicien                                          - 435 ma à - 488 ma

                  Cambrien                                            - 488 ma à - 542 ma

                 
Précambrien                                                          - 542 ma à début de la terre


ma = millions d’années

 

 

Les ères géologiques (plus en détails) 

 


AGES

(en millions d’années)

 

Les couches stratigraphiques de référence sont bien connues mais leur datation exacte est sujette à des variations de quelques millions d'années, suivant les auteurs.

La fin de cette période d’indécision est marquée par une extinction du permien qui est datée de façon un peu plus précise.

 

13.700           Formation de l'univer (big-bang) 


- - - - - -


4.567             PRECAMBIEN
(éon géologique: soit la plus grande division des temps géologiques)
                                                  (- 4567 à - 2600 ma)

                      Explosion supernova - origine du système solaire


4.550
                          HADEEN

                       De la formation de la terre (- 4600 ma) à l’apparition de la vie (-3800 ma)


3.800              ARCHEEN
(éon géologique) (-3800 à -2600 ma)

                       Solidification de la croûte terrestre

                       Apparition de la vie

                      Premières formations rocheuses

                      Quatre périodes          - Eonarchéen

                                                          - Paléo archéen

                                                          - Méso archéen

                                                          - Néo archéen

2.600             PROTEROZOIQUE (éon géologique) (-2600 à -600 ma)

                      Mers peu profondes et couches de glace

                      Se termine à l’apparition des premiers animaux (trilobites)

                      Périodes : Paléo protérozoïque - (-2600 à -2300 ma) Sidérien

                                                                         - (-2300 à - 2050 ma) Rhyacien

                                                                         - (-2050 à -1800 ma) Orosinien

                                                                         - (-1800 à - 1600 ma) Staténien

                                       Méso protérozoïque  - (-1600 à - 1400 ma) Calymnien

                                                                         - (-1400 à - 1200 ma) Ectasien

                                                                         - (- 1200 à -1000 ma) Sténien

                                       Néoprotrozoïque       - (-1000 à - 850 ma) Tonien

                                                                         - (-850 à - 630 ma) Cryogénien

                                                                         - (- 630 à - 542 ma) Ediacarien


600                   FIN DU PRECAMBRIEN
 

                      Archéopangée parfois déjà appelée Gondwana


542                PHANEROZOIQUE
(éon géologique) (-542 à nos jours)

                      Débute au Cambrien jusqu’à nos jours

                      Trois ères    - (- 542 à - 251 ma) Paléozoïque

                                          - (-251 à - 65,5 ma) Mésozoïque

                                          - (-65,5 ma à nos jours) Cénozoïque


                      PALEOZOIQUE (-542 à -251 ma) anciennement appelé PRIMAIRE

                     Paléozoïque inférieur    - Cambrien (-542 à -488 ma)

                                                           - Ordovicien (-488 à - 435 ma)

                                                           - Silurien (-435 à -416 ma)

                     Paléozoïque supérieur  - Dévonien (-416 à -359 ma)                     

                                                           - Carbonifère (-359 à -299 ma)

                                                           - Permien (-299 à -250 ma)


                                 CAMBRIEN
(- 542 à - 488 ma)

                     Elévation du niveau des mers

                    Apparition de petits animaux à coquille
                    Pas encore de stratigraphie établie (anciennement cambrien inférieur,      
                    moyen et supérieur) - 4 séries - 10 étages en cours d'élaboration. 

 

488                            ORDOVICIEN ( -488 à - 435 ma)

                     Couche de roches intermédiaire du cambrien

                     Importants phénomènes paléogéographiques et paléo climatiques

                     Premiers vertébrés


435                              SILURIEN (- 435 à - 416 ma)
 

                     Apparition des vertébrés à machoire
 

416                              DEVONIEN ( - 416 à -359 ma)

                     Evolution des poissons

                     Apparition des forêts


359                               CARBONIFERE
(- 359 à - 299 ma)

                      Formation de la Pangée (super continent)

                      Apparition des grands arbres

                      Formation des couches de charbon

                      Vertébrés terrestres


299                               PERMIEN
  (- 299 à - 251 ma)

                      Un seul continent, la Pangée qui permet qui permet l’extension généralisée de la   
                       faune terrestre.

                       Extinction pour une raison inconnue de 60 % de la faune terrestre.

                       Développement des conifères et des reptiles.


251                
 MESOZOIQUE (- 251 à - 65,5 ma) ancienement appelé SECONDAIRE

                      Apparition des mammifères et des dinosaures.

 

                                      TRIAS ( -251 à - 199,6 ma)

                       Premiers mammifères

                       Séparation du super continent de la Pangée qui s’appellera dorénavant Gondwana.

                       Retour du système écologique

                       Ammonites et bivalves


199,6
                               JURASSIQUE (- 199,6 à -145,5 ma)

                       Sous l’effet d’une grande activité tectonique:

                       La Pangée de sépare - Leurasia qui donnera -Amérique du nord

                                                                                               - Eurasie

                                                          - Gondwana qui donnera - Amérique du Sud

                                                                                                   - Afrique

                                                                                                   - Antarctique

                                                                                                   - Australie

                        Création d’un super océan : Thétis

                        Premiers oiseaux

                        poissons - reptiles marins- plancton - grands dinosaures


145,5                               CRETACE (- 145,5 à 65,5 ma)
 

                        Divisé en deux périodes  - Crétacé inférieur -145,5 à -99,6 ma

                                                                - Crétacé supérieur -99,6 à -65,5 ma

                        Disparition des dinosaures de grande taille et d’autres forme de vie.

                        Météorite de grande taille dans le Yucatan et apparition de l’Iridium.

                        Arbres à feuilles - abeilles - raies - requins.

                        Début du déplacement de la plaque africaine vers le nord et l’est.


65,5                 CENOZOIQUE ( -65,5 à aujourd'hui) anciennement appelé TERTIAIRE  et
                                                  QUATERNAIRE
 

                        Refroidissement global

                        Divisé en deux systèmes: - Paléogène : divisé en trois époques:

                                                                          - Paléocène

                                                                          - Éocène

                                                                          - Oligocène                  

                                                                 - Néogène : divisé en quatre époques:

                                                                          - Miocène

                                                                          - Pliocène

                                                                          - Pléistocène (première époque du quaternaire)

                                                                          - Holocène

                         Anciennement divisé en 2 ères : - Tertiaire: ère des mammifères

                                                                            - Quaternaire: ère de l’homme


                        SYSTEME PALEOGENE (- 65,5 à - 23,3 ma) 


                                        PALEOCENE
  (-65,5,à - 55,8 ma)

                        Formation de la mer Méditerranée par la fermeture de la Thétis

                        Climat plus chaud

                        Disparition des dinosaures

                        Diversification des mammifères (de petite taille)

                        Premiers primates - Chauve-souris.


55,8                                  EOCENE
(- 55,8 à -33,9 ma)

                        Fin de la dislocation de la Pangée et continents connus aujourd’hui

                        Réchauffement global -Mammifères modernes - Grand mammifères

                        Extinction suite à la chute d’un météorite en Sibérie.


33,9                                   OLIGOCENE (- 33,9 à - 23,3 ma)
 

                        Séparation de l’Australie et de l’Antarctique

                        Séparation de l’Amérique du sud et de l’Antarctique

                        Dérive des continent (Afrique vers le nord et l’est).

                        Forets tempérées et feuilles caduques.

                        Extinction suite à la chute d’un météorite dans la baie de Chesapeake.


23,3                 SYSTEME NEOGENE (-23,3 à - 1,8 ma)

                        Fermeture de l’est de la méditerranée.

                        Évolution des mammifères et des oiseaux.


                                          MIOCENE (- 23,3 à -5,3 ma)
 

                        Conditions plus chaudes - Courants de Humboldt et Gulf stream-

                        Rattachement des deux Amériques

                        Premiers singes évolués.


5,3
                                       PLIOCENE (-5,3 à- 1,8 ma)

                        Archéo australopithèques

                        Élévation de l’Himalaya

                        Apparition de l’archipel indonésien

                        Refroidissement du climat.

                        Forêts tropicales autour de l’équateur - apparition des savanes à graminées -
                        forêts tempérées - toundra.


2,3                   Séparation des australopithèques et des Homo Habilis
 


1,8
                                         PLEISTOCENE  (- 1,8 à 9.600 av; J.C.) (première époque fu
                                                                           QUATERNAIRE)

                        4 glaciations majeures - faune marine et océanique moderne.


1,5                   Homo Erectus
 


0,6                                         RECENT
                        
Homo sapiens 
 

 

9.600 avant J.C.                   HOLOCENE ( 9600 av. J.C. à aujourd'hui)


                         11.609 dernières années - interglaciaire - réchauffement du climat.

 



Pour le géologue de terrain


Classement des roches suivant dureté.


Échelle de dureté

du plus tendre au plus dur:



Talc

Gypse

Calcite

Fluorine

Apatite

Orthose

Quartz

Topaze

Corindon

Diamant

 

 

                                                                                E.A.Christiane


                                                                            Anderlecht, juin 20
09

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2 septembre 2009 3 02 /09 /septembre /2009 19:37

La paternité des découvertes

======================

 

Durant le mois de mars 2009, j’ai terminé la lecture d’un livre particulièrement intéressant et questionnant: “1421 “ de Gavin Menzies aux éditions Intervalles - 2007 - 413 pages.

L’auteur s’est intéressé aux cartes géographiques éditées, ou, en tous cas dessinées, durant la période précolombienne.

Il ne faut pas prendre les affirmations de l’auteur comme pain béni, il y a beaucoup de lacunes, de suppositions, d’hypothèses peut-être valables mais non confirmées, de déductions logiques mais pas nécessairement recevables.

Gavin Menzies a longtemps navigué comme patron d’un sous-marin et a vu les îles et les continents non pas du haut d‘une passerelle, d’un avion ou d’un satellite, mais par l’objectif de son périscope, au raz de la mer, tel que les voyaient et les dessinaient les navigateurs du XV éme siècle et d’avant du bord de leurs caravelles et de leurs boutres.

Il a, après sa mise à la retraite, passionné de recherches, continué ses investigations sur les terres qu’il pensait devoir receler la solution de ses hypothèses et, il faut le dire, est arrivé à faire certaines découvertes qui posent questions.

 

Cela est assez dérangeant en ce sens que les grands découvreurs de mers, d’océans, d’îles et de continents des XV éme et XVI éme siècles possédaient déjà des cartes, parfois détaillées, de ce qu’ils ont le nom d’avoir découverts.

Ces cartes, secrets d’Etats, entre autres conservées jalousement par l’infant Henri le Navigateur, ces portulans, ces croquis, ces schémas, en provenance de Chine ou en possession de collectionneurs privés, étaient mis parcimonieusement et discrètement à la disposition des navigateurs, entre autres, et surtout portugais dans le but de conquérir des terres jalousement gardées secrètes par la couronne de Lisbonne.

Sans aucune certitude quant aux détails des faits, je m’imagine mal, Magellan s’engageant dans ce que nous pourrions appeler des fjords, à des dizaines de miles nautiques du Cap Horn, avec des voiliers peu maniables, sur des plans d’eau dont il n’avait aucune idée du relief sous marin au risque de se trouver coincé au fond d’une baie sans guère de possibilités de faire demi-tour.

Je crains qu’il n’eusse pu accomplir la jonction Atlantique-Pacifique à travers le détroit qui dorénavant portera son nom sans avoir été en possession de quelques informations préalables.

 

De retour de leurs expéditions, les navigateurs portugais, non seulement ceux qui avaient eu le privilège de profiter des informations de Henri la Navigateur, mais aussi les autres se devaient de passer par Lisbonne afin de donner les informations, les renseignements nécessaires et de première main sur leurs découvertes, les vents dominants, le climat, les courants marins, les populations côtoyées, les possibilités commerciales ainsi que tout incident survenus durant leur voyage.

Le secret le plus absolu était la règle, secret commercial, secret politique, secret militaire sous peine de poursuites et d’emprisonnement.

 

Il nous a été enseigné que la grande époque des découvertes géographiques maritimes a été la période de 1450 à 1700 après Jésus Christ; mais il semblerait qu’il n’en était rien et qu’on ait fait l’impasse sur les Vikings, les marins bretons, les Arabes et les Chinois entre autres.

Seuls les Espagnols, les Portugais, les Français et les Anglais, tous peuples de la mer, sont à nos yeux de grands explorateurs; tout cela serait à revoir, à éclaircir.

L’histoire des découvertes a été écrite par ceux qui, à l’époque, avaient la puissance et devaient justifier politiquement et moralement leurs prises de possession des terres et de leurs richesses.

Cette histoire nous fut expliquée du temps où l’on enseignait encore “l’Histoire et la Géographie” ; durant des siècles, elle a flatté notre orgueil d’Occidentaux fiers, avec raison d’ailleurs, de ce que nos prédécesseurs, nos ancêtres, ont accompli, mais en occultant trop souvent la réalité historique, sincère, des choses.

 

Bref ... un livre à lire.

 

Dans le même ordre d’idées ..

Lorsqu’ en 1840, les Omanais, venant de la côtes des Swahilis en Océan indien ont franchi la lèvre orientale du graben du centre de l’Afrique, ils avaient un but commercial et n’ont guère fait dans la courtoisie ni dans l’humanitaire.

Ce ne fut pas la plus terrifiante des périodes de la colonisation (les Portugais en Indes et les Espagnols en Amérique ne se sont privés de rien), mais les Arabes, au centre de l’Afrique n’avaient pas spécialement l’intention de laisser les curieux occidentaux jeter un coup d’œil, nécessairement critique, sur leurs expéditions militaro-financières.

Au moment où Stanley, en novembre 1874 a quitté la côte de l’Océan indien, il y avait, depuis quelques mois, sur le Lualaba (partie très supérieur du fleuve Congo - aussi souvent appelé Zaïre dans certaine partie de son cours) un explorateur britannique Leslie Cameron qui se proposait de descendre le Lualaba, convaincu qu’il ne s’agissait pas d’une source du Nil, mais bel et bien du Zaïre qui se jetait dans l’Atlantique.

Il existait une carte de Ptolémée (1 er siècle avant Jésus-Christ), Egyptien, historien géographe, qui indiquait à l’emplacement de l’embouchure du Congo, un fleuve qui remontait loin dans le centre de l’Afrique, avec un affluent (qui fut baptisé bien plus tard: Lukuga) qui venait d’un grand lac ( le Tanganyika).

Cameron, convaincu par les Arabes de ne pas continuer de descendre le Lualaba a été aidé, escorté ,vers le Kasaï et a ainsi traversé l’Afrique d’Est en Ouest après que Livingstone l’aie déjà fait mais plus au Sud.

Cameron, comme Stanley après son précédent voyage au centre de l’Afrique pour retrouver Livingstone a été assez mal reçu à son retour à Londres par la National Geographic Society.

Stanley, en arrivant en novembre 1876 à Nyangwé a rencontré les Arabes (il aurait d’ailleurs été difficile de les éviter); bien organisés, militairement les plus forts ils exploitaient commercialement la région.

Ceux-ci n’ont cependant pas pu empêcher Stanley, homme énergique, puissamment armé, à la tête d’une lourde expédition protégée par des Zanzibarites aguerris, sous protection du Sultan, de continuer vers le Nord, descendre le Lualaba et ainsi mettre son nez dans le petit busines de Tippo-Tip qui l’a escorté durant un ou deux mois de voyage.

 

Livingstone, pour revenir à lui, était obnubilé par les sources du Nil; celui-ci a plusieurs centaines de sources, on peut s’en douter, mais David Livingstone voulait prouver, pensait même avoir été désigné par la providence, qu’il était sur terre pour prouver que le Lualaba était bien une de ces sources, peut être la plus lointaine de Nil.

Henry Morton Stanley, qui a croisé le convoi funèbre de Livingstone à Tabora, n’en était pas convaincu.

En arrivant à Nyangwé, il constate que l’altitude de cet effondrement orographique et peut-être même géologique mettait le niveau du Lualaba à la même altitude (environ 540 mètres) que le fleuve Nil à Gondokoro (orthographe imprécise) à 70 kilomètres au sud de Juba, à 2.000 kilomètres de Nyangwé.

Impossible donc que ce fut le même fleuve.

Il a aussi rencontré et discuté avec les Arabes qui lui ont dit qu’il se trouvait non pas dans le bassin du Nil, mais dans celui du Zaïdi/Congo-River et même, un de ces commerçants arabe lui a dit qu’il avait été, en suivant le fleuve jusqu’à son embouchure, sur l’Atlantique où il avait vu des bateaux de haute mer venant d’Europe.

Ce que beaucoup de monde supposait donc, inclus la National Geographic Society de Londres, semblait donc devenir une certitude.

Mais après de bien dures journées d’éprouvantes semaines, lorsque l’expédition de Stanley est arrivée aux Falls, actuellement Kisangani, anciennement Stanleyville, il a poussé un Hourra ! !

De par son inflexion franche vers l’Ouest, il avait la preuve que la voie d’eau qu’il suivait n’était pas le Nil mais le Zaïre et qu’il arriverait non pas à Juba et au Caire, mais à Boma.

Il en était heureux mais pas étonné.

Et depuis lors, il a été écrit que c’est Stanley qui a découvert que le Lualaba n’était pas le Nil mais le Congo.

Il ne l’a peut-être pas découvert, mais il l’a prouvé.

 

Stanley était britannique de naissance mais américain de nationalité, il voyageait sous le double drapeau celui des Etats-Unis d‘ou provenait les fonds qui ont financés l‘expédition et le drapeau britannique.

En bon journaliste il a soigné sa publicité et les Anglais avec leur fierté ont réussi à convaincre les générations à venir qu’une fois de plus ils étaient les meilleurs et que nous, les générations futures nous étions des gogos crédules.

Attention ! Cela n’enlève absolument rien au travail, au courage et à la personnalité de H.M.Stanley qui était un homme hors du commun, critiquable et critiqué, évidement, mais découvert et mis en valeur par James Gordon Bennet et plus tard par le roi Léopold II.

 

 

                                                                                           E.A.Christiane

 

                                                                                  Anderlecht, le 06.03.2009

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29 octobre 2006 7 29 /10 /octobre /2006 07:48

LÉOPOLD II - Un roi trop grand pour son petit pays.

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                           “ Quand les hommes sont grands, si étroites que soient les

                          frontières dans lesquelles ils vivent, ils trouvent le

                          moyen de faire de grandes choses.”

 

                                                                                                       Léopold II

 

 

 

Bien bizarre peuple que ces Belges qui font partie d’un petit État reconnu par les grandes puissances au sortir d’une des périodes les plus épineuses de l’histoire de l’Europe.

