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15 janvier 2010 5 15 /01 /janvier /2010 21:02
La peur du devenir
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A toutes les Dames qui auront la patience de me lire.

    Une Dame de mes amies dont je tiens compte et respecte ses avis, m’écrivait qu’elle craignait de devoir un jour se soumettre aux traditions musulmanes.
    Je lui ai répondu illico.
    Et aujourd’hui, quelques mois plus tard, je pense pouvoir vous faire part de ma réponse quitte à mécontenter, à me mettre à dos l’ensemble des Dames à qui, bien entendu, je vais adresser le présent texte.
    Il faut vous dire que j’ai toujours aimer vivre (un peu) dangereusement.



Amie et connaissances,

    Je ne voudrais pas être ton tourmenteur, ton persécuteur, ton tortionnaire, ton Torquemada d’Anderlecht, ton ange gardien qui te ferait des reproches et essaierait vainement, probablement, de te mettre dans le droit chemin, un sadique, un cruel, un satyre, un vicieux, un mal appris, un mal éduqué ou pas éduqué du tout, un manipulateur, un macho, un misogyne, un voyou, un vaurien, un chenapan, un garnement, un gredin, un gangster, un sacripant, une canaille, une crapule, un bandit, un coquin ( et je te laisse la place pour en rajouter)...
    Cependant, pour revenir à tes grands doutes sur l’avenir de notre civilisation vu l’influence, l’invasion, le débordement, le déluge, la submersion, l’inondation musulmane dont tu sembles redouter les pires effets non pas pour tes enfants et petits enfants, mais pour toi-même, vu la crise financière et vu le prix du tissus et de la nécessité, au fur et à mesure des ans de devoir en acheter plus pour en faire des djellabas dont tu serais éventuellement, certainement même, obligée de te vêtir dans un avenir que tu vois imminent.
    Il n’est pas dans mes habitudes d’être un oiseau de mauvais augures, je suis même d’un naturel plutôt optimiste, ce que l’on me reproche régulièrement, et il faut bien parfois, devant le défaitisme, la dramatisation anticipée des faits que je constate parfois chez certaines de mes amies qui, malgré tout, me sont quand même très chères.
   
