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10 septembre 2006 7 10 /09 /septembre /2006 16:42

Trente et quarante

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                                Qu’il me baise des baisers de sa bouche !

                           Car ton amour est meilleur que le vin .

                                                         Cantique des cantiques

                                  

                           ... il goûte l’ensemble des objets du désir

                           concentrés dans l’intervalle d’un seul instant.

                                                              Shankara

 

Enfin seuls !

Ils ont décidés de vivre ensemble, d’unir leurs destinées, ils sont heureux, pleins d’espérance, de projets, d’amour.

Avec ou sans les grandes orgues, peu importe, les délices seront certainement plurielles, mais l’amour sera unique, partagé et éternel.

Savent-ils que la vie leur réserve non seulement quelques surprises, bonnes ou mauvaises, mais aussi de périodes fastes et d’autres nettement moins brillantes.

La vie en commun, en couple, à deux, est aussi cyclique et l’on dit... que ce cycle est de sept ans.

Ce n’est pas nécessairement vrai, mais le nombre sept est assez symbolique et donne, dans le cas présent, une idée de cycle.

Pour certains couples la remise en question ne se posera pas tandis que pour d’autres, elle sera permanente.

Le fait de ne pas être légalement marié, de vivre ce que l’on appelait et que l’on appelle toujours «  en concubinage » quoique le nom ne soit plus guère à la mode et ait perdu de son sens péjoratif qu’il avait du temps de nos grands parents, générait, pour certains dont c’était le cas une obligation de se remettre perpétuellement en question sous peine d’une séparation qui n’était pas juridiquement contraignante.

Nous garderons donc le symbole sept, comme les péchés capitaux, les nains, les merveilles du monde antique et les piliers de la sagesse.

Septième année - Le temps de la raison

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Après sept ans de cohabitation, les flammes de la passion, de la découverte l’un de l’autre se sont calmées, on est plus lucide, on voit les qualités et plus facilement encore les défauts de celle ou de celui avec laquelle ou lequel on avait espéré, convaincu, décidé de partager sa vie.

Ces flammes, ont laissé la place à un feu, celui de la réflexion, de la construction du futur, on s’assagit, on est plus lucide et celui qui dirait le contraire, qui penserait «   qu ’on s’aime comme au premier jour », manquerait à mes yeux de maturité.

On peut certainement s’aimer « autant » qu’au premier jour, peut être plus mais certainement pas de la même manière, pas « comme » au premier jour.

L’amour est toujours présent, parfois encore violent, impératif, l’attrait l’un pour l’autre aussi, si la découverte physique est faite, l’évolution psychologique et son paysage continue et continuera toute la vie.

C’est dans un autre registre que l’on joue, c’est dans un contexte différent que l’on se pose des questions.

Sept ans de vie commune est un tournant important et la question est: vais-je continuer, ai-je envie, puis-je continuer à mener la vie que je mène actuellement ?

Le feu, l’énergie est toujours là, mais les flammes se sont apaisées.

On se fixe alors des objectifs, matériels souvent, des buts à atteindre en commun et en fonction des éventuels enfants nés et peut-être à venir.

Quatorzième année - Le temps de la réflexion

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Après quatorze ans de vie en commun, vient la seconde remise en question; le feu s’est calmé, il reste les braises, qui peuvent être ravivées, encore pleines de vitalité, dangereuses car les décisions prises à l’étape de la septième années, les objectifs communs sont ou ne sont pas atteints.

Date cruciale, les tentations extérieures ont été repoussées ou acceptées, la maturité du couple est présente, engagée, on pense à la vieillesse et on se pause la question... Vais-je terminer ma vie, vieillir dans de telles conditions ?

L’habitude est un élément en faveur de la continuité, l’amour physique peut-être moins, l’affection réciproque certainement, le « raz le bol » ou parfois, une sensation d’être enfermé dans une impasse peut avoir une influence.

C’est la seconde étape des grandes décisions.

Dans notre monde moderne, depuis le milieu du siècle dernier, depuis ce que j’appellerais la plus grande révolution du XX ème siècle, lorsque par la grâce de la médecine, de la pharmacopée et de la législation, la femme a la possibilité si pas d’être maîtresse de sa maternité, d’être en tous cas maîtresse de sa non maternité.

Un pas important a été franchi, la femme peut choisir non seulement le père biologique de ses enfants mais aussi l’époque de leur naissance, elle ne doit plus subir les aléas de la procréation en fonction des ardeurs de son époux légitime.

La femme... et l’homme sont donc libres et c’est une bonne chose.

Pensons à ce que nos aïeux ont soufferts lorsque le mariage était souvent convenu si pas imposé et en tous cas, de facto, une condamnation à perpétuité; quand on disait «  oui » devant le bourgmestre ou pire encore devant le curé, c’était irrémédiable, c’était pour la vie.

                   

                                         Dire que vous pouvez aimer

                                         une personne toute votre vie,

                                         c’est comme si vous prétendiez

                                         qu’une bougie continuera à

                                         brûler aussi longtemps que vous vivrez.

                                                                       Louis Tolstoï

Quelle aberration ! Quel énorme abus !

Si on peut s’engager à faire quelque chose demain ou dans quinze jours, comment peut-on être certain «  a vie » de ses sentiments; comment être certain ou certaine lorsque l’on dit : Je jure de t‘aimer et de te rester fidèle jusqu‘à ce que la mort nous sépare .

La femme était soumise à son époux qui était chef de famille et avait de ce fait autorité sur son épouse et ses enfants... il faut passer la méditerranée pour retrouver semblables idées en 2006.