Petit triangle de 30.000 km2 , inséré entre les Pays-bas, l’Allemagne, la France et l’Angleterre, il est la clef de voûte de la reconstruction de l’équilibre politique de l’Europe dans la première moitié du XIXéme siècle.

Il lui fallait un chef, un roi, non pas originaire de Belgique car il aurait été bien téméraire de confier cette fonction au descendant d’une famille noble de ce pays déjà composé de deux ethnies bien distinctes, de ce territoire partagé depuis quinze siècles en deux parties issues de cette vieille querelle entre Latins et Germains.

Le roi sera donc “Roi des Belges”. Il sera une pièce rapportée, une pièce importée, venue de l’étranger.

 

La lignée

 

Il y avait, à l’époque, dans ce qui est actuellement la République Fédérale Allemande, un petit duché en Saxe, dont la spécialité était de former ses enfants pour régner.

Les Saxe-Cobourg donnaient leurs filles aux princes et formaient leurs fils à la diplomatie ou aux armes, l’une se confondant souvent avec l’autre.

 

Bel homme, grand diplomate, bien en cour auprès des têtes couronnées ou pas, luthérien convaincu, époux tristement veuf de celle qui aurait pu accéder au trône d’Angleterre, cet homme taciturne, Léopold de Saxe-Cobourg s’est vu solliciter et a accepté de devenir, sous le nom de Léopold I er, le premier roi d’un peuple hétérogène et turbulent: les Belges.

Ce fut un grand roi, le sage de l’Europe, non seulement diplomate, qualité nécessaire vu sa position, mais aussi grand organisateur et, malgré les apparences, doté d’un esprit à la fois souple et rigide, d’une capacité d’adaptation réelle qui lui a permis d’accepter, de créer et de faire fonctionner un État, dont il était le chef à l’autorité limitée, par une constitution contraignante et innovatrice.

Il eut des vues d’expansion économique et fit plus de cinquante tentatives de colonisation, en Crête, à Cuba, au Texas, dans les Îles Féroé, aux Antilles, en Amérique du Sud etc..

 

Son fils et successeur, Léopold II, est celui qui nous intéresse particulièrement.

La politique intérieure dans laquelle son père s’était montré prodigieux expert, semblait l’ennuyer.

Il voulait plus, avec une constance qu‘il n‘abandonnera jamais..

Il regardait vers l’extérieur, il voulait donner à son petit pays une dimension internationale.

Il y a brillamment réussi.

Dès son accession au trône, son puissant voisin du Sud, Napoléon III avait des vues annexionnistes sur notre pays et déclarait:

“ La Belgique est une poire mûre qui nous tombera un jour dans la bouche.”

 

Albert Ier, neveu de Léopold II, a régné durant une période difficile, quand le pays, durant quatre longues années, fut réduit à sa portion congrue, le reste étant aux mains de hordes d’occupants étrangers.

Il a résisté, ce fut un grand militaire qui a su, en tant que tel, nous faire respecter sur le plan international.

 

Léopold III, son fils, quatrième roi des Belges, succède à son père .

Comment succéder à Albert Ier ? Comment être à la hauteur ? Comment ne pas rester “en dessous de son père” qui était auréolé de la gloire et de la reconnaissance dues aux capitaines vainqueurs ?

Son règne fut marqué par des drames familiaux, de sérieux problèmes économico-politiques et une nouvelle invasion d’envahisseurs gothiques.

Ce fut un souverain un peu nostalgique du pouvoir royal de l’ancien régime, donnant l’impression de s’ennuyer dans sa fonction.

Il avait l’âme d’un ingénieur, d’un scientifique et, après son abdication en faveur de son fils, il entreprit une fructueuse carrière scientifique.

 

Baudouin Ier fut un mystique, tourmenté par des problèmes moraux, reclus dans le cadre de son imprégnation chrétienne et, semble-t-il, profondément influencé par son entourage.

 

Quant au roi actuel, Albert II, il sait que sa succession sera celle de tous les dangers, que les forces centrifuges harcèlent plus que jamais le pays, qu’il est un des derniers maillons de l‘unité belge avec celui de la volonté de la majorité de la population tant au nord qu’au sud du pays, qu’il est un des derniers espoirs de la “Belgique”.

Sa démarche quotidienne, fortement entravée par des critiques politiques, limitée dans le rôle du Roi réduit à une icône par une constitution de plus en plus coercitive, est de montrer une monarchie débonnaire, près de la population pour assurer un lendemain à la royauté belge.

 

Quel sera l’avenir des Saxe-Cobourg en Belgique ?

De par sa structure, et surtout l’exacerbation des tensions entretenues entre le nord et le sud du pays, nous ne pourrions pas entrer en république.

La fin du règne des Saxe-Cobourg coïnciderait certainement avec la fin de la Belgique dans sa structure fédérale actuelle, voire même dans une structure confédérale qui ne saurait être qu’éphémère.

Nos rois le savaient; tous ont évité de prendre parti pour l’une ou l’autre région, tous ont pris comme épouse une princesse étrangère, évitant les filles de la noblesse belge.

Léopold III, en secondes noces, a fait exception à la règle non écrite et cela a été un élément de son abdication.

Philippe, le successeur désigné, a trouvé femme dans le pays.

Il est symptomatique de voir les efforts du palais pour convaincre l’opinion publique que Mathilde, toute ardennaise qu’elle soit, a de profondes attaches en Flandre.

 

Nos six rois, à l’exception je pense, de Baudouin le mystique d’une haute valeur morale traditionnelle, ont vécu en hommes avec leurs faiblesses charnelles.

Nous ne sommes pas aux États-Unis d’Amérique, hypocrite et puritaine Amérique.

Nous acceptons que nos dirigeants aient quelques faiblesses, cela leur donne même parfois un petit regain de popularité, nous fait constater qu’ils ne sont guère différents du commun des mortels.

Toutes critiques envers leur comportement personnel, envers leur vie privée, font généralement long feu.

Maîtresses et enfants illégitimes sont, en Belgique, sous la protection du célèbre manteau de Noé.

Chez nous, l’intimité du Prince n’est pas constitutionalisée, la vie privée de chacun, fut-il roi, reste intouchable.

 

Le souverain

 

                                “Je compte m’informer si en Afrique il n’y a rien à y faire.”

 

                                                                                                  Léopold II

 

 

 

Mais revenons à Léopold II .

Il faut essayer de comprendre la mentalité européenne de cette fin du XIX éme

siècle.

Une nation était respectée, avait un certain poids diplomatique lorsqu’elle entretenait une armée puissante, une marine présente sur toutes les mers et qu’elle avait des colonies florissantes pour lui assurer de confortables richesses.

Nous, pays lilliputien, n’avions aucun de ces critères de par la volonté même de ceux qui, cinquante ans plus tôt, nous avaient portés sur les fonds baptismaux.

Nous étions un coin enfoncé entre quatre grandes nations, une clef de voûte ainsi que je le disais plus haut, censée assurer l’équilibre politique bien précaire en Europe occidentale.

De cela, Léopold II en était conscient et, durant tout son règne a lutté pour que l’on renforce les défenses d’Anvers, bastion menacé par la Hollande, pour que l’on développe l’artillerie, prolongation du bras des guerriers médiévaux.

La courte lame a fait place à la lourde et longue épée, à la catapulte, à l’arbalète, au mousquet puis aux canons; la portée des armes a ainsi considérablement augmenté.

Nous en sommes à l’aviation déjà dépassée par les missiles.

 

Son horizon

 

Du temps de Léopold II, une armée puissante possédait une bonne artillerie et il a toujours encouragé les fabriques d’armes de la région liégeoise.

Anvers, deuxième port d’Europe, qui, en ce temps, pouvait être neutralisé par un blocus de l’Escaut au grand profit des ports hollandais.

Ostende et son port était tout désigné pour éventuellement prendre la relève.

Il devait s’agrandir afin de pouvoir, le cas échéant suppléer et, de ce fait, protéger Anvers.

Le développement de notre marine marchande, au grand dam de nos voisins britanniques et hollandais, fut aussi un de ses soucis.

Restait à nous trouver une colonie, cela était plus difficile; toutes les côtes, les accès faciles étaient sous le contrôle des grandes puissances, tant en Asie qu’en Amérique du Sud et en Afrique.

L’Espagne, qui avait fait sa fortune trois siècles auparavant grâce à ses conquêtes américaines, liquidait ses dernières possessions.

Le Portugal se trouvait en graves difficultés financières et avait peu d’ambitions immédiates.

Par contre, la France, la Hollande, l’Allemagne et surtout le Royaume Uni occupaient le terrain, tout le terrain.

 

La colonisation était à la mode.

Elle était nécessaire, et, même un autre jeune état comme les États-Unis d’Amérique installait son modeste pré carré dans le Pacifique.

Dès son accession au trône le 17 décembre 1865, il cherche à développer l’influence belge à l’étranger: la Chine surtout mais aussi quelques tentations vers le Japon, Formose, Bornéo, le Mozambique, l’Angola, les Philippines, Cuba, la Nouvelle Guinée, l’Afrique du Sud, le Tonkin, le Maroc, la Perse, l’Égypte, autant de régions dans lesquelles la Belgique tenta sous l’impulsion de Léopold II, pas toujours nécessairement avec grand succès, d’acquérir une influence politique ou commerciale.

Ambitieux, très ambitieux, Léopold II voulait la grandeur de la Belgique, non seulement sur le plan international, mais aussi sur le plan intérieur.

Des grandes réalisations, il en avait plein la tête, au Congo, bien sûr, mais aussi en Belgique.

Il a su, durant tout son règne, induire auprès des autorités locales le désir des réalisations de prestige dans le but d’embellir le pays.

Puis, après 1896, lorsque le budget de l’État Indépendant du Congo fut en équilibre, l’argent commença à affluer.

Ce sera la cassette royale, parfois anonymement, qui sera mise à contribution.

Nous citerons l’aménagement de la gare du Nord, le jardin du Roi avenue Louise, les aménagements des parcs de Saint-Gilles et Forest, les aménagements du château et du parc de Laeken, les serres de Laeken, le château de Tervuren, l’avenue de Tervuren, des aménagements à Ostende entre les parcs Marie-Henriette et Stéphanie, les aménagements du domaine de Ciergnon, le parc et les arcades du cinquantenaire, à Laeken, la tour japonaise et la pagode chinoise, le parc Josaphat à Schaerbeek.

Mais aussi des projets mis à l’étude, tels que la jonction Nord-Midi, la gare centrale, le Mont des Arts, et une basilique sur le plateau de Koekelberg pour ne citer que les principaux.

C’était un visionnaire comme il en faut de temps à autre dans un pays.

Nous pouvons le comparer à d’autres visionnaires.

Mustafa Kemal Atatürk, qui en 1926, en remplaçant l’ancienne loi coranique par le code civil suisse, en adoptant le code criminel français, le code pénal italien et le code commercial allemand, a eu la vision de la structure politique future de la Turquie.

Juscelino Kubitschek qui a construit au Brésil une nouvelle capitale digne du XXI éme siècle et ceux qui furent les pionniers de l’Europe étaient aussi de grands hommes politiques qui ont su voir au delà de l’horizon.

 

                           “Il n’y a pas de petits États; il n’y a que de petits esprits.”

 

                                                                               Léopold II

 

 

 

Il n’y a pas qu’à l’échelon national que l’on trouve ce genre d’homme, parfois des régions ou des villes ont eu la chance d’avoir été gérées par de grands politiciens qui, souvent contre l’opinion de leurs électeurs, au risque de leur carrière, faisant fi des critiques, ont su modifier l’organisation, la structure, l’aspect de leurs entités dans l’optique du futur.

Assez peu démocratique, me direz-vous, mais combien courageux.

Et ici, je pense à Bruxelles qui a subi de grandes transformations entre 1950 et 1975: le ring, la petite ceinture, le métro, de grandes et coûteuses réalisations pour lesquelles des hommes, comme les ministres Chabert et Van den Boeynants, ont subi les assauts des médias, des médiocres et de leur opposition, ils ont risqué leur carrière et ont persévéré malgré les critiques.

Que serait aujourd’hui Bruxelles sans ces aménagements ? Une grande ville désuète, charmante, un peu folklorique, dont le développement se serait arrêté en 1939, comparable à Prague ou à BudaPest, adorable et reposante bien sûr, mais certainement pas région à part entière et capitale de l’Europe.

 

Léopold II voyait grand pour la Belgique dans un monde en pleine révolution industrielle où notre pays tenait une place honorable, non par ses capitaux, mais par la valeur de ses grands ingénieurs.

Nos puissants voisins avaient des colonies, ils avaient la puissance et la richesse et ont pu largement se développer et profiter de l’essor économique par leur industrie au service de leur dynamisme.

Nous n’avions ni richesse, ni puissance, ni colonies, mais nous exploitions le charbon, produisions de l’acier et possédions de la matière grise.

Cela suffisait-il pour nous hisser au panthéon des nations florissantes, respectables, modernes ?

La dimension qui nous manquait, dans l’optique de l’époque, était la dimension coloniale.

Notre roi s’y est attelé.

 

L’oeuvre de sa vie

 

Avec plus de cent ans de recul, en 2006, comment justifier la colonisation ?

En 1880, la révolution française et ses principes égalitaires ont presque un siècle et, cependant, la colonisation était à son apogée, une majorité des humains était sous la tutelle d’une minorité.

 

Les conquêtes coloniales pouvaient se justifier en vertu de la loi du plus fort. Cela s’est fait avec bien peu d’état d’âme, dans un but mercantile, lucratif, afin de trouver non seulement de la matière première pour les industries mais aussi une clientèle pour l‘écoulement des produits finis.

Pour cela, il ne fallait pas nécessairement aller en Afrique ou en Asie.

A Verviers, là où l’eau était pure, les maisons de textile britanniques importaient de la laine d’Australie, la faisait laver, filer.

On y tissait de magnifiques produits que l’on expédiaient en Angleterre.

Ils revenaient sur le continent avec un print : “Made in England”.

 

Une autre justification est celle que l’on nommerait aujourd’hui “ Le Droit d’Ingérence”: sauver un peuple, éventuellement contre sa volonté, d’une situation qui paraîtrait insoutenable par un autre peuple.

Des situations politiques, militaires, humanitaires, sanitaires, philosophiques peuvent et ont été envisagées.

En ce qui concerne l’Afrique et pas spécialement le Congo, l’ignoble hémorragie de populations due à la traite des esclaves, en voie de disparition au XIXéme siècle vers l’Ouest et les Amériques, mais toujours bien active vers l’Est, vers l’Océan Indien et l’Arabie peut certainement justifier une intervention étrangère.

L’orgueil européen faisant croire que notre civilisation était la seule, non seulement valable mais digne de ce nom, ainsi que la nécessité de conversion des populations au christianisme, pouvait ainsi servir de justification, car depuis la fin du règne de Charles Quint, de la controverse de Valladolid en 1550 on avait décrété que les “natives” les “indigènes” étaient aussi des “enfants du bon Dieu”.

N’est-ce pas cet orgueil, ce besoin de gloire auprès du peuple, qui a poussé Caius Julius Caesar à conquérir puis à pacifier la Gaule en dépit des alliances des chefs Gaulois avec les Goths et de nous imposer la Pax Romana ?

 

Un peu de tout cela, en proportion variable, a influé l’esprit du colonial.

Et si nous n’y étions pas allé ?

Cette question, parfois posée me semble oiseuse; d’autres, ceux qui étaient à l’affût aux frontières, le Portugal, la France, l’Angleterre surtout, l’Allemagne, n’attendaient qu’une opportunité, une possibilité de désenclavement du bassin du Congo pour s’y précipiter.

Le Congo, comme aucune autre contrée au monde, n’aurait pu resté isolé, sans subir d’influences étrangères durant des décennies.

A cette époque, fin du XIX éme siècle et même bien avant cela, il avait déjà été en contact avec les Portugais et était exploité par les trafiquants arabes.

 

La tâche était immense, il fallait:

- Désenclaver la région par la construction d’un chemin de fer entre Matadi et le Pool en supprimant ainsi le pénible portage.

- Pacifier le pays par des contacts entre les chefs coutumiers et la nouvelle administration naissante.

- Combattre et chasser les hordes esclavagistes.

- Assurer les frontières, les délimiter par une occupation du terrain suivie de traités avec les autres puissances colonisatrices gestionnaires des territoires voisins.

- Explorer, , faire l’inventaire des richesses potentielles en vue de la mise en valeur du pays.

Toutes ces priorités doivent être menées de front et à partir de là seulement, on pouvait envisager une vraie politique, un vrai plan de développement dans le cadre de l’administration, de l’éducation, de la médecine, mais aussi de l’agriculture, du commerce et de l’industrie, en vue de trouver les ressources nécessaires à la croissance, à l’entrée du pays dans le concert des nations en voie de modernisation.

Pour atteindre ces objectifs, Léopold II a su s’entourer de personnages dévoués et de grande valeur, pas nécessairement issus de grandes familles bourgeoises, parfois même de modeste condition: Amerlinck, Banning, Beernaert, Cambier, Chaltin, Cornet, Crespel, De Bruyne, Delcommune, Dhanis, Empain, Fievez, Greindl, Hanssens, Henry, Hodister, Jadot, Kowalsky, Lambermont, Le Marinel, Liebrecht, Lippens, Lothaire, Michaux, Stair, Stanley, Storm, Strauch, Thys, Van Gele, Van Kerckoven, Wisman, et des dizaines d’autres, agents administratifs, diplomates, explorateurs, financiers, hommes d’affaires, ingénieurs, militaires, missionnaires, ouvriers, politiciens, religieux, scientifiques et les autres, très dévoués à l’oeuvre du souverain, et dont beaucoup ont laissé leur vie pour que naisse le Congo Belge.

 

                        “Un grand caractère n’équivaut donc pas nécessairement

                          à un bon caractère.”

 

                                                                          Léopold II

 

Le caractère du souverain étant ce qu’il était, surtout dans les dix dernières années de sa vie, fit que certains d’entre eux, suite à des divergences de vue sont tombés dans une certaine disgrâce; le roi supportant peu la critique, la contrariété.

La lutte pour arriver à faire accepter que la Belgique ait une colonie fut âpre et engagée sur des fronts multiples.

 

En Belgique d’abord, car l’opinion belge n’était pas préparée à ce que nous devenions colonisateurs.

Nous étions, ou nous sortions juste d’une grave crise économique, la révolution industrielle florissante suggère à la classe ouvrière le partage des bénéfices.

