U.R.S.S. - C.E.I. ==============
LA TIERS - MONDISATION DE L’U.R.S.S. ?
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Auteur: Jacques Nagels
Éditions de l’Université de Bruxelles 1993
L’écroulement politique à la fin des années ‘80 a entraîné la dislocation de son économie.
Depuis une décennie déjà, cette économie donnait des signes d’essoufflement, incapable, dans sa structure d’assimiler la technologie et les techniques de management modernes.
Quel va être son devenir ?
La néo-libéralisation sauvage la précipite dans le giron des Centres de la Triade (USA - Europe de l’Ouest - Japon) poussée par les recommandations du FMI, avec presque inéluctablement, la perspective d’une tiers-mondisation.
L’horizon ne semble cependant pas totalement bouché; une solution alternative semble se dessiner, son acceptation, sa réalisation, son succès, dépendront des futurs décideurs économico politiques et de la bonne volonté des puissants partenaires mondiaux à économie libérale.
1.- L’ancien régime.
Une chape de plomb s’appesanti lourdement à partir de 1917 sur l’ancien empire des tsars avec l’arrivée au pouvoir du bolchevisme.
L’économie traditionnellement peu expansive s’est retrouvée verrouillée pour plus de 70 ans dans les limites, variables, dans le temps, du nouvel empire des Soviets.
Autocentrée, planifiée, l’économie de l’URSS inclus toutes les entreprises, leurs productions, les prix de cession dans un vaste plan d’ensemble au sein duquel chaque unité économique est un simple rouage.
Le plein emploi est ainsi assuré, la production des biens continue, mais toute notion de compétitivité, de concurrence, de rentabilité, disparaît, avec pour conséquence un immense gaspillage, le suremploi, le laxisme dans le management, la négation de la rentabilité du capital, l’absence de motivation, autant de facteurs qui vont précipiter le pays dans une stagnation économique autodestructrice.
Une industrie cependant, reste compétitive: c’est l’industrie de l’armement, qui draine les cerveau et la technologie moderne; ses clients, souvent des pays du tiers-monde règlent leurs factures en produits de première nécessité à faible valeur ajoutée.
Les autres exportations sont faibles, produits énergétiques, or, diamants, produits de l’industrie extractive, limitées strictement par compensation aux besoins des importations.
Après la guerre 40 - 45, les pays industriels se rééquipent, restructurent leurs industries, cherchent de nouvelles technologies, se modernisent grâce au plan Marshall; l’URSS, exclue du fait de son isolement, reconstruit son industrie sur la base de la fin des années ‘30.
Quarante ans après la technologie aura peu changé et aura pris du retard sur celle du reste du monde.
2.- État économique de l’Union en 1993.
L’écroulement du système, à la fin des années ‘80, était inévitable, la déliquescence totale du système a laissé l’économie exsangue, une coquille vide subissant la pression extérieure; les murs ont cédé.
Quatre ans après, la situation est dramatique.
L’ouverture sauvage à l’économie de marché a totalement perturbé l’équilibre économique autocentrés.
La privatisation familiale, suivie de la création de PME, s’est développée sans plan d’ensemble et s’est propagée aux industries manufacturières.
Le retard technologique, l’inexpérience du management évoluant dans une économie libérale a mis sur le marché des produits de qualité douteuse à des prix inadéquats et absolument inexportables.
Les faillites, les restructurations ont jeté sur le marché de l’emploi une grande quantité de travailleurs aux qualifications inadaptées aux besoins, un sous-prolétariat qui envahi les villes avec l’apparition de mendiants, de clochards et de délinquants divers, une omniprésente corruption.
Une économie parallèle se développe, trafics, détournements de biens publics, phénomènes mafieux, prostitution etc... le règne de la débrouille sur lequel on ne peut absolument pas bâtir une économie moderne.
L’industrie de l’armement voit ses débouchés se limiter du fait de la détente avec comme corollaires le chômage, aggravé par la mise en disponibilité de plusieurs centaines de milliers de militaires démobilisés et la réduction des activités des industries civiles militaires.
Du fait de cette néo-libéralisation sauvage, les structures mises en place par la planification deviennent inutiles, elles libèrent une grande quantité de techniciens du tertiaire ayant une certaine expérience dans le management et les finances, même si cette expérience n’est pas immédiatement transposable du système étatique au système libéral.