Quoiqu’il en soit, cette profonde modification de nos moeurs (occidentales) et cette remise en question quasi permanente nous oblige à faire des efforts afin de garder son conjoint ou sa conjointe à ses côtés si l’on y tient.

Perpétuellement il faut faire des concessions réciproques, des efforts pour contenter l’un et l’autre, garder le dialogue ouvert, trouver des consensus, renoncer à certaines choses, à certaines habitudes ou risquer une séparation.

C’est le stade où l’expérience, le lien qui unit les deux conjoints a créé un sentiment de compréhension réciproque, de complicité dans les réactions, les opinions, les actes et les décisions.

Que de couples n’ont pas besoin de se parler, d’échanger leurs idées lors d’une conversation avec des amis, les idées de l’un sont émises par la bouche de l’autre même parfois et souvent sans que le sujet ait été évoqué en famille précédemment.

Ils se connaissent tout simplement et ont épousés les mêmes points de vue ou en tous cas connaissent l’opinion de l’autre et anticipent les arguments et contre arguments.

Ce n’est pas nécessairement le cas des couples idéaux, le « ras le bol » dont je parlais plus haut peut très bien exister en même temps que la complicité.

Une amie me disait que ce qui désunit le couple c’est quand l’un veut dominer l’autre qui par lassitude ou souci d’éviter les complications fait semblant de renoncer à sa personnalité.

Quand tel est le cas, la communication ne passe plus et il n’y a rien de pire à vivre que la solitude à deux que cela engendre.

Cet équilibre à rechercher, ce respect réciproque, cette approche de la sensibilité de l’autre, cette orientation commune vers des objectifs communs sont autant de facteurs positifs garants de la pérennité de couple.

Si la situation approche de la rupture, il faut faire comprendre, avec tact, diplomatie, à celle ou à celui qui, partage sa vie que certaines choses doivent changer. Si nécessaire avoir recours à une tierce personne.

Mais il faut aussi penser, qu’il y a pire que les difficultés de vivre à deux, il y a bien pire... c’est de se retrouver seul ou seule.

Certains apprécient la solitude, certains peuvent vivre seuls, souvent égoïstement, mais la vie à deux est une vie équilibrée, intellectuellement enrichissante et physiquement apaisante.

Vingt et unième année - Le temps des bilans

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Il y a l’étape des 21 ans, c’est la plus difficile.

La femme, soupçonne , comprend, sait que son rôle de reproductrice, ce rôle magnifique que la nature lui a donné, celui de prolonger la lignée de l’humanité, celui de donner la vie, d‘assurer la continuité, arrive à son terme, elle le sent dans son corps, elle le voit dans son miroir, son physique change, ses charmes s’altèrent, elle le suspecte dans ses hormones.

Le désir s’il est toujours bien présent ressemble plus à une course vers le drapeau à damier, un sprint qu’elle pressent final.

La question se pose alors pour elle: suis-je toujours désirable ? Vais-je pouvoir continuer tenir ma place dans le coeur de celui qui partage ma vie ?

Les conditions s’inversent, adulée, flattée, louangée, magnifiée, complimentée, désirée, courtisée dans sa jeunesse, la concurrence de ses vingt ans est encore plus dure, plus présente, plus forte, plus intense dans la quarantaine.

En regardant la nature autour d’elle, Elle, la femelle, qui est le pivot autour duquel gravite tout ce qui vit, est assaillie par un doute: dans le monde végétal, dans le monde animal, ce qui a cessé d’être fertile a terminé sa vie; qu’en est-il du genre humain ?

                  Il n’y a point de vieilles femmes.

                  Toutes, à tout âge, si elle aime et si elle est bonne,

                  donne à l’homme, le moment de l’infini.

                                                                      Michelet

De nos jours, la femme de quarante ans n’est plus une « veille femme », elle est dans la force de l’âge, son rôle de reproductrice approche de sa fin mais elle a encore tant de choses à faire, elle a encore une telle potentialité !

Les choses ont évolué en un siècle et l’on ne peut plus considérer la femme comme seulement créée pour porter des enfants; elle a acquis une position au sein de la communauté qui lui donne une grande responsabilité sociale enrichissante pour elle-même et pour son entourage.

En ce qui concerne l’homme, cela est très différent.

Il est généralement dans sa pleine force physique et intellectuelle, au sommet de sa réussite professionnelle, il sait qu’il peut faire plus mais il a déjà eu quelques doutes sur ses capacités dans le cadre des relations avec les dames... quelques pannes sans réelles conséquences, parce que ses partenaires, en général sont compréhensives et qu’elles se sentent parfois un peu trop exigeantes.

Et si ils ont quelques inquiétudes, ils trouvent tout naturellement auprès de leur compagne, si elle possède tant soit peu cette grande qualité qu’est la sensibilité féminine, l’apaisement, les paroles qu’il désire entendre.

Mais ils sont toujours en phase ascendante, souvent optimistes pour l’avenir, c’est pour eux un moment de décisions.

 Dans les milieux professionnels actifs, ambitieux, on dit quelquefois que entre quarante et quarante cinq ans, un homme change de profession, de pays et de femme.

                          On passe souvent de l’amour à l’ambition,    

                          mais on ne revient guère de l ‘ambition à l’amour.

                                                                        La Rochefoucauld


C’est l’étape de tous les dangers, les braises peuvent être totalement consumées et il ne reste alors plus que des cendres inertes, froides, c’est le cas d’un pourcentage, un faible pourcentage, mais déjà trop élevé, de couples.