Éclatent alors les grandes grèves de 1886.

Leur répression musclée confiée au général Vandersmissen.

Les partis de gauche étaient contre l’idée de colonie et la polémique était permanente au sein du gouvernement.

 

Les questions financières ensuite; l’oeuvre du roi coïncidait ou faisait suite à de grands scandales financiers: le gouffre du canal de Suez et les escroqueries autour du canal de Panama.

Les exemples étaient omniprésents et peu de financiers, déjà échaudés, étaient désireux d’investir dans des réalisations risquées.

 

                              “ La citadelle de la traite est, hélas, dans

                                l’État Indépendant du Congo et les droits

                               d’entrée sont nécessaires à ce État.”

 

                                                    Léopold II à la reine Victoria (lettre)

 

Dans un premier temps, les dépenses du Congo émargèrent à la cassette personnelle de Léopold, mais rapidement cela ne fut pas suffisant.

Il fallut instaurer un service des douanes afin de prélever des droits locaux, puis faire des emprunts au gouvernement, puis dans les milieux financiers, belges autant que possible, en vue d’éviter les ingérences économiques étrangères.

 

Au Congo, ce fut pire encore, il fallait trouver des hommes capables, courageux, honnêtes pour développer le pays qui attirait plutôt des aventuriers de tous poils.

Le développement de cette vaste contrée exigeait de plus en plus d’argent et il fallut en trouver sur place par la création de la “Fondation de la couronne”, vaste région dans laquelle le commerce était monopole d’État.

 

C’est à partir de là que les critiques sont apparues.

Des trafiquants, des commerçants, de malins provocateurs se sont sentis lésés et ont commencé une campagne de dénigrement envers l’oeuvre coloniale dans son ensemble.

Nous en subissons encore les effets aujourd’hui.

Des abus, il y en a eu, pourquoi le nier ? mais à l’époque, comment les éviter? comment les empêcher ?

Comment contrôler à distance tous ces agents à qui on avait confié certaines responsabilités , qui risquaient leur santé sinon leur vie, souvent livrés à eux mêmes, à qui l’on devait faire confiance en principe, qui travaillaient dans des conditions de confort quasi nulles et souvent dans un isolement total ?

Ces abus, grossis par l’agressivité des détracteurs, ont été constatés, dénoncés.

Les rapports en sont venus aux oreilles du Roi qui prit les décisions qu’il fallait pour obvier à ces excès: instructions formelles, enquêtes, jugements, sanctions, renvois, emprisonnement des coupables en furent les conséquences.

Une commission d’enquête se rendit sur place, ses conclusions furent publiées et certaines ambiguïtés furent clarifiées.

Les exactions se raréfièrent.

La tradition barbare des trophées humains, était encore bien vivante chez certaines factions révolutionnaires de l’Est du Congo ces dernières années et s’explique à l’époque surtout par les excès des milices privées.

Ces horreurs existent ailleurs également puisque de nos jours encore, il n’y a guère si longtemps, couper la main d’un voleur était dans certains pays du moyen orient la sanction de son forfait.

 

 “ Les soldats de l’État se recrutent forcément parmi les natifs. Ils ne se dépouillent pas immédiatement des habitudes sanguinaires transmises de générations en générations. L’exemple des officiers blancs, la discipline militaire leur inspireront l’horreur des trophées humains dont ils sont prêts à s’enorgueillir”

 

 Extrait de: “Lettre de Léopold II adressée à chaque agent de l’État Indépendant du Congo le 16 juin 1897.

De “ Léopold II - du baron Carton de Wiart - Éditeur Goemare 1944 - pages 242-243

 

 Fin du XIX éme siècle, les agents de l’État Indépendant du Congo assistés de soldats zanzibarites, ont eu à déplorer des excès d’autorité de la part de ceux-ci sur la population autochtone.

Ce ne fut pas une généralité, loin de là, mais des trophées humains, preuve de la virilité des actions entreprises auraient certainement pu être exhibés; je pourrais vous narrer d’autres faits dont nous fûmes personnellement témoins en 1965.

Ces atrocités furent immédiatement interdites et sanctionnées lorsque cela fut possible.

Mais le mal était fait et la généralisation des abus fut invoquée dans les médias de l’époque et exploitée à des fins politiques.

 

Mais où les critiques se déchaînèrent, ce fut sur le plan international.

La finalisation de la construction du chemin de fer entre Matadi et le Pool, un véritable exploit technique réalisé dans des conditions extrêmes, a ouvert l’hinterland congolais non seulement à la civilisation européenne, mais aussi au commerce.

Ceux qui avaient dédaigné cette terra incognita réalisèrent qu’ils étaient passés à côté d’une opportunité unique mais qu’il n’était peut-être pas trop tard pour récupérer la mise.

Les attaques vinrent de la chambre de commerce de Liverpool, ce centre économique britannique qui fut la première victime de l’expansion belge vers le Congo.

Léopold II avait confié l’éducation en Afrique aux missionnaires catholiques déjà bien installés au centre du continent.

Les églises baptistes, aussi présentes au Congo, les pasteurs réformistes furent les principaux informateurs et délateurs de l’oeuvre coloniale belge.

Les médias et les milieux financiers se débridèrent, en Angleterre d’abord puis aux États-Unis.

Des pamphlétaires s’en donnèrent à coeur joie et s’appuyèrent sur les dires de deux sinistres individus, Morel et Casement dont un fut pendu, durant la première guerre mondiale, en 1916, en Angleterre pour espionnage en faveur de l‘Allemagne.

Casement, à la plume facile, écrivit rapports, (faux) témoignages et pamphlets qui eurent leur temps de succès.

Au fait, des campagnes de presses furent organisées, les informations les plus farfelues, haineuses, agressives, empreintes de mauvaise foi commencèrent à circuler et firent un grand tort à notre souverain et à l’image des l’oeuvre des Belges dans le continent africain.

Rien que cette campagne mériterait un développement de plusieurs pages mais cela n’entre pas dans le cadre de la présente synthèse.

Léopold II se défendit, diplomatie officielle et officieuse, plaintes en justice, interventions personnelles furent les armes de défenses de notre souverain.

Il est vrai que celui-ci était très remuant: sous son impulsion les ingénieurs belges essaimèrent dans le monde entier, en Égypte où le baron Empain construisit non seulement des tramways mais aussi une ville, Héliopolis; en Chine où l’on construisit des chemins de fer au sujet desquels le Roi Léopold II a eu un sérieux contentieux avec l’américain John Pierpont Morgan.

Pendant ce temps, Cecil Rhodes se cassait les dents sur son projet de construire un chemin de fer du Cap au Caire, il s’en est fallu de peu.

Bref, sur le plan international, certains espéraient arracher la souveraineté de Léopold II sur le Congo et retirer les marrons du feu auquel beaucoup de Belges s’étaient brûlés.

Cette idée a été reprise en 1938, et je me suis laissé dire que nos puissants voisins, nos grands frères, nos parrains, ceux qui nous ont portés sur les fonds baptismaux en 1830, auraient proposé à Monsieur Hitler la Belgique et le Congo en prime contre la paix en Europe.

Adolphe a refusé, il avait d’autres ambitions.

Je ne suis pas certain de cette information et ai quelques scrupules à écrire des ragots, mais cela devait être dit avec les plus expresses réserves.

Contre vents et marées, notre souverain a résisté, son caractère s’est aigri mais il a été au bout de son objectif.

 

La cession

 

                                       “ Tout ce que j’ai fait pour mon pays,

                                          je l’ai fait sans mon pays.”

 

                                                                     Léopold II

 

 

 

Dès 1889, il avait annoncé qu’il donnerait la colonie en héritage à la Belgique et durant vingt ans, l’opposition, les opinions travaillistes belges critiquèrent, entravèrent ses initiatives, ne pouvant admettre que nous puissions être colonisateurs.

Un procès célèbre oppose le Roi à ses enfants au sujet de son héritage.

Bref, cela grenouillait de toute part.

 

On a beaucoup parlé de la fortune de Léopold II.

 

Extrait de “ Léopold II - le royaume et l’empire “ de Barbara Emerson chez Duculot 1980 pages 270 et 271.

“ Léopold avait hérité de ses parents 15 millions et il ne cessa de prétendre que, si de fortes sommes étaient passées entre ses mains à certaines époques de sa vie, elles ne lui appartenaient pas. Léopold II considérait que ces 15 millions constituaient toute sa fortune personnelle. Quant aux énormes richesses accumulées [...] et estimées à 50 millions en 1908 on ne les découvre que progressivement après sa mort. [...] Ayant trois enfants, Léopold II pouvait partager légalement ses biens en quatre parts: trois pour ses enfants et une quatrième part dont il pouvait disposer à son gré. Par son testament de 1900, 3.750.000.- francs revenaient d’office à chacune de ses filles; quant à la quatrième part, il la léguait à la Belgique et elle constitue la “Dotation Royale”. Celle-ci comprenait les domaines de Laeken, Ciergnon et Villers dans les Ardennes, le chalet royal d’Ostende, quatre cents hectares à Tervuren, le jardin du Roi et le parc Dudden à Bruxelles ainsi que des terres à Nieuport. La princesse Clémentine, sa fille cadette, héritait du château et du parc d’Ardenne, du château du Belvédère et de quelques propriétés [...] à Laeken; Quant aux deux autres [...], elles recevaient le domaine de Niederfülbach en Allemagne, la forêt de Freyr, des maisons à Ostende, quelques terres à Tervuren et à Laeken et de l’argent [...].”

“La donation royale est, aujourd’hui encore ( 1980) un établissement public.”

 

et page 261

 

“ Schollaert dépose un “acte additionnel” [...] : selon le plan, la Belgique fournirait 45 millions qui serviraient à l’achèvement des grands travaux entamés, 15 autres millions pour Laeken et 20 millions pour Ostende. De plus, le Roi recevait 50 millions “ en témoignage de reconnaissance nationale pour les grands sacrifices consentis pour le Congo”. Ces sommes payables en quinze annuités seraient affectées par lui à des oeuvres relatives au Congo.”

 

Finalement, c’est le 18 octobre 1908 que le souverain signe le traité de cession de la colonie à la Belgique.

Le 15 novembre de la même année le Congo devenait colonie belge sous le nom de Congo Belge.

Le 17 décembre 1909 à 2 heures 37 minutes, le Roi Léopold II rendit son âme à Dieu auquel il croyait.

 

Le Congo, désormais belge, a été accepté par la Belgique en l’état, avec les débits et aussi les crédits.

Que de plus value depuis le 12 avril 1884!

Un chemin de fer, le développement agricole, minier, un potentiel énorme dans le transport, dans l’industrie extractive, dans l’agriculture, mais aussi que de responsabilités morales et humanitaires.

Le pays fut pris en main, non plus artisanalement, mais politiquement.

L’organisation administrative, le développement de l’éducation, du service médical, la construction des routes, des ports, l’aménagement des voies navigables, l’encouragement de l’initiative privée par la création de sociétés agricoles, minières commerciales et de services et surtout, la séparation des budgets belges et congolais qui permettait que chacun reste financièrement maître de ses revenus.

 

On connaît la suite, un havre de paix et de prospérité au centre de l’Afrique durant 51 ans, 7 mois et 15 jours.

 

 

C’était Léopold II ! !

Un bon roi ni plus ni moins !

Mais beaucoup plus qu’un grand roi, un très grand monarque, trop grand pour son peuple, disait-on à l’époque... et dirions nous d’autant plus aujourd’hui.

 

 

E.A.Christiane

Bénissa, octobre 2006

 

 

 Bibliographie:

 

Carton de Wiart (Baron) - Léopold II - souvenirs des dernières années - 1901 - 1909 -

Goemaere ed. 1944

 

Cornet René J. - La bataille du rail - Cuypers ed. 1958

 

Cornevin Robert - Histoire du Congo - Berger-Levraut ed. 1966

 

Defrance Olivier- Léopold Ier et le clan Cobourg - Racines ed. 2004

 

Dumont Georges-Henri - Histoire de la Belgique - Le cri ed. 1995

 

Emerson Barbara - Léopold II - le royaume et l’empire - Duculot ed. 1980

Où j’ai puisé les citations

 

Stengers Jean - Congo- Mythes et réalités - Duculot ed. 1989

 

Vercauteren Pierre - Léopold II: un roi injustement décrié -

 

Merci à Carl, Dalhia, Mimi et Paule d’avoir accepté de relire le présent texte ainsi que pour leurs commentaires et conseils judicieux.

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17 septembre 2006 7 17 /09 /septembre /2006 07:26

OUZBEKISTAN

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CHRONOLOGIE HISTORIQUE

===================

 

 

VIéme S bc Cyrus II le Grand crée l’ancienne province de Sogdiane, l’actuel Ouzbékistan.

556 - 530 bc Cyrus II le Grand roi de Perse.

550 bc Cyrus II le Grand renverse le roi des Mèdes Astyage.

546 bc Cyrus II le Grand bat Crésus roi de Lydie.

539 bc Cyrus II le Grand prend Babylone.

vers 530 bc Mort de Cyrus II le Grand.

IVéme S bc Alexandre le Grand conquiert la province de Sogdiane, l’actuel Ouzbékistan.

356 bc Naissance d’Alexandre le Grand à Pella en Macédoine.

334 bc Alexandre le Grand vainqueur de Darios III au Granique.

333 bc Alexandre le Grand vainqueur de Darios III à Issos.

331 bc Alexandre le Grand bat les Grecs à Gaugamelle et à Arbèle.

329 bc Alexandre le Grand conquiert Samarkand.

323 bc Mort d’Alexandre le Grand à Babylone.

- - - - - -

 Ier S Création de Boukhara.

- - - - - -

VIéme S L’ancienne province de Bogdiane, l’actuel Ouzbékistan est  conquis par les Turcs.

VII - VIIIéme S Conquête arabe.

712 Conquête de Samarkand par les Arabes.

Conquête de Kharzem par les Arabes.

VIIIéme S Prise de Tachkent par les Arabes.

Prise de Boukhara par les Arabes.

IX - Xéme S La dynastie des samanides maître à Boukhara.

IXéme S Fondation de la ville de Mechhed.

Érection du mausolée de l’Imam Rezâ à Mechhed.

907 Érection du mausolée d’Ismâ il le samanide à Boukhara.

- - - - - -

 vers 1167 Naissance de Gengis Khan à Delün Boldaq.

XIII - XVIéme S Des populations appelées Tatars dominent la Russie.

XIIIéme S Prise de Tachkent par Gengis Khan.env.

1204 Naissance de Bâtû Khan fondateur de la Horde d’or,  petit fils de Gengis Khan.

1206 Les Mongols reconnaissent Gengis Khan comme khan suprême.

1211 - 1216 Gengis Khan conquiert la Chine.

1220 Destruction de Samarkand par Gengis Khan.

1221 - 1222 Gengis Khan conquiert la Transoxiane, l’Afghanistan  et l’Iran oriental.

1227 Mort de Gengis Khan à Qingshui Gansu.

Création de l’état mongol de la Horde d’or par Bâtû Khan.

1238 - 1240 Bâtû Khan conquiert la Russie.

1242 Bâtû Khan atteint l’Adriatique.

1255 Mort de Bâtû Khan.

- - - - - -

XIVéme S Apparition du khanat de Boukhara.

Apparition du khanat de Khiva.fin

XIVéme S Timûr Lang fonde un empire allant d’Ankara à la frontière de Chine.

1336 Naissance de Timûr Lang dit Tamerlan.

1370 - 1405 Timûr Lang est émir de Transoxiane.

1369 Prise de Tachkent par Timûr Lang.

Samarkand devient la capitale de Timûr Lang.

1379 - 1388 Timûr Lang conquiert Kharzem.

1381 - 1387 Timûr Lang conquiert l’Iran et l’Afghanistan.

1391 - 1395 Timûr Lang bat la Horde d’or.

1398 - 1399 Timûr Lang vainqueur du sultanat de Delhi.

- - - - - -

1405 Mort de Timûr Lang à Otrar.

XVéme S Érection du mausolée de Timûr Lang à Samarkand.

Harât devient ville sous la renaissance timouride.

La dynastie des timourides règne sur le Khorâsan et la Transoxiane.

Érection du sanctuaire du calife Ali à Mazar-El Charif.

1483 Naissance de Babour à Andijan.

- - - - - -

1500 Samarkand est conquise par les Ouzbek.

XVI - XIXéme S Domination de l’émirat de Boukhara.

XVIéme S Construction de la citadelle d’Ark à Boukhara.

1502 Destruction de l’état mongol de la Horde d’or par les Tatars de

Crimée.

1526 - 1530 Conquête de l’inde par Babour.

1530 Mort de Babour à Agrâ.

- - - - - -

XVIIIéme S Création du khanat de Kokand.

1784 Samarkand passe sous le contrôle de l’émirat de Boukhara.

- - - - - -

1865 - 1873 Accentuation du contrôle russe sur l’Asie centrale.

1865 Annexion de Tachkent par la Russie.

1866 Le khanat de Boukhara se place sous l’autorité russe.

1868 Samarkand est conquise par les Russes.

Les khanats deviennent vassaux de la Russie.

- - - - - -

1916 Révolte des Ouzbeks contre les autorités tsaristes.

1917 Révolution russe.

1917 - 1922 Révolte des Basmatchis.

1918 Rattachement de la République Socialiste Soviétique du

Turkestan à la République Socialiste Fédérative Soviétique Russe.

1920 Les états vassaux de Khiva et de Boukhara deviennent

Républiques Indépendantes.

Boukhara devient capitale de la République Populaire

Soviétique de Boukhara.

1924 Création de la République Socialiste Soviétique d’Ouzbékistan.

Capitale Samarkand.

1924 Boukhara fait partie de la République Socialiste Soviétique

d’Ouzbékistan.

1929 La République Socialiste Soviétique du Tadjikistan devient autonome.

1936 La République Socialiste Soviétique du Karakalpak devient autonome.

1950 Début du prélèvement des eaux de l’Amou Daria et du Syr Daria pour l’irrigation.

1966 Un séisme fait de sérieux dégâts à Tachkent.

1977 Inauguration du métro de Tachkent.

1980 Situation dramatique en mer d’Aral qui voit son niveau au

plus bas suite aux prélèvement anarchiques des eaux de l’Amou Daria

et du Syr Daria.

1991 Écroulement politique de l’URSS.

01.09.1991 Indépendance de l’Ouzbékistan.

Tachkent devient capitale de l’état indépendant d’Ouzbékistan.

14.09.1991 Le parti communiste d’Ouzbékistan est rebaptisé Parti Démocrate

Populaire.