Le vide laissé par la déstructuration a attiré de know-how et les capitaux des pays riches, les flux commerciaux Est Est ont tendance, petit à petit, à être remplacé par des flux Ouest Est.
Que peut proposer l’ex-URSS aux pays industrialisés ? Essentiellement des produits énergétiques et des matières premières.
Que peuvent proposer les pays industrialisés à l’ex-URSS ? Des produits manufacturés, des biens d’équipement, de la technologie.
Un autre phénomène est à considérer dans le cadre des échanges Est-ouest, c’est celui de la fuite des cerveaux, savants, chercheurs et techniciens nucléaires, dans le domaine aéronautique, fuient l’ex-URSS pour des raisons salariales, un manque de moyens, un découragement alors qu’ils sont sollicités par les secteurs privés et publics de l’Ouest où ils espèrent travailler et vivre dans de bien meilleures conditions.
Finalement, l’ex-URSS se vide de sa substance potentiellement valable, la masse prolétaire se paupérise, le pays, anciennement auto centriste devient périphérique d’un centre de la Triade (USA - Europe de l’Ouest - Japon).
La Russie et les Républiques de l’Est dépendant de plus en plus de l’Europe de l’Ouest; les Républiques asiatiques dépendent de plus en plus du Japon.
Ce n’est pas encore la tiers-mondisation, mais c’est déjà la voie qui y mène.
3.- L’alternative.
Ne versons pas dans un pessimisme exagéré, l’ex-URSS glisse doucement vers la paupérisation, vers la tiers-mondisation, mais il y a une alternative au néolibéralisme sauvage économiquement débilitant.
Nous n’avons aucune base de référence, ce problème est neuf, une analyse est nécessaire et les réformes doivent être calculées et dosées.
Une révolution économique serait génératrice de catastrophe, les recommandations du FMI sont peut-être trop draconiennes, trop impératives.
Une évolution lente et calculée, qui préserverait et s’appuierait sur les acquis aurait des chances d’inverser le sens de la pente savonneuse.
Le secteur marchand peut être prioritairement privatisé, le capital primitif peut être trouvé soit dans des fonds propres créés ces dernières années par l’incapacité des ménages a assouvir leurs besoins en biens de consommation; malheureusement, cette épargne des familles a été sévèrement ponctionné par la dévaluation du rouble.
Toutefois, un grand nombre d’entreprises, agricoles, commerciales, petites manufactures, étatisées, existent et peuvent être privatisées, éventuellement supportées par des joint-ventures avec des entreprises de pays à économie libérale.
Les aides financières en provenance de l’État doivent être conditionnées à des résultats, l’ère des subsides à fonds perdus doit être tout à fait révolue et l’octroi d’un subside doit faire l’objet d’une étude et d’un véritable contrat entre l’organisme prêteur et l’entreprise bénéficiaire.
L’ex-URSS possède actuellement des techniciens issus du plan, capable d’évaluer, d’apprécier, de juger l’opportunité et les conditions de prêts, après un minimum de formation de recyclage, qui pourrait être organisé par les entreprises spécialisées des pays à économie libérale ou par des organismes internationaux (Banque Mondiale, FMI, etc...).
Les entreprises doivent acquérir un sens civique, payer leurs impôts, rapatrier leurs devises, s’abstenir de toute activité illicite, fuir la corruption.
L’État doit garder un rôle moteur dans l’économie.
Son premier rôle est de créer une structure de droit à la nouvelle forme de Société; l’actuel vide juridique handicape fortement les initiatives de financement et de joint-venture en provenance de l’étranger.
Le secteur non-marchand doit rester public,les infrastructures dans le cadre de la santé publique, de l’enseignement, du transport, du marché des capitaux, de la monnaie doivent faire partie des prérogatives d’un État Central.
Les marchés publics doivent faire l’objet d’appels d’offres, les bureaux d’achats doivent mettre les fournisseurs en concurrence, imposer et contrôler les normes des cahiers des charges, le prix, la qualité, le service après-vente, les conditions de paiements.
Mais avant tout, l’État doit être légal, démocratique, accepté par les citoyens, cet aspect politique est loin d’être négligeable.