Beaucoup d’unions, la majorité, résistent à cette épreuve car il s’est crée depuis plus de deux décennies de profonds liens affectifs, bien au delà de l’amour physique des premières années, des liens crées par des souvenirs, des épreuves passées ensemble, des moments de joie ou de tristesse surmontés, des drames vécus et partagés, de solution trouvées en commun à des problèmes épineux, de confiance, de compréhension mutuelle, de complicité; des liens complexes mais profonds et solides qui font que le couple résiste et se renforce d’années en années.

Les feux de la jeunesse, de l’expérience, des tentations, même si celles-ci existent toujours mais ont relativement moins d‘importance, font partie du passé; un sentiment différent s’installe resserre les liens.

Une question se pose alors: est-ce que j’aime toujours mon conjoint ?

Question sans réponse parce que personne ne nous a expliqué le mot « amour », sentiment dont la définition, nous l’avons vu, évolue dans le temps.

Nettement engagé dans ma septième décennie, je ne saurais répondre à la question : est-ce que j’aime toujours mon épouse ?

Je sais seulement que je tiens à elle plus qu’à tout au monde, ne m’en demandez pas plus mais cela est suffisant pour mon bonheur.

A notre époque, l’espérance de vie d’une femme est de 83 ans, celle d’un homme est de 78 ans.

Les femmes sont de santé fragile toute leur vie, mais vivent plus longtemps que leurs conjoints.

Les hommes souvent, sont comme les vieux chênes, ils ne sont jamais malades puis ils s’écroulent brusquement foudroyés.

L’homme épouse de préférence une femme cinq ans plus jeune que lui, il épouse donc sa veuve qui risque de le rester 10 ans.

L’homme sait difficilement vivre seul, il a besoin d’être encadré , il a besoin qu’on le soigne, qu’on résolve pour lui les problèmes domestiques, qu’on le serve.

Il reste rarement seul, d’autant plus qu’à partir de la soixantaine il y a nettement plus de dames disponibles que de messieurs.

La femme, par contre, peut plus facilement s’organiser en solitaire, il est plus facile pour elle, quoique avec tristesse quand même de vivre seule.

 

 

 

 

Tout ceci est naturellement une vue personnelle, masculine, septuagénaire des choses, elle n’est pas nécessairement totalement et universellement exacte.

Je n’ écris pas cela pour décourager les jeunes amoureux, pour briser les espoirs naissants mais pour expliquer, faire comprendre que la vie en couple, malgré certaines apparences est loin d’être un fleuve tranquille, c’est une lutte de tous les jours, des problèmes à résoudre en continu, des doutes perpétuels.

La pérennité du couple est une éternelle remise en question.

Rien d’exceptionnel en aucun cas, cela fait partie du jeu, cela est la vie.

Chacun doit rester serein, voir les choses en face dans le contexte du jour et dans l’optique du futur, dans l‘espérance en l’avenir et dans le respect de l‘autre.

Le mariage, la vie à deux est une loterie, dit-on, mais il y a moyen de trafiquer les chiffres, de faire apparaître des numéros gagnants un peu plus souvent que la moyenne par une bonne volonté réciproque, un doigt de diplomatie et beaucoup, beaucoup de compréhensions mutuelle, des concessions, de la patience... et un profond sentiment que l’on appelle de l’amour.

 

                                  E.A.Christiane

                                     23.04.2006

 

 

 

 

 

 

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10 septembre 2006 7 10 /09 /septembre /2006 09:46

 

 

Reflets dans le lac de nos pensées

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                                          Laisser être. Laisser croître.

                                                                               Tao Tê King

 

Que l’humanité est belle!

Que les gens sont sympathiques !

Qu’il est bon de communiquer !

Qu’il est intéressant de connaître son semblable !

Fou ! me direz-vous. Il est complètement fou !

Comment peut-on considérer comme sympathique une espèce, fut-elle homo sapiens dont apparemment, les caractéristiques principales sont la lâcheté, la fausseté, le mensonge, la tromperie, la bassesse, l’orgueil, l’égoïsme, la luxure, la cruauté et j’en passe.

Eh oui ! c’est probablement vrai, mais ces opinions se créent seulement parce que nous ne voyons que la face négative des faits, des paroles, parce que nous nous délectons de ce qui nous horrifie, parce que nous refusons d’être positifs, constructifs, de voir les bons côtés de l‘humanité, nous préférons nous lamenter sur ses carences, sur les défauts, d’autrui si possible.

On entend souvent des commentaires tels que: “Ce n’est pas possible de faire de telles choses, d’être comme cela !” ou “ C’est ignoble comme ces gens se conduisent !“ et d’autres expressions du même genre.

Cela nous conforte dans notre idée que “ ceux-là” sont comme cela, ils sont intrinsèquement mauvais, tandis que moi, tandis que nous, notre groupe, notre classe, notre race, nous sommes différents; cela s’appelle du narcissisme, de l’élitisme, du racisme, cela nous valorise à nos propres yeux.

 Prédateur universel

                      Le pire n’est pas

                      la méchanceté des gens mauvais                           

                      mais le silence des gens bien.

                                                                 Norbert Zongo

Combien de civilisations ont été détruites par les envahisseurs, l’homme croit qu’il est le seul à posséder la vraie vérité, celle inattaquable, imperfectible, éternelle surtout.