Déc. 1991 Islam Karimov devient Président de l’Ouzbékistan.1992

Les Ouzbek adoptent la constitution.

L’Ouzbékistan entre à l’ONU.

1993 La statue de Karl Marx est remplacée par celle de Timûr Lang.

1994 - 1995 Élections législatives (en deux tours) .

Victoire du Parti Démocrate Populaire d’Ouzbékistan.

1995 L’Ouzbékistan (ainsi que les Turkmènes, les Azéris et les

Ukrainiens)  refusent de signer un accord militaire contraignant

avec la CEI.

Mai 1995 Approbation par l’Ouzbékistan de nouvelles sanctions

américaines contre l’Iran.

1996 Signature d’un accord entre l’Ouzbékistan et les USA pour

l’entraînement des sous-officiers.

27.06.1997 Traité de paix entre la CEI et l’Afghanistan sans avoir consulté l’Ouzbékistan.

 

 

GLOSSAIRE

==========

 

ALEXANDRE LE GRAND :

Né à Pella (Macédoine) en 356 bc - Décédé à Babylone en 323 bc.

Roi de Macédoine (336 bc - 323 bc) fils de Philippe II et d’Olympios .

Élève d’Aristote, il soumit la Grèce révoltée, se fit décerner à Corinthe le titre de “Chef des Grecs” contre les Perses et franchit l’Hellespont.

Il vainquit les troupes de Darios II au Granique (334 bc) et à Issos (333 bc), prit Tyr et l’Égypte.

Il fonda Alexandrie puis passa l’Euphrate et le Tigre; battit les Perses entre Gaugamele et Arbêle (331 bc).

Il s’empara de Babylone et de Suse, brûla Parsa (Persépolis) et atteignit l’Indus.

Mais son armée étant épuisée, il revit à Babylone, tandis que Néarque ramenait la flotte par le Golfe Persique.

Établi à Babylone, Alexandre travaille à organiser sa conquête en fondant en un seul peuple vainqueurs et vaincus; mais l’empire qu’il avait crée ne lui survécut pas et fut aussitôt après sa mort partagé entre ses généraux.

 

AMOU - DARIA :

(Extrait de “Amou-Daria” Encyclopédie Microsoft(R) Encarta(R) 99 1993-1998 Microsoft Corporation ; Tous droits réservés).

Amou-Daria, anciennement Oxus, grand fleuve prenant sa source dans les montagnes du Pamir, en Asie centrale, et d’une longueur d’environ 2.500 Km. Il emprunte une trajectoire nord-ouest et sert de frontière entre le Tadjikistan et l’Afghanistan, puis entre le Turkménistan et Ouzbékistan; il arrose ensuite la Karakalpakie avant de se jeter dans la mer d’Aral.

Depuis les années 1950, les eaux du fleuve sont prélevées par des canaux d’irrigation (principalement pour les cultures de coton qui nécessitent de très grandes quantités d’eau) si bien que son niveau a baissé considérablement et que le volume d’eau apporté à la mer d’Aral a énormément diminué.

Dans les années 1980, il arriva plusieurs fois que l’Amou-Daria ne déverse que très peu d’eau, voire plus d’eau du tout dans la mer Aral. Si l’on ajoute à cela l’appauvrissement considérable des arrivées d’eau du Syr-Daria au cours des dernières décennies, on comprend que le volume de la mer d’Aral ait enregistré une baisse de 70 % environ depuis 1960.

Le canal de Karakoum, le plus long canal de l’ancienne Union Soviétique et l’un des plus longs du monde, est le responsable de cette baisse de niveau. Près de la ville d’Oba, le canal détourne environ 12 kilomètres cubes d’eau par an, soit un neuvième de l’eau parvenant au bassin de la mer d’Aral. Cette baisse de niveau à entraîné une réduction du trafic fluvial sur l’Amou-Daria qu’autrefois les petites embarcations pouvaient emprunter sur la moitié de son cours.

Le cours inférieur du fleuve s’ouvrait auparavant en un large delta recouvert d’une végétation très dense; la baisse du débit a amené sa disparition presque totale. Au fil des siècles, le fleuve a changé plusieurs fois de lit. Aux III et IVéme millénaires avant Jésus-Christ, l’Amou-Daria coulait vers l’Ouest, depuis l’oasis de Khozerm jusqu’au lac Sarykamysh, et de là jusqu’à la mer Caspienne.

Du XVIIéme siècle jusqu’aux années 1980, l’Amou-Daria alimentait exclusivement la mer d’Aral, sauf en périodes de crues exceptionnelles, lorsque son trop plein se déversait dans le lac Sarykamysh.

ARAL

(mer d’), grand lac salé sur les territoire du Kazakhstan et de l’Ouzbékistan.39.000 Km² mais originellement 66.000 km².

Il reçoit l’Amou-Daria et le Syr-Daria dont l’apport ne peut empêcher la diminution de sa superficie, liée à l’évaporation et aux prélèvement pour l’irrigation.

BABOUR ou BÂBER ou BÂBUR

Né à Andijan en 1483 - Décédé à Agra en 1530.

Fondateur de l’Empire mongol de l’Inde, descendant de Timûr Lang .

Il partit de Kaboul pour conquérir l’Inde.

 BALOUTCHISTAN ou BALÜCHISTAN ou BÉLOUTCHISTAN

Région montagneuse partagée entre l’Iran et le Pakistan.

 

BÂTÛ KHAN

Né en (environ) 1204 - Décédé en 1255.

Prince mongol, fondateur de la Horde d’Or, petit fils de Gengis Khan .

Il conquit la Russie (1238 - 1240), la Hongrie et atteignit l’Adriatique (1242).

 

BOUKHARA

Ville d’Ouzbékistan en Asie centrale. 228.000 habitants.Tourisme - Monuments du IXéme et XVIéme siècles dont le mausolée (construit vers 907) d’Ismâ il le samanide.

(Extrait de “Boukhara”, Encyclopédie Microsoft(R) Encarta (R) 99. (c) 1993-1998 Microsoft Corporation. Tous droits réservés).

Boukhara, ville d’Ouzbékistan, chef-lieu de la région, située dans la vallée de la Zerachan.Boukhara est située dans une région productrice de gaz naturel, de coton et de soie.

Les activités industrielles sont centrées sur le textile, tapis et habillement, le traitement des fourrures d’astrakan.

Boukhara grande cité d’art islamique, compte de nombreux monuments, certains datant du IXéme siècle. On notera plusieurs mosquées, la citadelle d’Ark (XVIéme siècle), résidence de l’émir jusqu’en 1920 et qui abrite aujourd’hui un musée, le mausolée des Samanides (IXéme-Xéme siècle). La ville compte de nombreuses médersas.

Établie dès le 1er siècle après Jésus-Christ, Boukhara était déjà un important centre commercial et culturel quand elle fut prise au début du VIIIéme siècle par les Arabes.

Ce fut une importante place de l’enseignement islamique sous la domination des Arabes et de la dynastie perse samanide, qui tint la ville au IXéme et Xéme siècle. Investie par Gengis Khan en 1220, Boukhara fut du XVIéme au XXéme siècle la capitale d’un khanat, fondé par les Ouzbeks, qui se plaça sous l’autorité de la Russie en 1866.

Le khanat de Boukhara fut démantelé en 1920 et la ville devint la capitale de la République Populaire Soviétique de Boukhara; de 1924 à 1991, Boukhara fit partie de la République Socialiste Soviétique (RSS) d’Ouzbékistan. Population (1989) : 228.000 habitants.

 

CHIITE

Qui appartient à l’une des branches du chiisme de la religion musulmane (Alawite,druze,duodécimain,ismaélien,zaydite et...)Le mouvement né du schisme des musulmans qui contestèrent la succession d’Abû Bakr à Ali regroupe sous le nom de chiisme l’ensemble des doctrines communes aux différentes variantes de l’islam non sunnites.

Pour Mémoire Abû Bakr était le beau-père de Mohamed, premier calife et successeur du prophète; à sa mort Umar 1er (ou Omar) (Abû Afsa ibn al-Kattaäb 581 - 644) lui succéda, puis Othmân pris la succession d’Umar Ier après l’assassinat de celui-ci.

Alî, quant à lui était cousin et gendre du prophète, époux de sa fille Fathma.

Le chiisme se distingue du sunnisme, courant majoritaire de l’Islam, par le rôle assigné aux imams, par une interprétation plus allégorique, souvent mystique du coran et par l’adoption de thèmes spécifiques (Passion de Husayn fils d’Alî, retour de l’imam “caché) .

Le chiisme duodécimain (qui reconnaît douze imams) est la religion nationale de l’Iran depuis le XVIéme siècle.

 

CYRUS II LE GRAND

Mort vers 530 bc .Roi de Perse (vers 556 bc - 530 bc) fils de Cambyse 1er, renversa le roi des Mèdes Astyage (550 bc), vainquit Crésus, roi de Lydie (546 bc) prit Babylone (539 bc) et se trouva maître de toute l’Asie Occidentale.

Il eut une politique religieuse de tolérance et permit aux Juifs de rentrer à Jérusalem.

Il périt en combattant les Massagètes.

 

FERGANA ou FERGHANA (le)

Région de l’Asie centrale dans le bassin du Syr-Daria .

Pétrole, coton, verger .

Ville de Fergana : 195.000 habitants .

 

GENGIS KHAN

Né à Delün Boldaq vers 1167 - Décédé à Qingshui Gansu en 1227.Titre de Temüdjin, fondateur de l’empire mongol.

Reconnu comme Khan suprême par les Mongols (en 1206) il conquit la Chine du nord (1211 - 1216), la Transoxiane, l’Afghanistan et l’Iran oriental (1221 - 1222).

 

GEORGIE ou GROUZIA (en russe)

République fédérée de l’ex URSS en bordure de la mer Noire; 69.700 Km²; 5.400.000 habitants. Capitale Tbilissi.

 

HARÂT ou HERÂT

Ville d’Afghanistan sur le Hari Rud - 150.000 habitants .

Élevé sous la renaissance timuride au XVéme Siècle.

 

HARIRUD

Fleuve d’Afghanistan et d’Iran qui disparaît par épuisement dans le sud du Karakorum soviétique - 1100 kilomètres environ.

 

HAZÂRA

Peuple de l’Afghanistan, du Baloutchistan, de l’est de l’Iran et de l’Asie soviétique, parlant des langues du groupe iranien.

 

HORDE D’OR

État mongol fondé au XIIIéme Siècle par Bâtu Khan, petit fils de Gengis Khan et qui s’étendait sur la Sibérie méridionale, le sud de la Russie et la Crimée .Il fut détruit en 1502 par les Tatars de Crimée.

 

KARAKALPAK

Peuple de l’Asie centrale au sur de la mer d’Aral habitant une république autonome qui dépend de l’Ouzbékistan.

 

 KARAKALPAKIE

République autonome du nord de l’Ouzbékistan de 164.900 Km² .

Habitée par les Karakalpak.

 KARAKORUM ou KARAKORAM

Massif du Cachemire portant des sommets très élevés (K2 Gasherbrum) et de grands glaciers.

KARAKOUM

Partie la plus aride de la dépression aralo-caspienne.

 

KHARZEM

Ancien état de l’Asie centrale situé sur le cours inférieur de l’Amou Daria (Oxus).Héritier de la Chorasmie antique, il fut conquis par les Arabes en 712.

Il est souvent appelé Khanat de Khiva (1512 - 1920).

 

KARCHI

Ville de l’Ouzbékistan de 133.000 habitants.

 

KHIVA

Voir Kharzem.

 

KHODJENT

Voir Léninabad.

 KHORÂSÂN ou KHURÂSÂN

Région du nord-est de l’Iran.

KOKAND

Ville de l’Ouzbékistan - 166.000 habitants.

 

KYZYLKOUM

(Extrait de “Kyzylkoum”, Encyclopédie Microsoft(R) Encarta(R) 99. (c) 1993-1998 Microsoft Corporation. Tous doits réservés).

Kyzylkoum,désert d’Asie centrale, situé dans le sud du Kazakhstan et le nord de l’Ouzbékistan.

D’une superficie d’environ 300.000 kilomètres carrés, le Kyzylkoum est situé au sud-est de la mer d’Aral, entre les vallées du Syr-Daria et de l’Amou-Daria, et est en grande partie couvert de sable (son nom signifie sable rouge en turkmène).

Sa végétation, éparse, permet à quelques moutons, chameaux et chevaux d’y vivre.

On y exploite l’or et on y extrait du gaz naturel.

 LENINABAD

Anciennement Khodjent.

Ville de Tadjikistan de 150.000 habitants.

 LIMAGNE ou LIMAGNES

Parfois “la” limagne ou “les” limagnes; Plaine du Massif central,drainée par l’Allier et constituant le coeur de l’Auvergne.

 LOESS

Nom masculin (de l’Allemand Löss). Limon d’origine éolienne, très fertile. Déposé lors des phases climatiques froides, il recouvre de vastes surfaces en Europe, aux États-Unis et en Chine.  

 

MAZÂR-E CHARIF

Ville de l’Afghanistan - 103.000 habitants.Pèlerinage au sanctuaire ( du XVéme Siècle) islamique du calife Ali.

  

MECHHED ou MACHHAD

Ville d’Iran dans la région de habitants.

Centre de pèlerinage chiite.

Mausolée de l’imam Rezâ de la fin du IXéme Siècle et monuments du XVéme et XVIIIéme siècle.

Riches musées.

 

NAMANGAN

Ville d’Ouzbékistan - 275.000 habitants.

 

PAMIR

(le). Région montagneuse de l’Asie centrale, partagée entre l’ex Union Soviétique (7.495 m au pic du Communisme) et la Chine (7.719 m au Kongur Tagh).

 PIÉMONT ou PIEDMONT

Nom masculin (de pied et de mont).

Plaine alluviale étalée en un glacis continu, de pente assez forte, au pied d’un

massif montagneux, et formée de cônes de déjection soudés les uns aux autres.

 

SAMARKAND ou SAMARCANDE

Ville de l’Ouzbékistan en Asie centrale - 371.000 habitants.

Agroalimentaire - Tourisme.

Monuments du XIVéme - XVIIéme Siècle dont le mausolée à coupole de la nécropole de Châh-E Zendem et celui de Timûr Lang, le Gur-E Mir.

Timûr Lang en fit, à la fin du XIVéme Siècle, sa capitale.

Elle fut conquise par les Russes en 1868.

(Extrait de “Samarkand”, Encyclopédie Microsoft(R) Encarta(R) 99.(c) 1993-1998 Microsoft Corporation. Tous droits réservés).

Samarkand, ville d’Ouzbékistan central, chef-lieu de région, dans la vallée de Zeravshan.

La ville produit du thé, du vin, du textile, des engrais et des pièces de véhicules à moteur.

La vieille ville recèle quelques joyaux de l’art islamique: mosquée de Bibi Khanum, mausolée du conquérant mongol Tamerlan (XVéme siècle).

Appelée autrefois Maracanda, Samarkand fut la capitale de l’ancienne province perse de Sogdiane.

Elle fut conquise par Alexandre le Grand en 329 avant Jésus-Christ, puis par les Arabes en 712; elle devint alors un centre de la culture islamique. En 1220, Samarkand fut presque entièrement détruite par Gengis Khan, mais elle retrouva toute sa splendeur sous Tamerlan qui, en 1369, en fit la capitale de son empire.

Les Ouzbeks s’en emparèrent en 1500.

Elle passa ensuite sous le contrôle de l’émirat de Boukhara (1784), puis sous celui des Russes.

De 1924 à 1930, Samarkand fut la capitale de la République Socialiste Soviétique des Ouzbek (RSSO). Population (estimations 1991): 370.000 habitants.

 

SOGDIANE

Ancienne contrée d’Asie centrale, au nord de la Bactriane.Elle correspond à l’Ouzbékistan

 

STEPPE

Nom féminin (du russe Step) . Formation discontinue de végétaux xérophiles (adaptés au climat sec), souvent herbacés des régions tropicales et des régions de climat continental semi-arides.

 

SUNNITE

Musulman appartenant au sunnisme, courant majoritaire de l’Islam, qui s’appuie sur la sunna, qui est l’ensemble des paroles et des actions de Mahomet et de la tradition qui les rapporte,et le consensus communautaire qu’elle suscite.

 

SYR - DARIA

(Extrait de “Syr-Daria”, Encyclopédie Microsoft(R) Encarta(R) 99. 1993-1998 Microsoft Corporation; Tous droits réservés).

Syr-Daria ,fleuve de l’Asie centrale. L’un des plus importants de la région, il est formé par la confluence des rivières Naryn et Kara-Daria dans la vallée du Fergana en Ouzbékistan.

Il coule vers l’Ouest et traverse l’Ouzbékistan, le Tadjikistan et le Kazakhstan, avant de se jeter dans la mer d’Aral.

Depuis les années 1950, la rivière a été considérablement ponctionnée par l’irrigation, ce qui a beaucoup réduit son niveau ainsi que le volume d’eau se jetant dans la mer d’Aral.

De 1974 à 1986, presque aucune goutte d’eau en provenance du Syr-Daria ne s’est déversée dans la mer d’Aral. De ce fait, et du fait également de l’énorme réduction, au cours de ces dernières décennies, du volume d’eau en provenance de l’Amou-Daria, le volume de la mer d’Aral a chuté de près de 70 % depuis 1960.

La longueur totale du fleuve est d’environ 2.700 km.

 

TACHKENT

Capitale de l’Ouzbékistan - 2.030.000 habitants.

Noeud ferroviaire, centre administratif, culturel et industriel.

(Extrait de “Tachkent”, Encyclopédie Microsoft(R) Encarta(R) 99. (c) 1993-1998 Microsoft Corporation. Tous droits réservés).

Tachkent, ville de l’Est de l’Ouzbékistan, capitale du pays et chef-lieu de la région. Située dans une oasis, près de Tchirtchik, dans une région productrice de coton et de fruits, Tachkent, centre d’industries et de transports majeurs, fut la plus grande ville de l’Asie centrale soviétique.

Ses principales ressources reposent sur la fabrication de machines, de textile de coton et de soie, de produits chimiques et de tabac ainsi que de meubles. Tachkent, également un centre de la culture ouzbek, accueille plusieurs grandes bibliothèques ainsi que le siège de l’académie des sciences d’Ouzbékistan et de nombreux autres établissements d’enseignement supérieur. Le métro y fut inauguré en 1977.

La première mention de Tachkent remonte au VIIéme siècle après Jésus-Christ malgré sa probable fondation au 1er siècle avant Jésus-Christ.