Le développement doit se faire progressivement, il est inutile de faire de gigantesques réalisations; la modernisation, à une échelle réaliste de l’infrastructure économique existante, incluant un maximum de produits et matériaux fabriqués localement sera la clef du succès.
Quelques secteurs seulement doivent faire massivement appel à l’étranger, les industries d’extraction par exemple où un apport de haute technologie est nécessaire, et surtout les télécommunications qui sont le sang qui véhicule l’information nécessaire au fonctionnement de l’économie libérale.
Il faut profiter des acquis, des situations existantes et passer, petit à petit, à l’économie de marché.
Évolution calculée plutôt que révolution brutale.
J.Nagels 1993
COMMENTAIRE
Le grave accident sociologique que représente la chute du communisme suscite de nombreuses questions quant au devenir de cet immense empire idéologique qu’est l’URSS.
Depuis des siècles, la centralisation administrative, tsariste puis communiste a pesé sur les villages, les mirs, et a été ressentie par la population comme une chape de plomb pesant sur l’économie, la vie sociale des collectivités.
Le soldat et le pope, deux bras séculiers d’une même autorité qui maintenait le peuple dans une stricte obéissance, réglementant la vie, tant du point de vue matériel que spirituel: une main de fer dans un gant d’acier.
Le repli sur la famille, les voisins le village, seul horizon réconfortant, la crainte du missi dominici représentant le “ Big - Brother “ a fait que jamais l’ex URSS ne pourra ressembler aux USA.
L’âme slave est nostalgique, bucolique, fataliste, sa fierté nationale se limite trop souvent aux frontières de son village.
Si les enfants de l’Arbat se sentent moscovites, les paysans des États se sentent toujours moujiks.
Il y a plus de différence entre un Tadjik et un Ukrainien, qu’entre un Californien et un Chicagoan.
Le ciment communiste, issu du cerveau de Karl Marx dans la première moitié du XIXéme siècle, ce ciment qui a soudé cet énorme empire s’est effrité en quelques années.
Les énormes déplacements de populations survenus durant l’ère stalinienne ont brisé, dans de nombreux cas, l’unité ethnique; il est quasiment impossible, dans l’état actuel, de faire correspondre une frontière administrative avec une frontière ethnique.
Cet empire, privé de son ciment, doit éclater, éclate, a déjà éclaté, les forces centrifuges sont puissantes, pas nécessairement individualistes; des communautés d’États apparaissent timidement tels les États Baltes, peut-être des États à prédominance musulmane, Kazakhstan, Ouzbékistan, Turkménistan, Kirghizistan, Tadjikistan et peut-être l’Azerbaïdjan, courtisés, mais réticents par leurs puissants voisins l’Iran.
Mais il y a bien peu de chance de voir un jour les États du Caucase s’unir de quelque manière que ce soit, la Géorgie, l’Arménie, l’Azerbaïdjan et peut être bientôt l’Abkhazie ont trop de points de dissensions que pour envisager une entente avant longtemps.
D’autres encore, voudraient, pour des raisons historiques se rapprocher de leurs voisins hors CEI, telle la Moldavie, parcelle de terre arrachée à la Roumanie, la Biélorussie qui flirterait volontiers avec la Pologne, ou le Tadjikistan qui aurait pu se rapprocher de l’Afghanistan s’il n’avait servi de base à l’horreur de l’agression russe contre Kaboul.
Certains, comme l’Ukraine, ce Texas Centre Européen veulent et peuvent faire cavalier seul et pourraient acquérir leur indépendance politique et économique totale.
Si, en 1990, semblait se dessiner un certain Commonwealth slave, en 1993, l’idée a régressé, mais il n’est pas exclu qu’une telle structure puisse se concrétiser; des États disparaîtraient, d’autres seraient crées, les limites de certains seraient très certainement modifiées.
C’est dans le cadre d’une réelle décentralisation que ces steppes industriellement semi désertiques refleuriront; non pas par l’apparition de quelques méga oasis, énormes complexes industriels extra coutumiers, mais par la floraison de milliers de petites fleurs, autant de régions, de petites villes, de villages qui se développeront.