Cette folie de la destruction a frappé la civilisation druidique, chez nous; mais aussi dans l’Antiquité au Moyen-Orient, puis durant le second millénaire de notre ère, en Amérique latine, en Amérique du Nord, en Afrique et plus près de nous les bouddhas géants de Bämiyän, mais aussi toutes les autres civilisations, connues, oubliées ou inconnues, perdues à jamais dans les brumes de l’histoire de l’humanité.

                      Quand les civilisations perdent ou semblent perdre,

                      le vainqueur est toujours un “barbare”.

                                                                      Fernand Braudel

Les prophètes, les messies sont les derniers, les ultimes, ceux qui ont créé une religion qui est la religion définitive, irremplaçable, contre laquelle il ne faut non seulement émettre de critiques mais aussi éviter de la faire évoluer.

Les conquérants ont aussi commis des génocides considérant que leur race, celle des seigneurs du moment, est la seule valable, la meilleure, la bienfaisante, la vertueuse, et que les autres doivent être soumises ou, à défaut, anéanties.

C’est aussi cela la race humaine, avec ses faiblesses, ses erreurs, ses errements; il ne faut pas se voiler la face, tout n’est pas rose, tout ne navigue pas sur un petit nuage poussé par un doux zéphyr exhalé par des séraphins, par de doux archanges.

Cela fait partie de notre société, et engendré par notre orgueil.

Et cependant, quelle satisfaction de penser que celui qui vous parle, celui qui vous écoute, vous-mêmes êtes les descendants amnésiques de ces prédateurs, de ces loups pour l’homme, que malgré cette lourde hérédité, nous sommes capables de sentiments nobles, de tolérance, de compassion, de dévouement, d’altruisme, de désintéressement, d’esprit de sacrifice envers une cause bonne, mauvaise ou désespérée.

L’unité dans la diversité

Parfois, souvent, lorsque je croise un de mes semblables, je me pose les questions : Qui est-il ? Comment en est-il arrivé là ? Quelle est sa vie ? Qui étaient ses parents ? Comment a-t-il vécu sa jeunesse ? Quelle est sa formation ? Quelles sont ses expériences ? Quelle est sa manière de penser ? Quels sont ses espoirs? et beaucoup d’autres.

A l’état naturel, il nous était impossible de contempler notre visage, de voir nos pectoraux, notre dos, notre nuque, nos cheveux, nos fesses, tout cela est hors de portée de nos yeux.

De temps à autre notre silhouette se reflétait dans un plan d’eau, vision fugitive, incomplète, irisée ou déformée par quelques remous légers; c’est à peine si nous comprenions que c’était nous, tellement différents de ceux qui nous entourent, mais aussi tellement semblables.

Le narcissisme, avant l’invention du miroir, était un fantasme, nous nous imaginions être beaux ou mieux, nous aimions nous l’entendre dire.

Nous sommes tous physiquement et mentalement distincts, mais aussi tellement identiques.

La diversité des individus me fascine. Je me souviens, il y a quelques années déjà, nous nous trouvions, mon épouse et moi-même, à Tel Aviv sur l’avenue Dizengoff; assis , sirotant notre café, dans une galerie marchande, nous regardions la foule qui, descendant de l’étage supérieur par deux escalators, débouchait en un flot continu, de face et à une dizaine de mètres de nous.

Durant la demi-heure que nous avons passée là-bas, nous avons peut-être vu trois ou quatre mille personnes, toutes semblables mais aucune identique à l‘autre.

C’était tous des humains, mais aucun n’était le sosie de son voisin, tous étaient différents, ressemblants mais distincts.

Ce défilé fut pour nous un spectacle inoubliable et nous en reparlons encore de temps à autre.

Chacun de ces hommes, de ces femmes, ainsi que chaque personne que nous croisons dans la rue, dans le métro, au bureau ou durant notre shopping est autre que son voisin, non seulement physiquement, mais aussi intellectuellement.

                              Qu’y a-t-il de plus beau? L’harmonie.

                                     Jamblique- Sentences pythagoriciennes

L’humanité est merveilleuse à la fois dans sa diversité et dans son homogénéité, dans son ensemble, dans son harmonie.

Chacun d’entre nous est un livre, un livre passionnant, plein d’aventures, de rebondissements; chacun a des quantités de choses à dire, fruits de son expérience, du cheminement de sa pensée; ce livre est trop souvent resté fermé dans une pièce obscure aux fenêtres closes, non pas oublié ou confidentiel, mais inconnu, non révélé.

Peu de personnes sont animées par le besoin de communiquer, de transmettre, d’expliquer, de susciter des commentaires, des critiques; la discrétion, le respect humain, le secret semble être la règle générale.

Rares sont ceux aussi qui acceptent de voir, d’écouter leurs semblables; ils se disent “ cela ne me regarde pas” ou “ j’ai assez de problèmes comme cela sans devoir écouter, m’intéresser à ceux des autres”.

Mais pourquoi ? Pourquoi rester muet ? Pourquoi rester sourd ? Pourquoi rester aveugle ? Pourquoi se replier sur soi-même ? Pourquoi refuser aux autres de partager leurs idées ? Pourquoi se priver de critiques constructives ? Pourquoi dénier à son entourage le droit à la divergence d’ opinions ?

Par paresse ? Par timidité ? Par égoïsme ? Par orgueil peut-être ? Par souci du confort intellectuel ?

Probablement un peu de tout cela dans des proportions variables suivant les individus.

Debout conquérants !

                  

         Nous étions préparés à tout admettre,                              

         sauf d’avoir débuté par les pieds.