    Tu craignais de devoir, un de ces jours, mettre un voile musulman, je ne pense pas que ce sera nécessaire et certainement moins obligatoire que de se couvrir la tête pour une dame qui ne pouvait certainement jamais, au grand jamais, sortir “en cheveux” dans la rue il y a seulement quelques décennies.
    Tu craignais de devoir mettre une djellaba,  je ne pense pas et certainement moins que les horribles uniformes, qui portaient tellement bien leur nom car ils cachaient toutes les formes, dont étaient affublées les jeunes filles du couvent des oiseaux, long tablier noir, petit chapeau ridicule, longs bas noirs tricotés, souliers vernis tout aussi noirs aussi que leurs corneilles garde chiourme qui elles étaient vêtues d’une robe bleue et d’un horrible couvre-chef biscornu et amidonné qu’elles appelaient cornette.
    Tu craignais devoir marcher humblement tête baissée sans oser montrer ton visage et encore moins ton regard aux jeunes hommes que par hasard tu rencontrerais par crainte d’être traitée d’effrontée, je ne penses pas.
    Le port de la voilette cachant le visage, le yeux surtout, du voile de jeune mariée, toute de blanc vêtue (comme si elles arrivaient encore toutes vierges au mariage) ne sera plus nécessaire à l‘avenir.
    Tu craignais de ne plus oser montrer tes mains, ni, pire encore, tes avants bras, je ne le penses pas; le port par les jeunes filles “bien nées” de longs gants, blancs si possible, qui cachaient ces si jolies choses ne te sera plus imposé comme cela était du temps de tes grands parents.
    Tu craignais de devoir aller à la mosquée pour la prière tous les vendredis, je ne penses pas que cela sera remis à la mode pas plus que l’obligation sous peine de péché mortel d’aller le dimanche à la messe (pour s’y montrer principalement) et si possible aux vêpres et au salut ne te sera pas imposé.
    Tu craignais de devoir jeuner les vendredis, ce temps est terminé et si, dans ta jeunesse, ce jour était un jour de corvée poisson, maintenant et dans le futur, l’obligation de te passer de viande, de jus de viande et même  des meilleures choses dans le cadre des relations intimes ne te sera pas imposé.
    Tu craignais de devoir effectuer tes cinq prières journalières dans une langue bien vivante mais que tu ne comprendrais vraisemblablement pas, dans l’espoir d’accéder au paradis d’Allah après ta mort, je ne pense pas que nous reviendrons à la prière psalmodiée souvent dans une langue morte que nous comprenions si peu, qui devait obligatoirement commencer à chaque lever, le soir avant de s’endormir, avant et parfois après chaque repas et avant chaque heure de cours, ces temps me semblent définitivement révolus.
    Tu craignais de devoir te soumettre aux trente jours de ramadan, je ne pense pas que cela te sera jamais imposé, nous ne sommes plus aux quarante jours de carême obligatoire et bienséant que tu as connu dans ta jeunesse.
    Tu craignais de devoir te soumettre au dzakat, l’aumône traditionnelle donnée aux pauvres de 5 à 8 % de tes revenus, je ne pense pas que cela soit encore nécessaire, nous ne sommes plus à la dîme (10 %) due à l’église catholique il y a seulement deux ou trois siècles; de toutes manières, l’impôt sur les revenus dus à la communauté est de loin supérieur au taux de 5 à 8 %.
    Tu n’auras pas la crainte, en aucun cas, de te confesser au moins une fois l’an, car la confession n’existe pas dans la religion musulmane. Cette religion reste à l’entrée de la chambre à coucher.
    Tu craignais que tes petites filles soient obligées d’épouser l’homme que leurs parents auraient choisis pour elles, je ne pense pas que tes enfants les y obligeraient, on n’est plus, on ne sera plus jamais dans notre pays à l’époque où l’on cloîtrait les jeunes filles en attendant que le père, après quelques transactions et tractations parfois peu désintéressées accepte qu’un prétendant bien nanti vienne pompeusement demander la main de l’oiselle.
   
    Les choses ont beaucoup changé sur deux siècles, du moins chez nous.
    Deux siècles, me diras-tu, c’est beaucoup !
    Mais non, c’est seulement six ou sept générations !
    Tu as connu, du moins je l’espère tes grands parents, ils sont probablement nés dans le dernier quart du XIX éme siècle vers la fin des années 1800, deux générations avant toi.
    Tes parents sont nés dans les années juste après la première guerre mondiale ou durant celle-ci, tu es née juste après la seconde guerre mondiale et tes arrières petits enfants, les enfants de tes petites filles ou petits fils que vraisemblablement tu auras le bonheur de voir, je te le souhaite, naîtront presque certainement avant 2020, vivront et verront probablement le XXII éme siècle.
    Cela fait bien 200 ans, rien d‘impossible.

    Je suis né en Wallonie, et sans avoir jamais pu parler wallon dans ma vie, mais du fait de vivre à Verviers, je le comprenais.     
    Maintenant, c’est à peine si je saisi le sens des phrases.
    Mes petites filles, jusque il y a quelques années, allaient souvent à Bastogne, on y parle le wallon, elles comprennent quelques mots mais pas plus.
    Paule et Toi vous êtes toutes deux issues de familles néerlandophones, s’il vous en reste quelque chose, ce ne me semble guère être la gloire et vos enfants ... n’en parlons pas, ils ne peuvent encore que dire qu’ils sont de descendance flamande et tout cela en français.
    Toi, un peu Ecolo, voudrais-tu revivre comme vivaient tes grands parents ?
    Figures-toi que hier, l’interrupteur du WC de notre appartement a rendu l’âme... j’étais bien ennuyé, je ne voyais plus ce que je disais.
    Mais je pense à mes grands parents qui se rendaient aux commodités dans un cagibi au fond du jardin, sur une planche percée, dans le froid de l’hiver, avec une bougie ou une lampe tempête.
    Qu’avais-je donc à tellement me plaindre ?
    On parle souvent du “bon vieux temps”, mais ce temps la est vieux sans avoir été nécessairement bon... réfléchi...
   