La reconversion et la modernisation des industries existantes, l’initiative privée sous forme artisanale ou de PME est certainement l’avenir de cette immense contrée.
Le rôle de l’État Central, probablement fédéral, sera d’assurer les services aux collectivités, communications, transports publics, télécommunications, santé, couverture sociale, éducation, monnaie, diplomatie, bourse des valeurs ...
Le financement de cette restructuration ne sera pas aisé, les conditions de l’ex-URSS ne sont pas comparables à celles de l’Allemagne de l’Est, unie historiquement, linguistiquement, culturellement à son grand frère, riche et opulent de l’Ouest.
Qui aidera la CEI ? Le Japon peut être, le FMI, certainement, mais sous quelles conditions et à quel prix ?
Dans l’état actuel des choses, Boris Eltsine ou son successeur ne peut promettre dans l’immédiat au peuple russe, parodiant W. Churchill en 1940 ... que de la peine, de la sueur, des larmes et, hélas!!, du sang; en espérant pour le XXIéme siècle des aurores radieuses avec l’espoir qu’elles ne soient pas rouges.
E.A.Christiane
Bruxelles, le 18.10.1993
Et en 1999 ?
Six ans après ce texte et mes commentaires, la situation a évolué.
Boris Eltsine, à la tête de l’État, n’a pas su, n’a pas eu les capacités techniques et morales, ni la santé pour assumer efficacement la responsabilité de la restructuration.
En Russie, la situation politique est floue, la faiblesse du gouvernement de Moscou stimulent les tensions et les tendances autonomistes, des interventions militaires sont de plus en plus souvent nécessaires.
L’économie n’a pas encore décollé, le peuple russe, tout en regrettant le confort, la sécurité de l’ancien régime, ne voudrait pas, dans sa majorité revenir au statut quo ante, il veut aller de l’avant vers un libéralisme doux et progressif.
Les populations semblent être cependant toujours empreintes de la mentalité slave, un certain romantisme, une certaine nostalgie, la Sainte Mère Russie, qui depuis des siècle les a maintenu dans un état proche de l’esclavage, mais qui a subvenu à tous ses besoins.
Quelle déception, cette Matrouchka si puissante, si réconfortante à perdu la guerre contre des bandes armées dans un pays plus pauvre encore que leur pays, puis l’écroulement de tout ce qui faisait le “catéchisme “ de ce peuple.
Comment accepter ce revirement, cette défaite morale, vers où se tourner pour trouver le réconfort, pour retrouver le cocon protecteur.
L’Église, rejetée par l’État, comme une rivale, durant 70 ans, est toujours là, prête a accueillir l’enfant prodigue, heureusement !!
Les États - Unis d’Amérique ont eux aussi perdu une guerre, la défaite du Vietnam fut aussi très cruelle, très déstabilisante pour les Nord-américains.
Mais ils ont une autre conception de l’État, ce n’est pas la MÈRE patrie, ils sont fier de leurs relations avec leur pays, qui n’est pas une relation parents enfants, mais plutôt un partenariat.
La Russie est la MERE de tous les Russes, les États-Unis sont l’ÉPOUSE, la partenaire des Américains, ils considèrent qu’ils doivent la féconder, lui permettre de produire, d’être riche et de les enrichir par la même occasion, mais ils n’attendent pas d’elle qu’elle leur apporte l’opulence et le réconfort; c’est toute la différence entre la dépendance et le libéralisme.
Le citoyen russe attend de ses dirigeants qu’ils se libèrent de l’emprise des systèmes mafieux et qu’ils interviennent dans la structure économique du pays.
Un gouvernement fort, démocratique, avec des projets biens structurés tant du point de vue politique qu’économique et social devrait, d’une manière urgente être mis en place; les militaires auraient peut-être un rôle à y jouer.
Les États périphériques sont devenus autonomes, tant les pays de l’Est que les anciennes Républiques de l’URSS et assument chacun, suivant leurs possibilités leurs responsabilités, leurs prérogatives .
Ils évitent surtout toute ingérence tant de la part du grand voisin russe que des mouvements périphériques entre autres islamistes, mais certains frappent à la porte des grands ensembles occidentaux, l’Europe et l’Otan.