                                             André Leroi-Gourhan

Quel jour faste celui où nos ancêtres ont réussi à dégager leurs membres antérieurs de la terre, à se redresser, le jour où ils se sont mis à marcher sur deux au lieu de quatre pattes, le jour où leurs pattes sont devenues des jambes et des bras.

La tête s’est redressée, le cerveau a été mieux irrigué, le crâne a pris du volume, sa masse cervicale a augmenté, s’est amplifiée, s’est diversifiée.

Le bassin aussi a changé, la région pelvienne s’est avérée insuffisante pour laisser passer la tête du nouveau-né; les marsupiaux ont trouvé leur solution, nous, les homo sapiens, nous mettons au monde un être inachevé, qui ne commencera à acquérir une certaine autonomie que quelques mois après la naissance, lorsqu’il commencera à s’intéresser à son entourage lorsque ses yeux chercheront à savoir ce qui se passe au-delà de son berceau où il vivra une période post-natale.

Mais ce cerveau, où l’on a de bonnes raisons de penser que se situent les commandes de notre corps, s’est développé en complexité, a multiplié ses accès, ses portes d’entrée aux sensations venant de l’extérieur, les cinq sens, et a appris à se détacher des contingences matérielles, le boire, le manger et la reproduction, pour pénétrer dans l’inconnu de la pensée, de la réflexion, du relatif, de l’abstrait.

La capacité de raisonnement est apparue, les concepts intellectuels aussi, légers, bruissants, aériens comme la frange des vagues battues par le vent, mais aussi calmes, inquiétants comme l’eau stagnante d’un lac d’origine tectonique d’une profondeur abyssale.

Si le sens du toucher est généralisé à l’ensemble de notre corps, les quatre autres, le goût, l’odorat, la vue et l’ouïe, ont leur siège au niveau de notre tête, celle-ci a émergé de la savane lorsque nous sommes devenus bipèdes, et cela a permis de donner plus d’acuité à la perception des sensations de l’environnement.

Deux de ces sens sont égoïstes, personnels, le toucher et le goût, ils sont des perceptions individuelles, dont les stimulations dépendent de chaque individu.

Les trois autres sens, par contre, sont conviviaux; un paysage ne choisit pas son contemplateur, il apparaît à nos yeux et peut être vu par l’ensemble de la communauté, il en est de même des sons et des odeurs qui ne sont pas perçus par un seul individu, mais sont partagés.

Que de sensations, de stimulations qui permettent à chacun de faire des analyses, des synthèses, de se faire une opinion sur son environnement, sur ce et ceux qui nous entourent.

                   Être méconnu des hommes sans en prendre ombrage,

                   n’est-ce pas le fait de l’homme de bien?

                                                                          Confucius

Que d’esthètes discrets, inconnus, insoupçonnés, modestes aux plaisirs hédonistes inassouvis, fanatiques de peinture, de musique, de poésie, de politique, de nature, d’histoire, de mathématiques, de lecture, de sports, de solitude, de sexe, de science, de philosophie, de religiosité, de gastronomie, de jeux vidéo; autant d’humains qui trouvent leur ultime plaisir dans la stimulation d’un ou de plusieurs de leurs sens.

Le perfectionnisme aussi fait partie de nos plaisirs, combien de maniaques de l’ordre, du travail bien fait, de la perfection en tout, même dans l’horrible.

Et je pense ici aux acteurs, aux bourreaux de la shoah qui mettaient tout en oeuvre, dans un souci de perfection afin que l’ordre règne, que l’organisation soit impeccable dans l’accomplissement de leurs forfaits.

Tout cela fait partie de notre nature, l’ignoble peut y côtoyer le sublime sans parfois que notre conscience réagisse.

L’océan d’où nous sommes sortis

Dans nos relations intimes aussi, le fait de devenir bipèdes a changé beaucoup de choses, nous a permis de mieux partager les doux moments de l’amour.

Pouvant nous unir en nous faisant face, le plaisir que nous y prenons n’est pas seulement dû au contact, au toucher, nous pouvons goûter les lèvres de notre partenaire, sentir l’odeur de sa peau, de ses cheveux, entendre ses murmures, ses soupirs et, pour les connaisseurs, contempler l’intensité de son plaisir au fond de ses yeux, nous noyer dans ces profondeurs océaniques miroirs de l‘âme.

Au moment des doutes, des peurs, des terreurs, lorsqu’il sait que l’aube qui va bientôt poindre, sera peut-être la dernière de sa vie, l’homme a besoin de se réfugier, ne serait-ce qu’en pensées, dans des bras féminins, mère, soeur, épouse, fille, amante ou prostituée afin d’y retrouver le confort, la sécurité, le calme, la sérénité en un retour symbolique à la chaleur de l’utérus maternel.

                              Vor der Kazerne, vor dem grossen Tor,

                              stand eine lanterne, und steht sie noch davor.

                              Dort wollen wir uns wiederseh’n

                              wenn wir bei der Lanterne steh’n

                              wie eins Lily Marlene

                              wie eins Lily Marlene.

La nature humaine est ainsi faite qu’elle nous a prodigué des cadeaux inestimables, remarquables, merveilleux, que nous avons appris à apprécier, autant de drogues dont nous ne savons plus nous passer.

La dualité entre hommes et femmes a créé un abîme entre les sexes, la robustesse, l’esprit de conquête masculin a relégué durant des millénaires la femme à l’état de domestique, d’esclave, d’objet de plaisir et d’orgueil, de preuve de vitalité et de puissance.