La ville fut prise successivement par les Arabes au VIIIéme siècle par Gengis Khan au début du XIIIéme siècle, puis par Tamerlan au XIVéme siècle.

Elle fut annexée par la Russie en 1865, et une nouvelle cité russe fut construite autour de la ville plus ancienne.

En 1966, Tachkent fut très endommagée par un séisme.

Elle devint capitale de l’Ouzbékistan indépendant en 1991.

Population (estimation 1991) : 2.094.000 habitants.

 TATAR

Nom donné par les Russes à partir du XIIIéme siècle aux populations d’origine mongole ou turque qui les dominèrent au XIIIéme , au XVéme - XVIéme siècles, puis qui furent refoulées sur la moyenne Volga et en Crimée.

Depuis la révolution de 1917, on appelle officiellement Tatars des groupes ethniques de musulmans soviétiques de langue turque: les Tatars de Kazan ou Tatars de Volga et les Tatars de Crimée, privés depuis 1945 de territoire national.

 TIAN SHAN

(Extrait de “Tian Shan”, Encyclopédie Microsoft(R) Encarta(R) 99. (c) 1993-1998 Microsoft Corporation. Tous droits réservés).

Tian shan, important système montagneux d’Asie centrale, longeant à partir du Pamir Knot et en direction du nord-est la frontière entre le Kirghizistan, le sud-est du Kazakhstan et la région autonome du Xinjiang Ouïgoure en Chine.

Il est également connu sous le nom de T’ien-shan.

Le Tian shan (en chinois les “ monts célestes”) a une longueur d’environ 2.500 km et une largeur variant entre 320 et 480 km; il couvre environ 1.036.000 kilomètres carrés. En Chine, il sépare le bassin de Dzoungarie au nord du vaste bassin aride du Tarim au sud.

Les importantes rivières, parmi lesquelles le Syr-Daria, l’Lli (Yili) et le Chu, coulent en général vers l’ouest.

A l’endroit où le Kazakhstan, le Kirghizistan et la Chine se rejoignent se trouve un chapelet de hauts pics , dont notamment le pic Pobiedy (ou Pobedy) (7.439 m), point culminant du système, et le Khan-Tengri (6.995 m), sur les flancs duquel s’écoule le glacier de Muzart, long de 35 km.

A l’ouest de ces pics, à une altitude de plus de 1.600 m, se trouve le lac Kirghiz d’Issyk-Köl (6.099 kilomètres carrés).

Dans la partie orientale de la chaîne se trouve la dépression de Turfan, une étendue de plaines longue de 160 km atteignant 150 m au-dessous du niveau de la mer et entourée de montagnes.

Les chaînes de Tian shan qui, d’une manière générale, s’étendent selon un axe est-ouest, ont été soulevées au cours du Paléozoïque.

Les roches cristallines et sédimentaires ont subi une érosion considérable et une profonde dislocation; sur le pourtour de ce système, de sérieuses secousses sismiques se produisent périodiquement. Les chaînes présentent des pentes escarpées et des crêtes souvent entaillées par des glaciers qui descendent en serpentant vers les vallées intermédiaires.

Les versants septentrionaux sont assez arrosés pour qu’y pousse de profondes forêts sempervirentes et des pâturages propices à l’élevage.

C’est là, à une altitude de 850 m, que s’étend la vallée fertile de l’Lli entre deux chaînons du système. Les versants méridionaux sont relativement secs et stériles.

Les plusieurs millions d’habitants du Tian shan chinois sont en majorité musulmans; ce sont des agriculteurs et des éleveurs qui ne sont pas d’ethnie chinoise et qui parlent le ouïgour ou le kirghiz; l’implantation chinoise prend cependant de l’ampleur.

A l’ouest de la frontière, au Kirghizistan et au Kazakhstan, la population est plus dense et l’industrialisation plus avancée; on y exploite les gisements de pétrole, de charbon, de fer et de cuivre.

L’élevage du bétail est l’activité agricole dominante.

 TIMÛR LANG ou TAMERLAN

Timour le boiteux.Né à Kech, près de Samarkand en 1336 - décédé à Otrar en 1405.

Émir de Transoxiane (1370 - 1405) et conquérant turc.

Se déclare l’héritier et le continuateur de Gengis Khan, il conquit Khârzem (1379 - 1388) l’Iran et l’Afghanistan (1381 - 1387).

Il bat la Horde d’or (1391 - 1395), le sultanat de Delhi (1398 - 1399) et les Ottomans (1402).

Son empire, partagé entre ses nombreux descendants se disloque rapidement.

 

TIMURIDES ou TIMOURIDES

 

Dynastie issue de Timûr Lang, qui régna sur le Khorâsân et la Transoxiane de 1405 à 1507.

La capitale Harât fut un brillant foyer de culture.

En art, le décor extérieur en céramique polychrome, principalement pour les mosquées est une caractéristique de l’art des timourides.

TRANSOXIANE

Région d’Asie centrale située au Nord-Est de l’Oxus (autre nom de l’Amou Daria) dont la ville principale fut Samarkand.Elle correspond à peu près à la Sogdiane.

 

TURKESTAN

Ancienne dénomination administrative de l’empire russe, désignant la cuvette aralo-caspienne et le rebord septentrional de la haute Asie.Le Turkestan correspond à l’actuelle Asie centrale ou Asie moyenne soviétique: Kazakhstan, Kirghizie, Ouzbékistan, Tadjikistan et Turkménistan .

Le Turkestan chinois correspond à l’actuel Xinjiang.

 

 

 

ZERAVCHAN ou ZERAFCHAN

(Chaîne du), montagnes de l’ex URSS, en Asie moyenne, dont les torrents alimentent en eau l’oasis de Samarkand et de Boukhara.

 

 

BIBLIOGRAPHIE

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@ Encyclopaedia Universalis - France S.A.

@ Encyclopédie Microsoft - Encarta - 1993 - 1998 Microsoft Corporation.

ALBERT Michel Capitalisme contre capitalisme - Ed. Seuil 1991.

CAHEN Claude L’Islam - Des origines au début de l’empire ottoman - Ed. Hachette 1995.

CARRERE d’ENCAUSSE Hélène L’empire éclaté - Ed. Flammarion 1978.

Victorieuse Russie - Ed. Fayard 1992.

CASTELLAN Georges Histoire des Balkans XIVéme - XXéme S. - Ed. Arthème Fayard 1991.

LAROUSSE Petit Larousse en couleur

Dictionnaire encyclopédique Ed. Larousse 1991.

NAGELS Jacques La tiers-mondisation de l’URSS ?

Ed. Université de Bruxelles 1993.

RIBAKOV Anatoli Les enfants de l’Arbat - Ed. Albin Michel 1998.

SOLJENITSYNE Alexandre L’archipel du goulag - Ed. Seuil 1974.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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16 septembre 2006 6 16 /09 /septembre /2006 21:03

U.R.S.S. - C.E.I.

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LA TIERS - MONDISATION DE L’U.R.S.S. ?

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Auteur: Jacques Nagels

Éditions de l’Université de Bruxelles 1993

L’écroulement politique à la fin des années ‘80 a entraîné la dislocation de son économie.

Depuis une décennie déjà, cette économie donnait des signes d’essoufflement, incapable, dans sa structure d’assimiler la technologie et les techniques de management modernes.

Quel va être son devenir ?

La néo-libéralisation sauvage la précipite dans le giron des Centres de la Triade (USA - Europe de l’Ouest - Japon) poussée par les recommandations du FMI, avec presque inéluctablement, la perspective d’une tiers-mondisation.

L’horizon ne semble cependant pas totalement bouché; une solution alternative semble se dessiner, son acceptation, sa réalisation, son succès, dépendront des futurs décideurs économico politiques et de la bonne volonté des puissants partenaires mondiaux à économie libérale.

 

1.- L’ancien régime.

Une chape de plomb s’appesanti lourdement à partir de 1917 sur l’ancien empire des tsars avec l’arrivée au pouvoir du bolchevisme.

L’économie traditionnellement peu expansive s’est retrouvée verrouillée pour plus de 70 ans dans les limites, variables, dans le temps, du nouvel empire des Soviets.

Autocentrée, planifiée, l’économie de l’URSS inclus toutes les entreprises, leurs productions, les prix de cession dans un vaste plan d’ensemble au sein duquel chaque unité économique est un simple rouage.

Le plein emploi est ainsi assuré, la production des biens continue, mais toute notion de compétitivité, de concurrence, de rentabilité, disparaît, avec pour conséquence un immense gaspillage, le suremploi, le laxisme dans le management, la négation de la rentabilité du capital, l’absence de motivation, autant de facteurs qui vont précipiter le pays dans une stagnation économique autodestructrice.

Une industrie cependant, reste compétitive: c’est l’industrie de l’armement, qui draine les cerveau et la technologie moderne; ses clients, souvent des pays du tiers-monde règlent leurs factures en produits de première nécessité à faible valeur ajoutée.

Les autres exportations sont faibles, produits énergétiques, or, diamants, produits de l’industrie extractive, limitées strictement par compensation aux besoins des importations.

Après la guerre 40 - 45, les pays industriels se rééquipent, restructurent leurs industries, cherchent de nouvelles technologies, se modernisent grâce au plan Marshall; l’URSS, exclue du fait de son isolement, reconstruit son industrie sur la base de la fin des années ‘30.

Quarante ans après la technologie aura peu changé et aura pris du retard sur celle du reste du monde.

 

2.- État économique de l’Union en 1993.

L’écroulement du système, à la fin des années ‘80, était inévitable, la déliquescence totale du système a laissé l’économie exsangue, une coquille vide subissant la pression extérieure; les murs ont cédé.

Quatre ans après, la situation est dramatique.

L’ouverture sauvage à l’économie de marché a totalement perturbé l’équilibre économique autocentrés.

La privatisation familiale, suivie de la création de PME, s’est développée sans plan d’ensemble et s’est propagée aux industries manufacturières.

Le retard technologique, l’inexpérience du management évoluant dans une économie libérale a mis sur le marché des produits de qualité douteuse à des prix inadéquats et absolument inexportables.

Les faillites, les restructurations ont jeté sur le marché de l’emploi une grande quantité de travailleurs aux qualifications inadaptées aux besoins, un sous-prolétariat qui envahi les villes avec l’apparition de mendiants, de clochards et de délinquants divers, une omniprésente corruption.

Une économie parallèle se développe, trafics, détournements de biens publics, phénomènes mafieux, prostitution etc... le règne de la débrouille sur lequel on ne peut absolument pas bâtir une économie moderne.

L’industrie de l’armement voit ses débouchés se limiter du fait de la détente avec comme corollaires le chômage, aggravé par la mise en disponibilité de plusieurs centaines de milliers de militaires démobilisés et la réduction des activités des industries civiles militaires.

Du fait de cette néo-libéralisation sauvage, les structures mises en place par la planification deviennent inutiles, elles libèrent une grande quantité de techniciens du tertiaire ayant une certaine expérience dans le management et les finances, même si cette expérience n’est pas immédiatement transposable du système étatique au système libéral.

Le vide laissé par la déstructuration a attiré de know-how et les capitaux des pays riches, les flux commerciaux Est Est ont tendance, petit à petit, à être remplacé par des flux Ouest Est.

Que peut proposer l’ex-URSS aux pays industrialisés ? Essentiellement des produits énergétiques et des matières premières.

Que peuvent proposer les pays industrialisés à l’ex-URSS ? Des produits manufacturés, des biens d’équipement, de la technologie.

Un autre phénomène est à considérer dans le cadre des échanges Est-ouest, c’est celui de la fuite des cerveaux, savants, chercheurs et techniciens nucléaires, dans le domaine aéronautique, fuient l’ex-URSS pour des raisons salariales, un manque de moyens, un découragement alors qu’ils sont sollicités par les secteurs privés et publics de l’Ouest où ils espèrent travailler et vivre dans de bien meilleures conditions.

Finalement, l’ex-URSS se vide de sa substance potentiellement valable, la masse prolétaire se paupérise, le pays, anciennement auto centriste devient périphérique d’un centre de la Triade (USA - Europe de l’Ouest - Japon).

La Russie et les Républiques de l’Est dépendant de plus en plus de l’Europe de l’Ouest; les Républiques asiatiques dépendent de plus en plus du Japon.

Ce n’est pas encore la tiers-mondisation, mais c’est déjà la voie qui y mène.

 

3.- L’alternative.

Ne versons pas dans un pessimisme exagéré, l’ex-URSS glisse doucement vers la paupérisation, vers la tiers-mondisation, mais il y a une alternative au néolibéralisme sauvage économiquement débilitant.

Nous n’avons aucune base de référence, ce problème est neuf, une analyse est nécessaire et les réformes doivent être calculées et dosées.

Une révolution économique serait génératrice de catastrophe, les recommandations du FMI sont peut-être trop draconiennes, trop impératives.

Une évolution lente et calculée, qui préserverait et s’appuierait sur les acquis aurait des chances d’inverser le sens de la pente savonneuse.

Le secteur marchand peut être prioritairement privatisé, le capital primitif peut être trouvé soit dans des fonds propres créés ces dernières années par l’incapacité des ménages a assouvir leurs besoins en biens de consommation; malheureusement, cette épargne des familles a été sévèrement ponctionné par la dévaluation du rouble.

Toutefois, un grand nombre d’entreprises, agricoles, commerciales, petites manufactures, étatisées, existent et peuvent être privatisées, éventuellement supportées par des joint-ventures avec des entreprises de pays à économie libérale.

Les aides financières en provenance de l’État doivent être conditionnées à des résultats, l’ère des subsides à fonds perdus doit être tout à fait révolue et l’octroi d’un subside doit faire l’objet d’une étude et d’un véritable contrat entre l’organisme prêteur et l’entreprise bénéficiaire.

L’ex-URSS possède actuellement des techniciens issus du plan, capable d’évaluer, d’apprécier, de juger l’opportunité et les conditions de prêts, après un minimum de formation de recyclage, qui pourrait être organisé par les entreprises spécialisées des pays à économie libérale ou par des organismes internationaux (Banque Mondiale, FMI, etc...).

Les entreprises doivent acquérir un sens civique, payer leurs impôts, rapatrier leurs devises, s’abstenir de toute activité illicite, fuir la corruption.

L’État doit garder un rôle moteur dans l’économie.

Son premier rôle est de créer une structure de droit à la nouvelle forme de Société; l’actuel vide juridique handicape fortement les initiatives de financement et de joint-venture en provenance de l’étranger.

Le secteur non-marchand doit rester public,les infrastructures dans le cadre de la santé publique, de l’enseignement, du transport, du marché des capitaux, de la monnaie doivent faire partie des prérogatives d’un État Central.

Les marchés publics doivent faire l’objet d’appels d’offres, les bureaux d’achats doivent mettre les fournisseurs en concurrence, imposer et contrôler les normes des cahiers des charges, le prix, la qualité, le service après-vente, les conditions de paiements.

Mais avant tout, l’État doit être légal, démocratique, accepté par les citoyens, cet aspect politique est loin d’être négligeable.

Le développement doit se faire progressivement, il est inutile de faire de gigantesques réalisations; la modernisation, à une échelle réaliste de l’infrastructure économique existante, incluant un maximum de produits et matériaux fabriqués localement sera la clef du succès.

Quelques secteurs seulement doivent faire massivement appel à l’étranger, les industries d’extraction par exemple où un apport de haute technologie est nécessaire, et surtout les télécommunications qui sont le sang qui véhicule l’information nécessaire au fonctionnement de l’économie libérale.

Il faut profiter des acquis, des situations existantes et passer, petit à petit, à l’économie de marché.

Évolution calculée plutôt que révolution brutale.

J.Nagels 1993

 

 COMMENTAIRE

Le grave accident sociologique que représente la chute du communisme suscite de nombreuses questions quant au devenir de cet immense empire idéologique qu’est l’URSS.

Depuis des siècles, la centralisation administrative, tsariste puis communiste a pesé sur les villages, les mirs, et a été ressentie par la population comme une chape de plomb pesant sur l’économie, la vie sociale des collectivités.

Le soldat et le pope, deux bras séculiers d’une même autorité qui maintenait le peuple dans une stricte obéissance, réglementant la vie, tant du point de vue matériel que spirituel: une main de fer dans un gant d’acier.

Le repli sur la famille, les voisins le village, seul horizon réconfortant, la crainte du missi dominici représentant le “ Big - Brother “ a fait que jamais l’ex URSS ne pourra ressembler aux USA.

L’âme slave est nostalgique, bucolique, fataliste, sa fierté nationale se limite trop souvent aux frontières de son village.

Si les enfants de l’Arbat se sentent moscovites, les paysans des États se sentent toujours moujiks.

Il y a plus de différence entre un Tadjik et un Ukrainien, qu’entre un Californien et un Chicagoan.

Le ciment communiste, issu du cerveau de Karl Marx dans la première moitié du XIXéme siècle, ce ciment qui a soudé cet énorme empire s’est effrité en quelques années.

Les énormes déplacements de populations survenus durant l’ère stalinienne ont brisé, dans de nombreux cas, l’unité ethnique; il est quasiment impossible, dans l’état actuel, de faire correspondre une frontière administrative avec une frontière ethnique.

Cet empire, privé de son ciment, doit éclater, éclate, a déjà éclaté, les forces centrifuges sont puissantes, pas nécessairement individualistes; des communautés d’États apparaissent timidement tels les États Baltes, peut-être des États à prédominance musulmane, Kazakhstan, Ouzbékistan, Turkménistan, Kirghizistan, Tadjikistan et peut-être l’Azerbaïdjan, courtisés, mais réticents par leurs puissants voisins l’Iran.

Mais il y a bien peu de chance de voir un jour les États du Caucase s’unir de quelque manière que ce soit, la Géorgie, l’Arménie, l’Azerbaïdjan et peut être bientôt l’Abkhazie ont trop de points de dissensions que pour envisager une entente avant longtemps.

D’autres encore, voudraient, pour des raisons historiques se rapprocher de leurs voisins hors CEI, telle la Moldavie, parcelle de terre arrachée à la Roumanie, la Biélorussie qui flirterait volontiers avec la Pologne, ou le Tadjikistan qui aurait pu se rapprocher de l’Afghanistan s’il n’avait servi de base à l’horreur de l’agression russe contre Kaboul.

Certains, comme l’Ukraine, ce Texas Centre Européen veulent et peuvent faire cavalier seul et pourraient acquérir leur indépendance politique et économique totale.

Si, en 1990, semblait se dessiner un certain Commonwealth slave, en 1993, l’idée a régressé, mais il n’est pas exclu qu’une telle structure puisse se concrétiser; des États disparaîtraient, d’autres seraient crées, les limites de certains seraient très certainement modifiées.