L’évolution est lente, il n’y a pas eu révolution brutale , il y a eu des erreurs commises, certaines sont toujours bien réelles, il y a des abus, des excès, mais lentement la situation progresse, avec de nouvelles forces, des entités administratives plus petites, plus proches des populations, plus lointaines de l’Autorité Centrale.
L’Empire à réellement éclaté.
E.A.Christiane Bruxelles 23.10.1999
LA RUSSIE - CHRONOLOGIE 1801 - 1917
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Extrait de : L’empire des tsars et les russes - de Anatole Leroy-BeaulieuEd: Robert Laffont - Paris 1990 - pages LXXI à LXXX.
1801 - 1825 Règne d’ Alexandre 1er.
1814 Entrée des Alliés à Paris (parmi eux Alexandre 1er).
1815 Création de la Sainte Alliance à l’initiative d’Alexandre 1er;
Quadruple Alliance (Russie - Grande Bretagne - Prusse - Autriche).
1816 Fondation de l’université de Saint Pétersbourg
1816 - 1819 Émancipation des serfs dans les provinces baltiques
(sans allocation de terres).
1822 Interdiction de la Franc-maçonnerie.
1825 - 1855 Règne de Nicolas 1er.
1825 Révolte des décembristes (Officier libéraux d’origine noble pour la
plupart).
1826 - 1828 Guerre avec la Perse - Traité de Turkmantchaï.
1828 - 1829 Guerre avec la Turquie - Traité d’Andrinople - Annexion des
bouches du Danube et d’une partie du Caucase.
1830 - 1831 Insurrection polonaise.
1831 Publication d’ “Eugène Oneguine” de Pouchkine.
1833 Publication du recueil des lois de l’empire.
Traité d’Unkiar Iskelessi avec la Turquie.
1834 - 1859 Insurrection de Shamil dans le Caucase.
1836 Publication du “Révizor” de Gogol.
1838 Publication de “L’inspecteur général “ de Gogol.
Construction d’une ligne de chemin de fer entre Saint Pétersbourg et
Tsarskoïe Selo.
1840 Statut des paysans d’usines.
1841 Réforme du statut des paysans d’État du comte Kiselev.
1842 Décrets sur les paysans “obligés” (à travailler dans les usines
et les mines).
1843 Première ligne de télégraphe.
Publication de “La Russie en 1839” de Custine.
1847 Loi sur les inventaires (des obligations serviles) du gouverneur Bibikov
à Kiev.
1848 Loi permettant aux paysans d’acquérir une propriété immobilière.
Soulèvement dans les provinces danubiennes.
1849 Alliance austro russe contre les Hongrois insurgés.
1850 Dostoïevski condamné au bagne.
1851 Inauguration de la ligne de chemin de fer entre
Saint-Pétersbourg et Moscou.
1852 Publication du “Récit d”un chasseur” de Tourgueniev.
1853 Début de la guerre russo-turque.
1853 - 1856 Guerre de Crimée (contre la Turquie, puis la France, l’Angleterre et la Sardaigne).
1855 - 1881 Règne d’Alexandre II, dont les premières années sont
marquées par des réformes.
1855 - 1867 Herzen publie, à l’étranger, le “Kolokol”.
1857 Institution d’un comité secret pour l’élaboration de l’émancipation
volontaire.
Rescrit du gouverneur Nazimov sur la volonté d’émancipation des
serfs.
1858 Institution du Comité principal pour l’émancipation des serfs.
Traité d’Aigun avec la Chine.
La Russie acquiert la vallée de l’Amour.
Fondation de Khabarovsk.
1859 Établissement du comité de rédaction pour l’émancipation.
Chemin de fer de Saint-Pétersbourg à Varsovie.
Gontcharov , “Oblomov”.
1860 Établissement de la Banque d’État.
Fondation de Vladivostok.
Traité de Pékin (région de l’Oussouri acquise par la Russie).
1861 19 février: Proclamation de l’émancipation des serfs: liberté individuelle pour les serfs à condition de racheter une terre au prix dont l’État fait l’avance; mais les lots sont trop petits et les paysans doivent louer d’autres terres ou aller travailler dans les usines. Rétablissement de l’administration locale en Pologne.
1862 Publication de “Pères et fils” de Tourgueniev.
Première manifestation des nihilistes.