Cela change lentement, la révolution sexuelle de la seconde moitié du XXè siècle a permis à nos compagnes, non pas d’être maîtresses de leur fécondité, mais de maîtriser leur non-fécondité.

C’est certainement la plus importante révolution du millénaire, dépassée, comme souvent les révolutions, par des excès en tous genres, inclus celui de l’égalité totale entre les sexes.

Si l’égalité juridique et intellectuelle est indiscutable, l’Homme et la Femme sont biologiquement complémentaires, ils ne sont rien l’un sans l’autre, incapables de donner naissance à leur descendance.

A la Femme la puissance créatrice, à l’Homme le devoir de protection.

Cela aussi est merveilleux.

Vous me direz qu’il en est ainsi de tous les mammifères ou presque, mais nous en avons pris conscience et essayons de codifier ces rapports afin qu’ils soient le plus harmonieux possible dans un esprit de respect commun.

Ne nous leurrons pas, longtemps encore, de par le monde, nos compagnes seront encore considérées comme des sous-êtres, battues, violées, réduites en esclavage, considérées comme des objets de plaisir, infibulées, excisées, torturées, mises à mort physiquement ou virtuellement par des papes, des ayatollah ou des rabbins.

Mais le mouvement est en marche, même dans les monarchies les plus machistes, elles acquièrent le droit de vote, le droit à la représentation politique, le droit de s’exprimer, le droit d’être.

Le chemin est encore long, mais nous avons commencé à le parcourir.

 

 La pluralité du coeur et de l’esprit.

                              Celui qui possède plusieurs langues mentales

                              (ou religieuses ou spirituelles) est incapable

                              d’absolutiser quelque formulation que ce soit.

                                                                     Henri Le Saux

Tout cela, c’est notre humanité avec ses défauts, bien certainement, mais aussi avec tout ce que cela comporte comme souplesse, adaptations, améliorations, volonté de mieux faire même si parfois l’enfer semble être pavé de bonnes intentions.

En groupes ou isolés, les hommes suivent des lois différentes, la dynamique de l’essaim est autre que celle de l’individu, mais tout cela est tellement merveilleux, instructif; tout cela donne envie de mieux connaître, de s’approcher, de contacter, de partager ses idées avec ses semblables.

Ce contact physique et intellectuel est susceptible d’ouvrir de très larges horizons, vers des sommets, vers des abîmes, vers des océans de richesse, de bien-être, de tolérance, d’amour, de compréhension de l’autre, de paix.

Pourquoi se contracter, s’imploser, refuser le dialogue alors que nous avons tant, que nous avons tout à apprendre de nos contemporains, de notre prochain.

Les multiples reflets de l’humanité, de ceux que nous croisons tous les jours, ceux que nous avons le bonheur de distinguer sur le lac qui cache la profondeur de notre pensée, de notre esprit, de notre intelligence, sont autant de possibilités de nous épanouir.

Nous ne pouvons pas nous limiter à notre horizon restreint, aux quatre murs de notre égoïsme, il est de notre devoir de parcourir les idées, les avis, les opinions d’autrui afin de forger notre personnalité dans l’optique d’une approche des choses, des gens et des idées, empreintes de tolérance et d’amour.

 

E.A.Christiane

01.06.2005

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10 septembre 2006 7 10 /09 /septembre /2006 09:14

Le charme d’un sourire

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Trois semaines déjà que l’horreur a frappé un des plus beaux coins de notre planète, des sites bouleversés, des villages détruits, des maisons emportées, des familles décimées, des milliers, des dizaines de milliers de morts, des centaines de milliers de victimes qui ont tout perdu sauf la vie.

Mais aussi, un immense élan de générosité à l’échelon planétaire spécialement dans les pays à l’économie relativement florissante.

C’est ce mouvement d’altruisme, ces largesses qui m’interrogent.

Les drames n’ont pas manqué ces dernières décennies, peut-être pires que ce terrible tsunami, beaucoup plus de morts au Congo, au Ruanda, au Darfour, dans la corne de l’Afrique, moins de possibilités aussi pour ces gens de rebondir, de se reconstituer.

Dans le Sud-Est asiatique, si l’on fait exception des petits archipels des Maldives, Adaman et Nicobar, seule une frange, le bord de mer, de Sumatra, des Indes, de la Thailande, du Sri Lanka, du Myanmar, du Bangladesh, de la Malaisie a été atteinte par le cataclysme, le reste du pays est indemne et peut venir en aide aux zones sinistrées.

A tel point que l’Inde a refusé toute aide étrangère considérant que son économie pourrait absorber le choc, y compris l’aide immédiate et la reconstruction des archipels d’Adaman et de Nicobar.

Il n’en est pas de même dans les régions africaines qui ont souffert des drames contemporains, ce sont dans la plupart des cas, des zones isolées, compactes, des entités humaines, politiques, économiques, relativement autonomes qui ne peuvent compter que sur elles-mêmes pour se redresser, pour survivre.

Et cependant, la mobilisation fut totale pour aider les populations sinistrées du Sud-Est asiatique, plus complète que pour toutes les horreurs dont nous avons été témoins dans un proche passé.

Le cataclysme a frappé les populations indigènes mais aussi les milliers de touristes profitant de la douceur du climat, de la gentillesse des habitants qui les accueillaient; ceux-ci ne semblent avoir fait aucune différence entre eux et leurs visiteurs, tout le monde a mis la main à la pâte pour secourir, pour déblayer, pour réorganiser, pour reconstruire, pour faire que la vie soit encore possible.

Asiatiques, Européens, Américains, tous, frappés par la même stupeur, ont participé sans discrimination apparente à la survie de tous.