C’est dans le cadre d’une réelle décentralisation que ces steppes industriellement semi désertiques refleuriront; non pas par l’apparition de quelques méga oasis, énormes complexes industriels extra coutumiers, mais par la floraison de milliers de petites fleurs, autant de régions, de petites villes, de villages qui se développeront.

La reconversion et la modernisation des industries existantes, l’initiative privée sous forme artisanale ou de PME est certainement l’avenir de cette immense contrée.

Le rôle de l’État Central, probablement fédéral, sera d’assurer les services aux collectivités, communications, transports publics, télécommunications, santé, couverture sociale, éducation, monnaie, diplomatie, bourse des valeurs ...

Le financement de cette restructuration ne sera pas aisé, les conditions de l’ex-URSS ne sont pas comparables à celles de l’Allemagne de l’Est, unie historiquement, linguistiquement, culturellement à son grand frère, riche et opulent de l’Ouest.

Qui aidera la CEI ? Le Japon peut être, le FMI, certainement, mais sous quelles conditions et à quel prix ?

Dans l’état actuel des choses, Boris Eltsine ou son successeur ne peut promettre dans l’immédiat au peuple russe, parodiant W. Churchill en 1940 ... que de la peine, de la sueur, des larmes et, hélas!!, du sang; en espérant pour le XXIéme siècle des aurores radieuses avec l’espoir qu’elles ne soient pas rouges.

E.A.Christiane

Bruxelles, le 18.10.1993

 

 Et en 1999 ?

Six ans après ce texte et mes commentaires, la situation a évolué.

Boris Eltsine, à la tête de l’État, n’a pas su, n’a pas eu les capacités techniques et morales, ni la santé pour assumer efficacement la responsabilité de la restructuration.

En Russie, la situation politique est floue, la faiblesse du gouvernement de Moscou stimulent les tensions et les tendances autonomistes, des interventions militaires sont de plus en plus souvent nécessaires.

L’économie n’a pas encore décollé, le peuple russe, tout en regrettant le confort, la sécurité de l’ancien régime, ne voudrait pas, dans sa majorité revenir au statut quo ante, il veut aller de l’avant vers un libéralisme doux et progressif.

Les populations semblent être cependant toujours empreintes de la mentalité slave, un certain romantisme, une certaine nostalgie, la Sainte Mère Russie, qui depuis des siècle les a maintenu dans un état proche de l’esclavage, mais qui a subvenu à tous ses besoins.

Quelle déception, cette Matrouchka si puissante, si réconfortante à perdu la guerre contre des bandes armées dans un pays plus pauvre encore que leur pays, puis l’écroulement de tout ce qui faisait le “catéchisme “ de ce peuple.

Comment accepter ce revirement, cette défaite morale, vers où se tourner pour trouver le réconfort, pour retrouver le cocon protecteur.

L’Église, rejetée par l’État, comme une rivale, durant 70 ans, est toujours là, prête a accueillir l’enfant prodigue, heureusement !!

Les États - Unis d’Amérique ont eux aussi perdu une guerre, la défaite du Vietnam fut aussi très cruelle, très déstabilisante pour les Nord-américains.

Mais ils ont une autre conception de l’État, ce n’est pas la MÈRE patrie, ils sont fier de leurs relations avec leur pays, qui n’est pas une relation parents enfants, mais plutôt un partenariat.

La Russie est la MERE de tous les Russes, les États-Unis sont l’ÉPOUSE, la partenaire des Américains, ils considèrent qu’ils doivent la féconder, lui permettre de produire, d’être riche et de les enrichir par la même occasion, mais ils n’attendent pas d’elle qu’elle leur apporte l’opulence et le réconfort; c’est toute la différence entre la dépendance et le libéralisme.

Le citoyen russe attend de ses dirigeants qu’ils se libèrent de l’emprise des systèmes mafieux et qu’ils interviennent dans la structure économique du pays.

Un gouvernement fort, démocratique, avec des projets biens structurés tant du point de vue politique qu’économique et social devrait, d’une manière urgente être mis en place; les militaires auraient peut-être un rôle à y jouer.

Les États périphériques sont devenus autonomes, tant les pays de l’Est que les anciennes Républiques de l’URSS et assument chacun, suivant leurs possibilités leurs responsabilités, leurs prérogatives .

Ils évitent surtout toute ingérence tant de la part du grand voisin russe que des mouvements périphériques entre autres islamistes, mais certains frappent à la porte des grands ensembles occidentaux, l’Europe et l’Otan.

L’évolution est lente, il n’y a pas eu révolution brutale , il y a eu des erreurs commises, certaines sont toujours bien réelles, il y a des abus, des excès, mais lentement la situation progresse, avec de nouvelles forces, des entités administratives plus petites, plus proches des populations, plus lointaines de l’Autorité Centrale.

L’Empire à réellement éclaté.

E.A.Christiane Bruxelles 23.10.1999 

LA RUSSIE - CHRONOLOGIE 1801 - 1917

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Extrait de : L’empire des tsars et les russes - de Anatole Leroy-BeaulieuEd: Robert Laffont - Paris 1990 - pages LXXI à LXXX.

1801 - 1825 Règne d’ Alexandre 1er.

1814 Entrée des Alliés à Paris (parmi eux Alexandre 1er).

1815 Création de la Sainte Alliance à l’initiative d’Alexandre 1er;

Quadruple Alliance (Russie - Grande Bretagne - Prusse - Autriche).

1816 Fondation de l’université de Saint Pétersbourg

1816 - 1819 Émancipation des serfs dans les provinces baltiques

(sans allocation de terres).

1822 Interdiction de la Franc-maçonnerie.

1825 - 1855 Règne de Nicolas 1er.

1825 Révolte des décembristes (Officier libéraux d’origine noble pour la

plupart).

1826 - 1828 Guerre avec la Perse - Traité de Turkmantchaï.

1828 - 1829 Guerre avec la Turquie - Traité d’Andrinople - Annexion des

bouches du Danube et d’une partie du Caucase.

1830 - 1831 Insurrection polonaise.

1831 Publication d’ “Eugène Oneguine” de Pouchkine.

1833 Publication du recueil des lois de l’empire.

Traité d’Unkiar Iskelessi avec la Turquie.

1834 - 1859 Insurrection de Shamil dans le Caucase.

1836 Publication du “Révizor” de Gogol.

1838 Publication de “L’inspecteur général “ de Gogol.

Construction d’une ligne de chemin de fer entre Saint Pétersbourg et

Tsarskoïe Selo.

1840 Statut des paysans d’usines.

1841 Réforme du statut des paysans d’État du comte Kiselev.

1842 Décrets sur les paysans “obligés” (à travailler dans les usines

et les mines).

1843 Première ligne de télégraphe.

Publication de “La Russie en 1839” de Custine.

1847 Loi sur les inventaires (des obligations serviles) du gouverneur Bibikov

à Kiev.

1848 Loi permettant aux paysans d’acquérir une propriété immobilière.

Soulèvement dans les provinces danubiennes.

1849 Alliance austro russe contre les Hongrois insurgés.

1850 Dostoïevski condamné au bagne.

1851 Inauguration de la ligne de chemin de fer entre

Saint-Pétersbourg et Moscou.

1852 Publication du “Récit d”un chasseur” de Tourgueniev.

1853 Début de la guerre russo-turque.

1853 - 1856 Guerre de Crimée (contre la Turquie, puis la France, l’Angleterre et la Sardaigne).

1855 - 1881 Règne d’Alexandre II, dont les premières années sont

 marquées par des réformes.

1855 - 1867 Herzen publie, à l’étranger, le “Kolokol”.

1857 Institution d’un comité secret pour l’élaboration de l’émancipation

volontaire.

Rescrit du gouverneur Nazimov sur la volonté d’émancipation des

serfs.

1858 Institution du Comité principal pour l’émancipation des serfs.

Traité d’Aigun avec la Chine.

La Russie acquiert la vallée de l’Amour.

Fondation de Khabarovsk.

1859 Établissement du comité de rédaction pour l’émancipation.

Chemin de fer de Saint-Pétersbourg à Varsovie.

Gontcharov , “Oblomov”.

1860 Établissement de la Banque d’État.

Fondation de Vladivostok.

Traité de Pékin (région de l’Oussouri acquise par la Russie).

1861 19 février: Proclamation de l’émancipation des serfs: liberté individuelle pour les serfs à condition de racheter une terre au prix dont l’État fait l’avance; mais les lots sont trop petits et les paysans doivent louer d’autres terres ou aller travailler dans les usines. Rétablissement de l’administration locale en Pologne.

1862 Publication de “Pères et fils” de Tourgueniev.

Première manifestation des nihilistes.

Formation du groupe révolutionnaire “ Terre et Liberté”.

1863 Émancipation des serfs de la couronne.

Statut libéral des universités.

Introduction de l’impôt indirect sur la vente d’alcool.

1863 - 1864 Insurrection polonaise.1864 Réforme judiciaire.

Réforme de l’administration locale (zemstvos).

Réforme de l’éducation primaire et secondaire.

Première association de crédit mutuel.

1865 Émancipation des serfs de l’État.

Prise de Tachkent.

1865 - 1885 Conquête de l’Asie centrale.1866 Publication de “Crimes et châtiments” de Dostoïevski.

4 avril : Attentat manqué de Karakozov contre le tsar.

1867 Vente de l’Alaska aux États - Unis.

1868 Conquête de Samarkand et de Boukhara.

1869 Publication de “Guerre et paix “ de Tolstoï.

Pour la première fois, les femmes sont admises à certains cours de

l’université de Saint-Pétersbourg.

 1869 - 1870 Groupe révolutionnaire “Justice et Peuple” dirigé par Netchaïev.

1870 Fin de la neutralité de la mer Noire.

Réforme de l’administration municipale.

Création de la section russe de la première internationale.

 1871 Premier pogrom antijuif à Odessa: législation restrictive concernant l’admission des juifs dans les collèges et lycées.

Première usine sidérurgique en Ukraine.

1872 Admission des femmes à la faculté de médecine.

1873 Conquête de Khiva.

Grève aux usines textiles Mozorov à Moscou.

1874 Réforme de l’armée; introduction du service militaire obligatoire.

1874 - 1876 Mouvement radical “Aller au peuple”.

1875 Organisation de l’Union ouvrière du Sud.

Acquisition de l’île Sakhaline par traité avec le Japon.

Impôt sur la propriété.

1876 Fondation de la société révolutionnaire “Terre et Liberté”.

Prohibition d’imprimer en langue ukrainienne.

Démonstration révolutionnaire devant la cathédrale de Kazan à Saint-Pétersbourg.

1877 Publication de “Anna Karénine” de Tolstoï.

Premier recensement des propriétés immobilières dans l’empire.

1877 - 1878 Guerre des Balkans contre les Turcs.

1878 Traité de San Stefano: la Turquie perd la Roumanie, la Serbie, le

Monténégro, la Bosnie, l’Herzégovine et la partie septentrionale de

l’Arménie qui va à la Russie, comme la Bessarabie.

Union ouvrière du Nord.

Attentat de Véra Zassoulitch contre le gouverneur Trépov,

acquittement.

1879 Le mouvement révolutionnaire se scinde en “Liberté et peuple” et “Répartition noire”; le premier a recours au terrorisme.

Agitation estudiantine dans différentes universités.

1880 Attentat de Khaltourine contre l’empereur (bombe dans le palais

d’hiver).

1880 - 1881 Régime extraordinaire sous la direction du ministre de l’intérieur,

M.T. Loris-Mélikov.

1881 1er mars: Assassinat d’Alexandre II par le groupe terroriste “Liberté et Peuple” .

Loi sur l’état de protection renforcée et extraordinaire (donnant des

pouvoirs discrétionnaires aux autorités de police).

Mort de Dostoïevski.

Ligue des trois empereurs.

1881 Pogroms antijuifs dans diverses villes.

1881 - 1884 Règne d’Alexandre III.

1882 Création de l’Inspection du travail: limitation du travail de nuit des

enfants.

Règlement temporaire concernant les Juifs.

Les Juifs sont expulsés de Moscou.

1883 Banque immobilière pour les paysans.

Fondation par Plekhanov du groupe marxiste “Libération du travail”

à Genève.1884 Statut conservateur pour l’administration des universités.

1885 Banque immobilière pour la noblesse.

Grève dans les usines de Mozorov et première législation ouvrière.

Abolition de la capitation payée par les paysans.

1887 Bismarck interdit les prêts sur valeurs russes.

1888 Tchekhov “La Steppe”.

1889 Création des chefs de cantons ruraux.

1890 Accord franco-russe contre le nihilisme.

1891 Début de la construction du chemin de fer Transsibérien.

Visite d’une escadre française à Cronstadt; le tsar écoute “la

Marseillaise” ; exposition française.

1891 - 1892 Famine terrible dans vingt et une provinces de la

Russie et de l’Europe.

1892 Convention militaire secrète entre la France et la Russie.

1893 S.I. Witte nommé ministre des finances.

Restriction du droit de répartition des parcelles par la communauté

paysanne.

1894 Refus d’accepter la pétition des “Zemstvos” libéraux.

Institution du monopole d’État sur les ventes d’alcool.

1894 - 1917 Règne de Nicolas II.

1895 Intervention contre le Japon (à la suite de la victoire sur la Chine).

Organisation par Lénine de l’ “Union pour la libération de la classe ouvrière”.

1896 Fondation du “Bund” (parti socialiste juif).Début de la construction du chemin de fer est chinois (reliant la

Sibérie orientale à l’océan Pacifique au sud de la Corée).

1897 Loi sur le maximum de onze heures et demie de travail par jour.

Premier recensement général de la population de l’empire.

Adoption de l’étalon or pour monnaie.

Organisation du parti national démocrate polonais.

1898 Bail de Port Arthur et de la presqu’île de Kvantung.

Premier Congrès du parti ouvrier social-démocrate de Minsk.

1899 Restriction des droits d’autonomie de la Finlande.

Accord anglo-russe sur le partage de la Chine.

Lénine, “Le développement du capitalisme en Russie”.

Tchekhov “ Oncle Vania”.

1901 Fondation du parti socialiste révolutionnaire.

1902 Fondation de la revue libérale “Libération” à Stuttgart.

“Consultation extraordinaire sur les besoins de la population

agricole” organisée par Witte.

1903 Organisation du groupement des constitutionalistes des “Zemstvos”.

Deuxième congrès du parti ouvrier social-démocrate, scission entre

factions bolchevique et menchevik.

Pogrom antijuif à Kichinev et Gomel.

1904 Formation de l’ “Union de libération” (libérale).

28 juillet: Assassinat du ministre de l’intérieur, Pleve.

Flotte russe détruite par les Japonais à Vladivostok.

1904 - 1905 Guerre russo-japonaise.

Prise de Port Arthur par les Japonais; la Russie abandonne ses

avantages en Mandchourie.

1905 Révolution de 1905.

22 janvier : “Dimanche rouge” ; armée et police tirent sur une

manifestation pacifique devant le Palais d’hiver.

17 février : Assassinat du gouverneur général de Moscou, le grand-duc

Serge.

Février Mars : Bataille de Moukden; victoire japonaise.

3 mars : Projet d’une douma consultative soumis par le ministre de

l’intérieur Boulyguine.

Avril : Troisième congrès du parti ouvrier social-démocrate à Londres.

Mai : “Union des unions de syndicats et associations

professionnelles”.

Juin : Mutinerie du cuirassé Potemkine.

5 septembre : Traité de Portsmouth qui met un terme à la

guerre avec le Japon.

1905 Octobre : Grève générale dans l’empire.

27 octobre : Organisation du soviet à Saint-Pétersbourg.

28 octobre : Formation du parti constitutionnel démocrate (KD).

30 octobre : Manifeste de Nicolas II promettant la douma (Assemblée législative élue).

Décembre : Insurrection armée à Moscou, réprimée dans le sang.

1906 10 mai : Ouverture de la première douma.

Juillet : P.Stolypine est nommé premier ministre.

21 juillet : Dissolution de la première douma.

Manifeste de Vyborg des députés libéraux contre cette dissolution.

Introduction de réformes agraires (visant surtout l’élimination des communes, mir) par P. Stolypine.

1907 2 mars : Seconde douma.

16 juin : Dissolution de la seconde douma.

Nouvelle loi restreignant le droit de suffrage.

Octobre : Troisième douma.

1908 Crise bosniaque.

1910 Mort de L. Tolstoï.

Ballets russes à Paris.

1911 14 septembre : Stolypine assassiné à Kiev.

1912 Massacre d’ouvriers grévistes de la Léna.

Assurance de santé pour les ouvriers.

Quatrième douma.

1914 L’Allemagne déclare la guerre à la Russie.

1916 Assassinat de Raspoutine.

1917 Révolution de février et d’octobre.

 

 

BIBLIOGRAPHIE

===============

 

 

@ Encyclopaedia Universalis - France S.A.

@ Encyclopédie Microsoft - Encarta - 1993 - 1998 Microsoft Corporation.

ALBERT Michel Capitalisme contre capitalisme - Ed. Seuil 1991.

CAHEN Claude L’Islam - Des origines au début de l’empire ottoman - Ed. Hachette 1995.

CARRERE d’ENCAUSSE Hélène L’empire éclaté - Ed. Flammarion 1978.

Victorieuse Russie - Ed. Fayard 1992.

CASTELLAN Georges Histoire des Balkans XIVéme - XXéme S. - Ed. Arthème Fayard 1991.

LAROUSSE Petit Larousse en couleur

Dictionnaire encyclopédique Ed. Larousse 1991.

NAGELS Jacques La tiers-mondisation de l’URSS ?

Ed. Université de Bruxelles 1993.

RIBAKOV Anatoli Les enfants de l’Arbat - Ed. Albin Michel 1998.

SOLJENITSYNE Alexandre L’archipel du goulag - Ed. Seuil 1974.

Encyclopaedia Universalis - France S.A.

 

 

 

 

 

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16 septembre 2006 6 16 /09 /septembre /2006 19:19

 

VOYAGE   EN   O U Z B É K I S T A N

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Mai 2000

 

Le Pays entre deux fleuves

De l’antiquité à nos jours

Une économie en mutation

Bibliographie

 

LE PAYS ENTRE DEUX FLEUVES

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(Extrait de: “Ouzbékistan” ,Encyclopédie Microsoft(R) Encarta(R) 99.

(c)1993-1998 Microsoft Corporation . Tous droits réservés).

(Les noms propres marqués d’un astérisque sont repris dans le glossaire).