Formation du groupe révolutionnaire “ Terre et Liberté”.
1863 Émancipation des serfs de la couronne.
Statut libéral des universités.
Introduction de l’impôt indirect sur la vente d’alcool.
1863 - 1864 Insurrection polonaise.1864 Réforme judiciaire.
Réforme de l’administration locale (zemstvos).
Réforme de l’éducation primaire et secondaire.
Première association de crédit mutuel.
1865 Émancipation des serfs de l’État.
Prise de Tachkent.
1865 - 1885 Conquête de l’Asie centrale.1866 Publication de “Crimes et châtiments” de Dostoïevski.
4 avril : Attentat manqué de Karakozov contre le tsar.
1867 Vente de l’Alaska aux États - Unis.
1868 Conquête de Samarkand et de Boukhara.
1869 Publication de “Guerre et paix “ de Tolstoï.
Pour la première fois, les femmes sont admises à certains cours de
l’université de Saint-Pétersbourg.
1869 - 1870 Groupe révolutionnaire “Justice et Peuple” dirigé par Netchaïev.
1870 Fin de la neutralité de la mer Noire.
Réforme de l’administration municipale.
Création de la section russe de la première internationale.
1871 Premier pogrom antijuif à Odessa: législation restrictive concernant l’admission des juifs dans les collèges et lycées.
Première usine sidérurgique en Ukraine.
1872 Admission des femmes à la faculté de médecine.
1873 Conquête de Khiva.
Grève aux usines textiles Mozorov à Moscou.
1874 Réforme de l’armée; introduction du service militaire obligatoire.
1874 - 1876 Mouvement radical “Aller au peuple”.
1875 Organisation de l’Union ouvrière du Sud.
Acquisition de l’île Sakhaline par traité avec le Japon.
Impôt sur la propriété.
1876 Fondation de la société révolutionnaire “Terre et Liberté”.
Prohibition d’imprimer en langue ukrainienne.
Démonstration révolutionnaire devant la cathédrale de Kazan à Saint-Pétersbourg.
1877 Publication de “Anna Karénine” de Tolstoï.
Premier recensement des propriétés immobilières dans l’empire.
1877 - 1878 Guerre des Balkans contre les Turcs.
1878 Traité de San Stefano: la Turquie perd la Roumanie, la Serbie, le
Monténégro, la Bosnie, l’Herzégovine et la partie septentrionale de
l’Arménie qui va à la Russie, comme la Bessarabie.
Union ouvrière du Nord.
Attentat de Véra Zassoulitch contre le gouverneur Trépov,
acquittement.
1879 Le mouvement révolutionnaire se scinde en “Liberté et peuple” et “Répartition noire”; le premier a recours au terrorisme.
Agitation estudiantine dans différentes universités.
1880 Attentat de Khaltourine contre l’empereur (bombe dans le palais
d’hiver).
1880 - 1881 Régime extraordinaire sous la direction du ministre de l’intérieur,
M.T. Loris-Mélikov.
1881 1er mars: Assassinat d’Alexandre II par le groupe terroriste “Liberté et Peuple” .
Loi sur l’état de protection renforcée et extraordinaire (donnant des
pouvoirs discrétionnaires aux autorités de police).
Mort de Dostoïevski.
Ligue des trois empereurs.
1881 Pogroms antijuifs dans diverses villes.
1881 - 1884 Règne d’Alexandre III.
1882 Création de l’Inspection du travail: limitation du travail de nuit des
enfants.
Règlement temporaire concernant les Juifs.
Les Juifs sont expulsés de Moscou.
1883 Banque immobilière pour les paysans.
Fondation par Plekhanov du groupe marxiste “Libération du travail”
à Genève.1884 Statut conservateur pour l’administration des universités.
1885 Banque immobilière pour la noblesse.
Grève dans les usines de Mozorov et première législation ouvrière.
Abolition de la capitation payée par les paysans.
1887 Bismarck interdit les prêts sur valeurs russes.
1888 Tchekhov “La Steppe”.
1889 Création des chefs de cantons ruraux.
1890 Accord franco-russe contre le nihilisme.
1891 Début de la construction du chemin de fer Transsibérien.
Visite d’une escadre française à Cronstadt; le tsar écoute “la
Marseillaise” ; exposition française.