Les autochtones n’ont pas incriminé les touristes, les visiteurs, leurs anciens colonisateurs; n’ont accusé qui que ce soit d’avoir volé leur culture, d’avoir détruit l’environnement, d’avoir détourné leurs filles du droit chemin, d’avoir pillé leurs richesses.

Nous n’avons assisté à aucun lynchage, aucun hôtel encore debout abritant des touristes n’a été pillé ou saccagé, nous n’avons assisté à aucun jet de pierres sur des véhicules, aucun slogan raciste, même pas les sempiternels “US go home” ou “Djunga na mputu” ; décidément les vieilles traditions s’oublient.

Nous ne voudrions pas verser dans l’angélisme, tout cela peut changer, des mouvements, des manipulations, des interventions peuvent faire que demain ce sera différent, que le charme sera rompu.

La crise n’en est qu’à son début, tout peut encore arriver et grande serait notre désillusion.

Des gouvernements veulent profiter du drame pour s’approcher de certains mouvements dissidents (au Sri Lanka) et même pour éventuellement reprendre le contrôle de zones, de régions qui leur échappaient (à Sumatra); c’est de bonne politique et permet parfois de régler certains problèmes sans que qui que ce soit ne perde la face.

Cependant, les images nous montrent des sourires, tristes bien sûr, mais des gens confiants, conscients de leur valeur et du besoin qu’ils ont d’être aidés, un peuple courageux, il n’est pas assis sur le bord de la route à chercher des boucs émissaires et à attendre que l’aide internationale, vilipendée, passe, la plus généreuse possible et le plus longtemps possible.

Leur premier travail, dégager les décombres, reconstruire, rassurer les visiteurs en leur demandant une seule chose: faites nous confiance, revenez nous voir, nous serons toujours là pour vous offrir les richesses de nos paysages, la douceur de nos plages, la saveur de notre cuisine, le sourire de nos filles.

Là réside peut-être la différence qui a généré ce dynamisme, cette volonté, cette énergie, qui ont engendré le formidable élan de générosité auquel nous assistons.

Un peuple fier, sans complexes, résolu, décidé, optimiste, déterminé, généreux, pragmatique, serviable, honnête... un peuple d’avenir.

Puisse-t-il ne pas nous décevoir.

 

E.A.Christiane

15.01.2005

 

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10 septembre 2006 7 10 /09 /septembre /2006 08:05

 

 

La valeur suprême

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                Nous avons prescrit que quiconque tuera une personne

                 ce sera comme s’ il avait tué l’humanité tout entière.

                                                     Le Saint Coran 5.33

 

Fin 2004, les cérémonies de la commémoration de la libération du camp d’Auschwitz-Birkenau nous ont douloureusement rappelé que, hélas ! , l’homme n’est qu’un loup pour l’homme, voire pire, et que la vie humaine, surtout celle d’autrui, n’a que peu de valeur lorsque le pouvoir est absolu, sans contrôle, sans compte à rendre à qui que ce soit.

Auschwitz est un symbole, car il y a eu d’autres camps de souffrance et de mort, celui-là était le plus performant dans l’optique, dans le cadre de l’objectif d’élimination, de destruction, d’anéantissement de ceux qui étaient désignés comme victimes.

C’était le plus grand camp de la mort, ce qui ne peut nous permettre de dire que les autres lieux de souffrance “n’étaient que de petits camps de la mort”.

Une dame, amie pour laquelle j’ai beaucoup de respect et d’admiration, me faisait remarquer que Staline n’avait certainement rien à envier à Hitler en fait d’assassinats.

Elle est bien placée pour en parler; originaire des pays Baltes, elle a connu le communisme, puis le nazisme et pour éviter de retomber dans le camp de Moscou, sa famille, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, est venue grossir la masse des millions de réfugiés, personnes déplacées, sous-produits de la guerre, qui ont erré, parfois apatrides, en Europe à la recherche d’une patrie, d’une identité.

Je ne peux m’empêcher de citer un passage du livre de Pierre Stephany - Portrait de grandes familles - Éditeur Racine - 2004 - Chapitre “Les Davignon” - page 62:

“ Lors d’un dîner officiel, en 1938, alors que l’Allemagne venait, dans une “provocation de plus, de s’emparer d’un morceau de la Tchécoslovaquie, “l’ambassadeur de France, François-Poncet, doyen du corps diplomatique, fit une “allusion claire à la situation:

“ Le plus beau laurier, dit-il, sera toujours celui que l’on peut cueillir sans

“ faire pleurer les yeux d’une mère.”

“ Le Führer ne broncha pas.”

Mais peut-on parler de gradation dans le meurtre et la souffrance ?

Peut-on parler de grands et de petits camps de la mort ?

Peut-on parler de grands et de petits génocides ?

Peut-on parler de grands et de petits assassins ?

Si certains dictateurs sont parfois coupables de millions de morts, on ne peut jamais dire que le minable pédophile “n’a” tué “que” dix adolescentes.

Prendre la vie est le crime suprême, l’intensité maximale dans l’horreur; les polycriminels, coupables de millions de morts ou de l’assassinat d’une dizaine d’adolescentes, les uns comme les autres, ont commis l’indicible, ils sont meurtriers volontaires, la seule différence est le volume des crimes commis.

Un assassinat reste un assassinat et pour la victime, il constitue l’intensité maximale.