 OUZBÉKISTAN : Officiellement République d’ Ouzbékistan

Pays d’Asie centrale

Bordé au nord par le Kazakhstan (Almata)

à l’est par le Khirghizistan ( ex Frounze)

au sud-ouest par le Tadjikistan ( Ducambe)

au sud par l’ Afghanistan (Kaboul)

au sud-est par le Turkménistan (Achkhabad)

Ancienne République Socialiste Soviétique dans lecadre de l’URSS, l’Ouzbékistan est indépendant

depuis 1991.

Le pays abrite, au nord-ouest, la République Autonome de Karakalpakie*, qui occupe 164.900 KM², soit près de 37 % de son territoire.

La superficie totale de l’Ouzbékistan est d’environ 447.400 Km².

Sa capitale est Tachkent*.

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Le pays et se ressources

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Relief et hydrographie

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L’Ouzbékistan est un pays continental ne disposant d’aucun débouché sur une mer ouverte. Il est presque entièrement dans la cuvette aralo-caspienne dénommée aussi dépression touranienne par les géographes.

Une steppe* semi-aride et le désert couvrent les quatre cinquièmes de son territoire. Le Centre Nord est occupé par le Kyzylkoum* (littéralement “sable rouge”), l’un des plus grands déserts du monde.

Le sommet des chaînes montagneuses du Tian san* et du Pamir* s’élèvent, à l’est, culminant à 4.643 m. C’est à leurs pieds, dans la zone de piémont, dans laquelle est située la capitale et qui abrite également la cuvette d’effondrement du Fergana* qui est une gigantesque “limagne*” trouant le système alpin du Pamir*, que se trouve la région la plus fertile du pays.

On y trouve toutes les semi oasis: Zeravchan* (Région de Boukhara* et de Samarkand*), Tedjen, Mourgat. Les séismes tels que celui qui détruisit partiellement Tachkent* en 1966 peuvent être fréquents dans la région.

Les deux plus grands fleuves, l’Amou-Daria* (ex Oxus)(2.620 Km) et le Syr-Daria* (ex Iaxarte)(3.019 Km), se jettent dans la mer d’Aral*. Ils sont essentiels à la survie du pays. L’Amou-Daria* forme au sud, la frontière avec l’Afghanistan, irrigue la région de Khiva* avant de rejoindre la mer d’Aral* par un delta long de 160 Km. La Syr-Daria*, au nord, ne traverse le pays que dans la région de Tachkent* et du Fergana*. Leur utilisation intensive pour l’irrigation du pays et de ses deux voisins du Kazakhstan et du Turkménistan, a provoqué une baisse considérable du niveau des eaux de la mer d’Aral* fermée et peu profonde, dont la superficie est passée de 66.000 à 40.000 Kms² entre 1957 et 1989. La pêche a dû être abandonnée tout comme les activités portuaires.

Les réseaux de canaux, tels que ceux de l’Amou Boukhara, du Karchi*, de la steppe* de Golodnaya du Sud ou encore du Fergana, ont profondément modifié les schémas d’écoulement des eaux. Grâce à ces infrastructures, le pays possède de nombreux lacs et réservoirs artificiels, comme le lac Ajdarkul alimenté par le ruissellement des eaux d’irrigation.

 

Le climat

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 Le climat est de type continental aride avec une forte amplitude thermique. Les températures moyennes du mois de janvier oscillent entre -16°C et -20°C et celles de juillet entre +26°C et +32°C. Les précipitations sont rares, la moyenne annuelle variant de 150 à 200 m/m; l’irrigation est donc nécessaire pour les cultures, sauf au pied des montagnes, mieux arrosées.

 

  Faune et flore

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 La steppe* aride n’offre pas de végétation continue. La couverture végétale est limitée. L’absinthe, le chiendent de Sibérie, l’uvelle et un arbuste, le saxaoul, poussent dans la steppe. Les piémonts* du Pamir* et du Tian san* sont en revanche beaucoup mieux lotis; ils sont recouverts par des loess* fertiles déposés par les vents.Il existe en Ouzbékistan une faune assez variée; parmi les animaux du désert, on trouve une espèce rare, l’antilope saïga, et en montagne le léopard des neiges

 Population

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 Avec 23.209.000 habitants en 1996, l’Ouzbékistan est le pays d’Asie centrale le plus peuplé. Les Ouzbeks, peuple de langue turque et de religion musulmane sunnite*, constituent 76 % de la population.

Les Russes sont la minorité la plus importante avec 8,3 % de la population totale.

Comme dans la plupart des anciennes républiques d’Asie centrale, la minorité russe a diminué ces dernières années, en raison du retour des Russes en Russie.

Les Tadjiks (4,7 % mais sans doute 10 % en réalité) et les Kazakhs (4,1 %) représentent les deux principales autres minorités; viennent ensuite les Tatars*, les Karakalpaks* (400.000), des pasteurs nomades depuis longtemps sédentarisés, les Kirghiz, les Ukrainiens, les Turkmènes, les Turcs meskhètes, les Kurdes et les Meskines qui vivent en Géorgie* et ont été déportés sur l’ordre de Staline en novembre 1944; de confession chiite*, ceux-ci ont été victimes de violents pogroms en 1989.

L’essentiel de la minorité russe vit à Tachkent* et dans les autres centres industriels. Les Tadjiks sont concentrés dans les cités historiques de Boukhara* et Samarkand*. Les Karakalpaks* résident principalement dans la République Autonome de Karakalpakie*.

L’Ouzbékistan reste un pays rural dont la population urbaine représente seulement 40 % de la population totale. La capitale, Tachkent* (2.094.000 habitants), Namangan* (312.000 habitants), Andijan (297.000 habitants) et Boukhara* (228.000 habitants).

Sur le plan administratif, le pays est divisé en douze régions.

L’Ouzbékistan est soumis à des conditions sanitaires difficiles: le désastre écologique que constitue l’assèchement de la mer d’Aral* et la baisse de la quantité d’eau potable ont ainsi contribué à détériorer la santé de la population du pays. Cependant, en dépit d’une réapparition des maladies infectieuses et d’une mortalité infantile élevée, l’espérance de vie moyenne atteint soixante-cinq ans.

 Gouvernement

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Le système politique de l’Ouzbékistan indépendant conserve plusieurs aspects du système soviétique.

Le pouvoir législatif est détenu par le Soviet suprême, assemblée uni camérale de 550 députés. Les députés ont été élus en mars 1990, un an avant que l’Ouzbékistan n’obtienne son indépendance. La plupart d’entre eux sont membres du Parti Démocratique du Peuple, l’ancien parti communiste de la République Socialiste Soviétique (RSS) d’Ouzbékistan.

La majeure partie des membres de l’opposition élus en 1990 ont été contraints de démissionner, tandis qu’un grand nombre de dissidents étaient arrêtés ou expulsés.

La principale figure du pays est le président Islam Karimov, candidat unique et vainqueur de l’élection présidentielle de décembre 1991. Le président nomme le premier ministre et contrôle les gouvernements régionaux. représentants du pouvoir central.

Sous la direction de Karimov, toute opposition politique a été écrasée, et le pouvoir de la police secrète a été renforcé. La formation de tout parti politique a été découragée, à l’exception du parti Birlik (parti de l’unité) et du parti Vatan Taragioli (parti du progrès national).

La guerre civile qui a débuté en 1992 dans le Tadjikistan voisin, dont 24 % de la population est d’origine ouzbek, a contribué à renforcer la pression sur les groupes d’opposition. Les autorités ouzbeks ont restreint le flot des réfugiés en provenance du Tadjikistan, et ont interdit les organisations politiques et sociales tadjiks en Ouzbékistan. Elles ont fermé l’université tadjik de Samarkand.

Les Tadjiks, concentrés à Samarkand* et Boukhara* souffrent de ne pas être reconnus en tant que tels, mais ne font pas l’objet de discrimination individuelles; la guerre civile au Tadjikistan les prive aussi d’une référence et d’un soutient extérieur.

Les médias sont placés sous le contrôle de l’État. L’Ouzbékistan est membre de la Communauté des États Indépendants (CEI) et maintient des liens économiques et militaires très étroits avec la Russie. En mars 1995, le mandat présidentiel de Karimov a été prolongé par référendum populaire jusqu’en l’an 2000.

 

DE L’ANTIQUITÉ A NOS JOURS

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(Les noms propres marqués d’un astérisque sont repris dans le glossaire)

Bien que les Ouzbeks soient installés dans la région qui constitue l’ Ouzbékistan actuel depuis des siècles, ce n’est que dans le premier quart du vingtième siècle que la première entité ouzbek a été crée.

 

1.- Avant l’ère chrétienne

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L’actuel Ouzbékistan est le site de l’ancienne province perse de Sogdiane*, formée par Cyrus* au VIéme siècle avant Jésus-Christ. La province perse de Bactriane est dans la partie nord de l’actuel Afghanistan.

Elle fut conquise par Alexandre le Grand* deux siècles plus tard au printemps -329 - Fondation d‘Alexandrie la dernière en - 329 (actuellement KHODJENT au Tadjikistan ).

 

2.- Le premier millénaire

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La région fut conquise par les Turcs au VIéme siècle après Jésus Christ.

C’est au VIIéme et VIIIéme siècle qu’elle fut sous la domination des Arabes.

 

3.- De l’an 1000 à l’an 1500

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Après une nouvelle période de domination turque du Xéme au XIIéme siècle, et par les Arabes, la région, qui a pris le nom de Turkestan* est incorporée à l’Empire mongol de Gengis Khan* au XIIIéme siècle, puis à celui de Timûr Lang (Tamerlan)* au XIVéme siècle.

 

4.- De l’an 1500 à l’an 1917

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Les khanats ouzbeks de Boukhara* et de Khiva* (Kharzem) apparaissent au XIVéme siècle, tandis que le khanat de Kokand * est formé au XVIIIéme siècle.

Entre 1865 et 1873, le contrôle russe sur l’Asie centrale s’accentue, et, en 1868, les khanats deviennent vassaux de la Russie.

L’établissement dans la région d’un centre de production de COTON contrôlé par la Russie donne lieu à d’importants conflits internes entre les Russes et les populations indigènes.

 

Les Ouzbeks s’élèvent contre la transformation de leurs structures agraires et la pénurie des produits alimentaires, conséquence de la politique du pouvoir central pour remplacer les cultures extensives traditionnelles par celle du coton.

En 1916, les Ouzbeks se révoltent contre les autorités tsaristes.

La rébellion, qui touche également d’autres régions d’Asie centrale contrôlées par la Russie, est très durement réprimée.

 

 

5.- De 1917 à 1991

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Après la Révolution russe de 1917, le pouvoir soviétique est grandement mis à mal par la révolte des Basmatchis, mouvement de résistance qui ne cesse de combattre les forces soviétiques qu’en 1922.

Sous la domination soviétique, une nouvelle série d’entités politiques sont établies.

En avril 1918, la république socialiste soviétique (RSSA -A comme autonome, je suppose) du Turkestan*, rattachée à la république socialiste fédérative soviétique (RSFS) de Russie, est créée.

Les États vassaux de Khiva* (ou Kharzem) et de Boukhara* conservent leurs anciens territoires et deviennent des républiques officiellement indépendantes en 1920.

C’est en 1924 que la république socialiste soviétique (RSS) d’Ouzbékistan voit le jour, réunissant les territoires de l’ancienne RSSA du Turkestan* et des républiques soviétiques de Khiva* et de Boukhara*.

Jusqu’en 1929, la RSSA du Tadjikistan* continue de faire partie de la RSS d’Ouzbékistan, alors que l’ancienne RSSA de Karakalpakie* ne la rejoint qu’en 1936.

 

6.- Depuis 1991

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Comme dans les autres pays d’Asie centrale, l’indépendance de l’Ouzbékistan, proclamée le 1° septembre 1991, n’est pas l’aboutissement d’un mouvement nationaliste.

Le parti communiste d’Ouzbékistan, sous la direction du premier secrétaire Rachidov, avait profité du long règne de Brejnev pour devenir autonome et mettre en place des réseaux d’enrichissement à la limite du système mafieux, tout en manifestant une loyauté politique sans faille envers Moscou.

Les purges décidées par le nouveau maître de l’U.R.S.S. , Andropov, en 1983, ont cependant crée un ressentiment profond dans la nomenklatura ouzbek, qui a quitté sans trop de regret le navire soviétique.

(Extrait de “Victorieuse Russie “ de Hélène Carrère d’Encause - Ed. Fayard 1992 page 73).

“ Sur le terrain, le mépris des élites locales reste patent. Ainsi, par exemple, en Ouzbékistan, au début des années cinquante, le secrétariat du Comité central, véritable organe dirigeant de la république comptait cinq Russes parmi ses huit membres. Sur les douze départements économiques de l’organisation du parti - qui dominait totalement les organes de l’État - deux, seulement étaient dirigés par les Ouzbeks. L’ensemble des postes de responsabilité du Parti détenus par les Russes représentait les 4/5 de l’effectif total. Si l’on songe qu’en Ouzbékistan la population ouzbek représentait dans ces années autour de 82 % de la population totale de la république, et les Russes 13 % seulement, on peut juger aisément du caractère “dominant” de la présence russe.”

(Extrait de “Victorieuse Russie “ de Hélène Carrère d’Encause - Ed. Fayard 1992

pages 193 et 194).

“La guerre d’Afghanistan ouvrit en 1979 une seconde phase dans la découverte progressive des rancoeurs antirusses. En Asie centrale, là où la langue, la proximité géographique, la parenté tribale créaient des solidarités entre les peuples de la région - Ouzbékistan, Tadjikistan, Turkménistan avant tout - et l’Afghanistan envahi par les troupes soviétiques, on commença à évoquer le conflit en termes antirusses. Des Russes avaient envahi un pays peuplé d’authentiques parents. Ceux qui en étaient proches à l’intérieur même des frontières soviétiques ne pouvaient que s’en sentir solidaires contre les Russes. Et, à défaut de manifestations ouvertes d’hostilité - le temps n’était pas encore venu où de telles activités étaient possibles -, des inscriptions violemment antirusses couvrirent les murs de toute l’Asie Centrale. Les Russes de Tachkent ou d’Achkhabad furent souvent bousculés, insultés, accusés d’être complices d’une armée d’envahisseurs. Plus encore, les slogans tracés la nuit sur les murs et sur les chaussées établirent un lien entre l’occupation subie par les Afghans et celle imposée à leurs frères d’Asie centrale. A Kaboul comme à Tachkent, nous sommes “tous victimes de l’occupation russe”. Le ton montait, les arguments s’aggravaient. La mise en accusation de la politique extérieure soviétique s’accompagnait d’une critique de la politique de migration intérieure qui, partout installait des Russes, modèle d’une civilisation avancée, porte-parole de l’internationalisme, mais surtout responsables de tous les secteurs et emplois vitaux. Longtemps tues, les rancoeurs perçaient. Elles ont nourri durablement un sentiment de frustration qui confondait griefs passés - les politiques des années trente - et situation présente. Au début des années quatre-vingt, il était clair que le silence des sociétés, dû à la terreur était en passe de prendre fin.”

Le premier secrétaire du Parti Communiste (rebaptisé Parti Démocrate Populaire le 14 septembre 1991), Islam Karimov, est devenu, sans coup férir président le la République en Décembre 1991 avec 86 % des suffrages.

La constitution, adoptée en décembre 1992, instaure un régime largement présidentiel.

La politique menée par le président Karimov a clairement visé un double objectif:

- Assurer une véritable indépendance (en particulier par rapport à la Russie).

- Mettre en place un régime présidentiel autoritaire qui exclu toute véritable opposition.

L’Ouzbékistan est devenu membre de l’Organisation des Nations Unies (ONU) en 1992.Avec plus de 20 millions d’habitants et une superficie de 447.400 kilomètres carrés, l’Ouzbékistan est le poids lourd de l’Asie Centrale.

Sans le dire explicitement, Tachkent* reprend le flambeau de l’émirat de Boukhara., qui a dominé du XVIéme au XIXéme siècle la plus grande partie du territoire actuel de l’Ouzbékistan, du Turkménistan* et du Tadjikistan*.

 

La politique d’indépendance s’est jouée sur un registre très large allant du symbolique au stratégique.

Sur le plan symbolique,on récupère un passé glorieux de l’Asie centrale en y trouvant des mythes fondateurs de la nouvelle république: la statue de Karl Marx est remplacée par celle de Tamerlan* (en septembre 1993), fondateur à la fin du XIVéme siècle d’un empire allant d’Ankara à la frontière de Chine. L’empereur Babour*, né à Fergana*, est aussi un héros national, tandis que Rachidov est réhabilité.

La légitimité du régime est avant tout fondée sur un nationalisme ethnique. La loi sur la langue, très rigoureuse, rend l’ouzbek obligatoire dans toute la pratique administrative, ce qui a eu pour effet d’ouzbékiser très rapidement l’administration et l’université, cantonnant les russophones dans quelques fonctions techniques sans influence politique. La double nationalité est refusée malgré les demandes pressantes de Moscou.

Le choix du nouvel alphabet montre bien comment Tachkent* veut se positionner sur l’échiquier régional: le gouvernement a décidé d’adopter l’alphabet latin pour marquer son ancrage “européen”, contre l’influence russe (alphabet cyrillique en vigueur) et l’influence venue du Moyen-Orient (l’Iran et les milieux musulmans incitant au retour de l’alphabet arabe).

Mais cet alphabet latin diffère aussi sensiblement de l’alphabet turc: Tachkent* veut clairement montrer qu’il ne cherche pas de nouveaux grand frère.

Sur le plan stratégique, militaire et diplomatique, Tachkent* accepte difficilement la présence des gardes-frontières russes, faute de force militaire suffisante, mais réduit considérablement la présence russe sur son territoire (il ne resterait qu’une base aérienne dans la vallée de la Fergana*) et “ouzbekise” les cadres militaires qui serait actuellement composés de 60 % d’autochtones, il y a donc encore beaucoup d’officiers russes sous contrat. Un accord a été signé avec les États-Unis en 1996 pour l’entraînement des sous-officiers.

Tachkent* refuse avec constance de déléguer à la CEI tout élément de souveraineté, à commencer par le militaire. Au sommet de la CEI de février 1995, Tachkent* refuse (avec les Turkmènes, les Azéris et les Ukrainiens) de signer un avenant militaire contraignant.

Tachkent* s’efforce aussi de développer une diplomatie régionale autonome par rapport à Moscou.