1891 - 1892 Famine terrible dans vingt et une provinces de la
Russie et de l’Europe.
1892 Convention militaire secrète entre la France et la Russie.
1893 S.I. Witte nommé ministre des finances.
Restriction du droit de répartition des parcelles par la communauté
paysanne.
1894 Refus d’accepter la pétition des “Zemstvos” libéraux.
Institution du monopole d’État sur les ventes d’alcool.
1894 - 1917 Règne de Nicolas II.
1895 Intervention contre le Japon (à la suite de la victoire sur la Chine).
Organisation par Lénine de l’ “Union pour la libération de la classe ouvrière”.
1896 Fondation du “Bund” (parti socialiste juif).Début de la construction du chemin de fer est chinois (reliant la
Sibérie orientale à l’océan Pacifique au sud de la Corée).
1897 Loi sur le maximum de onze heures et demie de travail par jour.
Premier recensement général de la population de l’empire.
Adoption de l’étalon or pour monnaie.
Organisation du parti national démocrate polonais.
1898 Bail de Port Arthur et de la presqu’île de Kvantung.
Premier Congrès du parti ouvrier social-démocrate de Minsk.
1899 Restriction des droits d’autonomie de la Finlande.
Accord anglo-russe sur le partage de la Chine.
Lénine, “Le développement du capitalisme en Russie”.
Tchekhov “ Oncle Vania”.
1901 Fondation du parti socialiste révolutionnaire.
1902 Fondation de la revue libérale “Libération” à Stuttgart.
“Consultation extraordinaire sur les besoins de la population
agricole” organisée par Witte.
1903 Organisation du groupement des constitutionalistes des “Zemstvos”.
Deuxième congrès du parti ouvrier social-démocrate, scission entre
factions bolchevique et menchevik.
Pogrom antijuif à Kichinev et Gomel.
1904 Formation de l’ “Union de libération” (libérale).
28 juillet: Assassinat du ministre de l’intérieur, Pleve.
Flotte russe détruite par les Japonais à Vladivostok.
1904 - 1905 Guerre russo-japonaise.
Prise de Port Arthur par les Japonais; la Russie abandonne ses
avantages en Mandchourie.
1905 Révolution de 1905.
22 janvier : “Dimanche rouge” ; armée et police tirent sur une
manifestation pacifique devant le Palais d’hiver.
17 février : Assassinat du gouverneur général de Moscou, le grand-duc
Serge.
Février Mars : Bataille de Moukden; victoire japonaise.
3 mars : Projet d’une douma consultative soumis par le ministre de
l’intérieur Boulyguine.
Avril : Troisième congrès du parti ouvrier social-démocrate à Londres.
Mai : “Union des unions de syndicats et associations
professionnelles”.
Juin : Mutinerie du cuirassé Potemkine.
5 septembre : Traité de Portsmouth qui met un terme à la
guerre avec le Japon.
1905 Octobre : Grève générale dans l’empire.
27 octobre : Organisation du soviet à Saint-Pétersbourg.
28 octobre : Formation du parti constitutionnel démocrate (KD).
30 octobre : Manifeste de Nicolas II promettant la douma (Assemblée législative élue).
Décembre : Insurrection armée à Moscou, réprimée dans le sang.
1906 10 mai : Ouverture de la première douma.
Juillet : P.Stolypine est nommé premier ministre.
21 juillet : Dissolution de la première douma.
Manifeste de Vyborg des députés libéraux contre cette dissolution.
Introduction de réformes agraires (visant surtout l’élimination des communes, mir) par P. Stolypine.
1907 2 mars : Seconde douma.
16 juin : Dissolution de la seconde douma.
Nouvelle loi restreignant le droit de suffrage.
Octobre : Troisième douma.
1908 Crise bosniaque.
1910 Mort de L. Tolstoï.
Ballets russes à Paris.
1911 14 septembre : Stolypine assassiné à Kiev.
1912 Massacre d’ouvriers grévistes de la Léna.
Assurance de santé pour les ouvriers.
Quatrième douma.
1914 L’Allemagne déclare la guerre à la Russie.
1916 Assassinat de Raspoutine.
1917 Révolution de février et d’octobre.