    Il ne faut pas trop regarder en arrière, respecter ce que nos parents et ceux qui les ont précédés ont vécus, mais certainement pas vouloir retourner à leur manière de vivre.
    Il faut avoir, comme disait Mobutu “recours à l’authenticité”, aux valeurs du passé, mais pas le “retour à l’authenticité”, ce qui serait un pas en arrière, seuls les Amiches ont choisi cette voie et je ne suis pas certain de vouloir les suivre.
    Les autres, s’ils subissent toujours cette manière de vivre, c’est par nécessité et s’ils pouvaient changer de vie, ils n’y manqueraient pas.
   
    Quand on se promène dans les grandes surfaces, dans les galeries marchandes, on peut voir des musulmanes voilées, beaucoup à Bruxelles même sans habiter Molenbeek ou Schaerbeek, elles sont visibles car identifiables, elles sont reconnaissables et marquées comme étant réservées sexuellement aux hommes musulmans, comme nos lycéennes dont je parlais plus haut n’étaient pas accessibles, réservées à ce que souhaitait leurs parents, ainsi que leurs geôlières elles mêmes réservées à Jésus-Christ.
    Puis je détourne les yeux et regarde les autres, leur teint mat, bistre,  leur abondante et merveilleuse chevelure noire, leurs splendides yeux charbonneux de biche, leur bouche pulpeuse aussi généreuse que ce qu’il y a dans leur soutien-gorge, leur démarche chaloupée, leur arrière train généreux, mobile, idéalement moulé dans un jeans taille basse juste un peu trop serrant; je sais que elles aussi sont magrébines, qu’elles ont échappé à l’autorité traditionnelle, paternelle, fraternelle puis maritale.
    Elles sont de la troisième génération de “belgicaines”.
    Qu’en sera-t-il de celles qui seront de la cinquième ou sixième génération, de leurs petites filles ?
    Malgré les efforts des fondamentalistes, des intégristes, jamais elles n’accepteront de revenir en arrière, elles resteront peut-être musulmanes ou seront devenues laïques, mais elles seront avant tout modernes.
       
    Les hommes sont soumis à l’autorité, ont peur, sont manipulables, mais les femmes ... même Mobutu n’en est pas resté maître, n’en est pas venu à bout, il a dû jeter l’éponge devant la fronde, la rouerie féminine.
    Une fois de plus, chère amie, probablement ne sommes nous pas d’accord sur tout.
    Secrètement ... je l’espère bien !

                                                                                                           Netto



    Ce texte n’est évidement pas complet, il ne donne vue que sur un volet de la question.
    Entre accepter le multiculturalisme et se faire submerger, il y a une marge qu’en aucun cas nous ne pouvons franchir.
    Il n’est absolument pas question que nous nous fassions coloniser par qui que ce soit et il est de la responsabilité de nos hommes et de nos femmes politiques de tempérer le dynamisme, le limiter la main mise des nouveaux venus sur la politique générale , les finances, les affaires de notre pays afin d’éviter que nous devenions minoritaires ou subordonnés en quoi que ce soit.
    Nous constatons hélas ! que ces nouveaux belges, ses nouveaux ou futurs nouveaux électeurs sont l’objet d’âpres luttes trop souvent démagogiques de la part des partis traditionnels au pouvoir qui agissent ainsi à la limite de la prostitution afin de gagner leurs faveurs.
    Notre système politique, basé sur la particratie doit absolument être revu en ce sens.



                                                                               Rédigé à Anderlecht, le 07.03.2009
                                                                                   Modifié à Benisa le 23.12.2009                           
                                                                                                  E.A.Christiane                 
   
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