Tout en conservant des liens naturels avec la Russie, le pays d’Islam Karimov s’ouvre avec prudence aux pays islamiques et à l’Occident et cherche à se démarquer systématiquement de la Russie. Ce mouvement d’ouverture s’est accéléré et se reflète dans la structure des échanges: depuis 1995, les exportations vers la CEI ont baissé de 41 % en faveur des pays comme l’Allemagne ou le Japon.

Tachkent* s’est aussi efforcé de se rapprocher des États-Unis après une période de tension, où Washington exerçait de fortes et vaines pressions pour que l’opposition ouzbek soit autorisée.

Ce rapprochement s’est traduit par l’approbation inattendue des nouvelles sanctions américaines contre l’Iran (Mai 1995). Les relations de l’Ouzbékistan avec les pays voisins sont plutôt froides .

Avec l’Iran, c’est la méfiance réciproque qui règne.

L’Ouzbékistan est aussi très critique à l’égard des velléités panturquistes d’Ankara. Tachkent* a protesté contre l’asile accordé par la Turquie à Muhammad Saleh et a rappelé ses boursiers de Turquie.

Au plan régional, l’Ouzbékistan suit attentivement les deux conflits qui se déroulent à ses portes, le premier, en Afghanistan*, le second au Tadjikistan* où vit une forte communauté ouzbek.

En Afghanistan*, les intérêts ouzbek sont contradictoires, une partie du commerce ouzbek passe par le port de Karachi au Pakistan, or le président Karimov refuse de reconnaître le pouvoir théocratique absolu instauré par les talibans en Afghanistan*.

Si en Afghanistan*, il soutient le général Doustom (un Ouzbek qui tient le centre nord du pays) pour mieux verrouiller de l’extérieur sa frontière, au Tadjikistan*, Tachkent* qui s’était d’abord allié à Moscou pour chasser la coalition islamo démocrate au pouvoir en 1992, s’oppose, depuis 1994, au gouvernement soutenu par les Russes et tente à la fois de promouvoir les dirigeants de la province du Nord (enclavée dans l’Ouzbékistan) et de reprendre langue avec l’opposition islamo démocrate, reçue officiellement à Tachkent* en avril 1995.

Le traité de paix signé à Moscou le 27 juin 1997 s’est fait sans consultation de l’Ouzbékistan, où certains milieux politiques et industriels soutiennent ouvertement la faction du Nord (issue de la région de Khodjent* ex Leninabad* dont les liens avec la Fergana* sont séculaires), la grande perdante du conflit.

La reprise de Mazar-é Charif* au printemps 1997 par les milices ouzbek du général Doustom et les milices Hazaras* chiites a soulagé le gouvernement ouzbek qui s’inquiétait de l’installation à ses portes d’un pouvoir complètement hostile, qui l’obligerait à se retourner vers la CEI à dominante russe.

 

L’autorité du régime présidentiel se manifeste sur le plan intérieur, où le président Karimov s’est efforcé, avec succès, de réduire l’opposition et de mettre en place un régime présidentiel autoritaire.

Après l’élection présidentielle de 1991, les partis de l’opposition Erk (Muhammad Saleh) et Birlik (Les frères Poulatov) ont été interdits, leurs dirigeants arrêtés, jugés, puis libérés (dont A.Poulatov) pour désamorcer la pression internationale.

Les élections législatives de décembre 1994 (avec un deuxième tour en janvier 1995), très verrouillées par le gouvernement, se sont soldées par la victoire annoncée du Parti Démocrate Populaire d’Ouzbékistan (parti présidentiel), même si la présence d’une opposition officielle , le Parti du Progrès de la Patrie, permet de maintenir une apparence de pluripartisme.

La véritable opposition a été mise dans l’impossibilité de participer au scrutin.

Cependant, l’élection de ce nouveau parlement est significative, car elle montre l’ouzbékisation de la vie politique: 86 % des députés sont d’origine ethnique ouzbek, alors que le pourcentage des Ouzbeks dans la population se situe aux alentours de 75 %.

Dans la foulée des législatives, le gouvernement organisa un référendum pour prolonger le mandat du président jusqu’en 2000, ce qui fut fait.

L’opposition démocratique étant réduite, le seul risque de contestation du régime venait de l’Islam. Mais le gouvernement joua ici une carte subtile. Les zones où le fondamentalisme est actif représentent avant tout une opposition régionaliste (vallée de la Fergana*, qui a très peu de représentants dans le pouvoir central): elles ont été réduites assez facilement, comme dans la ville de Namangan*, brièvement contrôlée en 1992 par le parti islamiste.

Le président Karimov s’efforce de développer un Islam officiel et de récupérer, à son profit, une certaine légitimité islamique. Le mufti officiel nommé à l’époque soviétique, Muhammad Youssof, a été mis à l’écart au printemps de 1993 et remplacé par un personnage beaucoup moins prestigieux et très proche des autorités: Hajji Mukhtar Abdoullah, qui, comme son prédécesseur, est d’une famille de religieux soufis appartenant à la confrérie Naqshbandi.

Le régime s’efforce de réhabiliter un Islam “ à l’ouzbek” en, jouant entre autre sur le fait que le fondateur de l’ordre soufi des Naqshbandi a son tombeau dans la ville ouzbek de Boukhara*. Les fêtes religieuses sont déclarées officielles, le drapeau ouzbek porte un croissant et une bande verte.

Si l’Islam politique a peu d’impact, une certaine réislamisation de la vie quotidienne et de la société est perceptible sous l’influence de réseaux financés par la ligne islamique mondiale.

 

UNE ÉCONOMIE EN MUTATION

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L’Ouzbékistan, désorganisé dans ses échanges commerciaux en raison de la dissolution de l’URSS, semble s’engager au ralenti sur la voie du passage à une économie de marché.

En 1994, le produit intérieur brut (PNB) s’élevait à 21,9 milliards de dollars, soit un revenu annuel moyen de 900 dollars par habitants et une chute de 14 % par rapport à 1991.

Le coton reste le principal produit d’exportation et le gouvernement s’efforce de trouver de nouveaux débouchés.

Malgré l’annonce d’une privatisation de l’économie, le système reste encore très soviétique: les kolkhozes dominent les campagnes, d’autant qu’ils correspondent à des groupes de solidarité locaux très ancrés.

Les échanges avec l’extérieur sont contrôlés par les différents ministères et agences gouvernementales. Mais une ouverture est nettement perceptible.

En 1995, la Banque mondiale et le F.M.I. ont décerné un satisfecit à l’Ouzbékistan pour ses progrès. Une devis nationale le Soum, a été introduit en 1994. Les milieux d’affaire occidentaux s’intéressent de plus en plus à l’Ouzbékistan (Airbus Industrie).

Il y a peu de pétrole exploité, mais le pays dispose de mines d’or (sans doute 70 tonnes par an).

Agriculture

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L’agriculture reste la base de l’économie du pays. Elle représente 28,5 % du PIB et occupe 34 % de la population active(coefficient 0,8235). L’Ouzbékistan est le cinquième producteur et exportateur mondial de coton, entièrement destiné à l’exportation. Le pays est également producteur de soie et de peaux de caracul.

Cette situation de monoculture a rendu l’Ouzbékistan très dépendant de l’extérieur en matière alimentaire. Le pays importe environ deux tiers des céréales, un tiers de la viande, un quart du lait et la moitié des pommes de terre qu’il consomme.

Mines et industries

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Le secteur secondaire représente environ 24 % du PIB et occupe 26 % de la population active (coefficient 0,9231).

L’Ouzbékistan possède une assez forte industrie lourde fondée sur la transformation de ses grandes richesses minières: le charbon, mais surtout le gaz naturel, dont il est le 9éme producteur mondial ou l’or (7éme producteur mondial).

De plus, il compte un secteur de transformation dont les principaux produits sont les constructions mécaniques, le textile, le matériel électrique.

La découverte récente de pétrole, dans la vallée du Fergana*, à considérablement augmenté la production intérieure, mais le pays reste toujours dépendant des importations pour couvrir ses besoins.

L’augmentation de sa production d’hydrocarbure pourrait suppléer au manque de ressources financières qui entrave son développement industriel.

Agriculture :PIB/Pop: = 28,5/34 = Coeff: 0,8235

Industrie :PIB/Pop: = 24/26 = coeff: 0,9231

Autres : PIB= 100 - 28,5 - 24 = 47,5 %

Population: = 100 - 34 - 26 = 40 %

Autres: PIB/Pop: = 47,5/40 = Coeff: 1,1875

Comparaison: Agr./Autres = 0,8235 / 1,1875 = 69,35 %

Ind./Autres = 0,9231 / 1,1875 = 77,73 %

Échanges

-------------

Comme beaucoup d’autres anciennes républiques soviétiques, l’économie de l’Ouzbékistan a souffert de la dissolution de l’URSS, ainsi que de ses effets secondaires sur les échanges commerciaux traditionnels.Les machines, les pièces détachées, le carburant et les importations alimentaires se sont raréfiées pendant la période post-soviétique.

Le gouvernement a retardé le passage à l’économie de marché si bien que de nombreux secteurs restent majoritairement entre les mains de l’État. Des contrôles de prix ont été imposés sur plusieurs biens de consommation, et l’État continue à subventionner les entreprises et les exploitations agricoles peu rentables.

Les privatisations ont donc été très limitées.

Par ailleurs, la propriété foncière privée n’est toujours pas légale.

En 1993, l’Ouzbékistan a introduit, en remplacement du rouble russe, le Sum coupon, monnaie provisoire, elle-même remplacée en juillet 1994 par le Sum Ouzbek. Une zone de libre échange a été établie, au début de l’année 1994, entre le Kazakhstan et le Kirghizistan voisins.

 

BIBLIOGRAPHIE

===============

 

@ Encyclopaedia Universalis - France S.A.

@ Encyclopédie Microsoft - Encarta - 1993 - 1998 Microsoft Corporation.

ALBERT Michel Capitalisme contre capitalisme - Ed. Seuil 1991.

CAHEN Claude L’Islam - Des origines au début de l’empire ottoman - Ed. Hachette 1995.

CARRERE d’ENCAUSSE Hélène L’empire éclaté - Ed. Flammarion 1978.

Victorieuse Russie - Ed. Fayard 1992.

CASTELLAN Georges Histoire des Balkans XIVéme - XXéme S. - Ed. Arthème Fayard 1991.

LAROUSSE Petit Larousse en couleur

Dictionnaire encyclopédique Ed. Larousse 1991.

NAGELS Jacques La tiers-mondisation de l’URSS ?

Ed. Université de Bruxelles 1993.

RIBAKOV Anatoli Les enfants de l’Arbat - Ed. Albin Michel 1998.

SOLJENITSYNE Alexandre L’archipel du goulag - Ed. Seuil 1974.

 

 

 

 

 

 

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15 septembre 2006 5 15 /09 /septembre /2006 09:51

EGYPTE PHARAONIQUE - VOCABULAIRE

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Glossaire

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Akhet           Période de crue (15 juin - 20 octobre)

Amon           Dieu tutélaire de Thèbes et plus tard de tout le pays.

Identifié à Râ.

Anket           Femme du Dieu Khnoum

Ankh            Probablement une lanière de sandale nouée ou enroulée

pour former le hiéroglyphe symbolisant la vie.

Anubis         Dieu et gardien des morts, représenté sous l’aspect d’un chacal.

Aroura         Trois quart d’acre (0,4 Has x 3/4 = environ 0,3 has).

Aton             Manifestation divine du soleil, plus tard Dieu unique et

vénéré comme tel.

Atoum          Dieu créateur d’Iouniou, né par sa propre volonté du

chaos primitif, seigneur  de toute chose.

Ba                 Un aspect de la personnalité associée à l’âme, pouvant

revêtir diverses formes  et quitter la tombe du mort.

Bastet           Déesse chat.

Basse-Egypte    Égypte du Nord (incluant le delta), de la

méditerranée jusqu’au sud de Memphis.

Benben         Bouche primitive de la terre ou pierre de laquelle

est née toute chose. Manifestation d’Atoum .

                      Représentée plus tard à Iouniou et ailleurs sous la

forme d’un obélisque.

Coudée         Mesure de longueur, environ 52 centimètres

pour la coudée royale divisée en 7 palmes (28 doigts).

                     Petite coudée: 44,3 centimètres (6 palmes - 24 doigts).

Écriture hiératique      Écriture cursive ou hiéroglyphes.

Geb              Dieu de la terre.

Hapi              Il est le Dieu du Nil qui dirige les eaux du Nil et l’inondation.

Hathor          Reine mère de tous les Dieux, adorée sous forme

d’une vache.  Plus tard déesse de l’amour.

Haute-Egypte   Sud de l’Égypte, du sud de Memphis à la première cataracte.

Héquat          Équivalent 4,54 litres.

Hin               Un demi-litre.

Horus            Fils d’Isis et d’Osiris, dieu du ciel, représenté par un faucon.

                     Identifié plus tard au Dieu solaire.

Itar               Environ 10 kilomètres.

Isis               Épouse d’Osiris, mère d’Horus. Déesse protectrice des cercueils.

Ka                Double de chaque être qui survit après la mort.

Khatte (Hatti)    Pays des Hittites dont la capitale est Hattousa,

dans la Turquie moderne.

Kepresh        Couronne de guerre, bleue, généralement portée par le pharaon.

Khepri           Il est le Dieu qui vient à l’existence soi-même.

                     Il représente le soleil du matin et a pris la forme d’un scarabée.

                     Héliopolis fut le centre de son culte.

                     Il fut associé au Dieu Râ sous le nom de “Kheper-Râ”.

Kité               Un dixième de deben (9 grammes).

Khnoum       Dieu créateur qui forme avec ses femmes, Satet et

Anket la triade de la première cataracte qui fut le centre de son culte.

                     Il prend la forme de bélier ou d’un homme à tête de bélier.

Khonsu         Il est le fils d’Amun et Mout. Il fut représenté

sous la forme d’un enfant avec le croissant lunaire sur sa tête et les

sceptres dans ses mains.

Kouch           Haute Nubie (au sud), de la deuxième à la sixième cataracte.

Maat             Déesse incarnant la loi, la vérité, l’ordre et la justice.

Meen            Dieu de la fertilité en Égypte ancienne.

                     Il fut associé au dieu Amon sous le nom d’”Amon Mee”.

                     Il fut représenté sous la forme d’un homme

debout vêtu d’une robe étroite et levant une de ses  mains alors que

l’autre main disparaît sous sa robe.

                     Des fêtes furent célébrées pour ce dieu à Ekhmeem et

à Quelft aux époques de la récolte.

Mesure-rivière    Équivalent de 20.000 coudées (10 kilomètres).

Min               Dieu de la fertilité.

Mitani            Empire formé par les Hourrites dans une région appelée Naharina.

Montou         Dieu de la guerre. Dieu tutélaire du Kap.

Mout             Déesse, épouse d’Amon.

Nefertem        Est le fils de Ptah et de Sekmeht.

                      Il représente  le dieu de la fleur éternelle de lotus.

                      Il prend la forme d’un homme ayant la fleur  de lotus

et deux plumes sur la tête.

Neith              Déesse effrayante tendant à la main l’arc et les deux

flèches ses symboles sacrés. Protectrice des cercueils.

Nekhbet         Dieu à tête de vautour représentant la Haute-Egypte.

Nephtees        Déesse protectrice des cercueils.

Nomarque      Personnage officiel de la haute administration

d’une province ou nome.

Nome             Division administrative ou province dans l’Égypte ancienne.

Nout              Déesse du ciel.

Nubie             Région s’étendant de la frontière sud de l’Égypte

(première cataracte) à la sixième cataracte  au Soudan, englobant

les pays de Wawat et de Kouch.

Oipé               Environ un demi boisseau (15 litres).

Osiris              Dieu des morts.

Peret              Quatrième saison (15 octobre 15 février).

Prêtres des étoiles      Prêtres responsables de l’entretien et de la

décoration des statues des Dieux.

Prêtres horlogers     Prêtres gardiens du temps.

Prêtres-lecteurs       Prêtres chargés de la lecture des textes rituels.

Ptah                Dieu de la Création et des Arts.

                       Vénéré plus spécialement à Memphis.

                       Considéré comme le père de tous les Dieux.

                   Il est le Dieu le plus célèbre en Égypte.

                       Il a la forme d’un homme ou bien d’un homme

à la tête de faucon surmonté par le disque solaire.

                       Héliopolis était le centre de son culte.

                       Il fut associé au Dieu Amon depuis le Moyen

Empire sous le nom de “Amon Râ”.

Satet               Femme du Dieu Khnoum.

Scribe du domaine      Administrateur principal du domaine du temple.

Sekhem          Sceptre symbole de puissance et d’autorité.

Sekhmet         Elle est la femme du Dieu Ptah et la mère du Dieu Nefertem.

                       Elle prend la forme d’une femme à tête de lionne

surmontée par le disque solaire et le cobra.

                       Elle fut la déesse de la guerre qu’accompagne le roi

lors de ses invasions. 

                       Elle fut aussi “l’oeil de Râ” qui détruit l’humanité.

                       “La grande magicienne” était un de ses titres.

Séniou           Un douzième de deben (7.6 grammes).

Serket            Déesse protectrice des cercueils.

Setchar           Équivalent de 1000 coudées carrées ou deux tiers

d’acres (2.730 mètres carrés).

Seth                Frère d’Osiris et oncle d’Horus.

Shât                Équivalent de 7,5 grammes.

Shemu            Époque de la sécheresse (15 février - 15 juin).

Shou              Dieu de l’air.

Shouyet-Râ     Abri en forme de reliquaire.

Sibium            Noir d’antimoine servant de cosmétique pour les

paupières et les yeux.

Sobek             Dieu associé à Râ et à Pharaon, prenant la forme d’un crocodile.

Sokar              Dieu du cimetière dans l’ancien empire.

                       Le centre de son culte était Memphis.

                       Le nom de la ville de Saqqarah est dérivé de son nom.

Taweret           Le grand qui protège les mères enceintes pendant

                       la délivrance.

Tefnout           Déesse de la rosée et de l’humidité venant du ciel,

soeur de Shou et fille d’Atoum.

Thot                Scribe des dieux, inventeur de l’écriture.

                       Associé à la sagesse et à la connaissance.

Uroeus            Serpent surmontant le diadème ou la couronne du pharaon.

Ushebti           Figurine enterrée avec le mort et chargée de veiller

sur lui dans l’autre monde.

Wadjet            Déesse-serpent de Basse-Egypte.

Wawat             Basse Nubie (au Nord), de la frontière d’Assouan (

Siène) à la seconde cataracte.

                        Souvent assimilée au pays de Kouch.

 

 

 

  

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