Il n’y a pas de petits ou de grands assassins, assassiner, tuer, ôter la vie, c’est l’horreur suprême, maximale; ôter volontairement mille vies, c’est commettre mille fois l’horreur, le crime est identique, multiplié par le nombre de victimes.

Les bases de la sociologie

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                              Le destin de chacun est indissociable

                              de celui de tous.

                                                      Sa Sainteté le Dalaï-Lama

Si un petit groupe de personnes se trouvaient isolées sur une île déserte, elles devraient s’organiser, structurer leur société restreinte pour avoir quelques chances de survivre.

Il suffirait que trois règles dans un premier temps soient scrupuleusement suivies:

- Tu ne tueras point.

- Tu ne voleras point.

- Tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain.

Des quatre pulsions de base qui régissent les actions humaines, il ne faut absolument pas que la pulsion combative prenne le pas sur les autres.

Tuer est rompre la trame de la vie, couper le lien qui unit un être humain à ses ancêtres et à ses descendants. Tuer c’est anéantir, annihiler la pulsion parentale.

Voler, c’est accaparer par la ruse ou par la force, le bien d’autrui, c’est s’opposer à la pulsion nutritive.

Convoiter la femme d’autrui, c’est perturber l’ordre, l’équilibre, l’apaisement de la pulsion sexuelle.

Seule l’assouvissement de la pulsion combative, pulsion de jeunesse, mais pas exclusivement de jeunesse, pourrait commettre de tels dégâts.

Un équilibre entre les quatre pulsions est nécessaire à la survie de la collectivité.

Justice ou vengeance ?

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                                La justice est un don du Dieu.

                                                   Enseignement d’ Amènèmopè

Celui qui a commis un crime, quel qu’il soit, une entorse à la loi commune, doit réparation pour le dommage subi.

Dommage subi par la personne ou ses proches directement lésés, mais aussi par la Société de laquelle il a enfreint les lois et qu’il a , de ce fait, affaiblis.

C’est au civil que la victime ou ses descendants plaident, ils demandent au juge une juste rétribution pour le dommage subi, perte de revenu, perte de capital et douleur morale.

Quant à la punition, le plaignant ne devra en aucun cas la réclamer, même la suggérer, car ce serait crier vengeance et l’esprit de vengeance ne peut intervenir dans le cadre d’une vraie justice.

                              Les justes authentiques

                              ne se plaignent pas de la justice,

                              ils augmentent la justice.

                                                     Le Rav Kook

La loi du talion, “oeil pour oeil, dent pour dent” doit être comprise comme une réparation équitable due à la victime.

A quoi servirait-il de voir arracher une dent au coupable d’avoir, quel que soit peu, abîmé la mâchoire de sa victime ?

Quel danger aussi d’abus, de mauvaises interprétations; pensons au cas d’un borgne qui éborgnerait lui-même une personne ayant l’usage de ses deux yeux. Faudrait-il le priver, lui aussi de son unique oeil et le rendre aveugle ?

Pensons à l’injustice commise dernièrement dans un pays d’Asie, où une jeune fille a subi un viol collectif légal, de la part des membres de la famille d’une autre jeune fille qui avait succombé aux charmes du frère de la victime. C’est un cas typique d’une interprétation vicieuse de la loi de la réciprocité du dommage.

La loi du talion doit être comprise comme étant une juste compensation pour le dommage subi; si quelqu’un a tué un homme, époux et père de deux enfants, il serait peu logique de l’exécuter et de priver une famille, deux familles d’une source de revenu.

Par contre, le meurtrier devra assumer ses responsabilités et prendre en charge l’épouse et les enfants de sa victime y compris une compensation pour la douleur morale causée à la famille.

Le criminel a aussi une dette envers la Société, il a rompu les accords tacites ou écrits, il a violé les règles, il a mis en péril, si pas la structure, la cohésion du groupe. Là aussi, il doit réparation.

Le priver de liberté ne semble pas nécessairement la meilleure solution dans tous les cas, l‘incarcération doit se faire dans un esprit de protection ou de sauvegarde, mais pas dans une optique de vengeance. Elle se justifie s’il y a danger de récidive et si le délinquant risque de se dérober à ses obligations de dédommagement.

Le priver de liberté pour une période probatoire permettant de déterminer s’ il continue à être un danger pour la Société semble évident, surtout pour les crimes de sang. Cette privation de liberté ne peut être interprétée comme une sanction mais comme une période de probation de surveillance, d’examen, elle ne peut certainement pas être fixe et incompressible.

On peut cependant comprendre l’amertume de certains juges, qui voient leurs décisions, minutieusement pesées, coulées en force de choses jugées, lors de leur exécution, être allégées et modifiées de différentes façons.

 Mais je reste persuadé que ce n’est pas en emprisonnant un justiciable repenti, non dangereux, qui paie ses dettes, que la Société se grandira, s’améliorera, elle aura seulement assouvi sa soif de vengeance et libérera une personne aigrie et pas nécessairement assagie.

Comment ainsi punir équitablement un criminel ?

Supposons deux assassins, un de vingt-cinq ans et un autre de soixante-cinq ans, ayant commis chacun de leur côté un crime de sang, identique, sanctionné par vingt-cinq ans de réclusion criminelle.

Le premier sera libéré, s’il fait toute sa peine, à quarante-cinq ans et aura encore bien des choses à faire de sa vie.

Le second est presque condamné de facto à perpétuité.

Être juge ou juré, surtout dans un pays où la peine de mort existe et est appliquée, doit être quelque chose de dur à accepter.

Bref, mon opinion personnelle est que la suppression de liberté ne doit intervenir que dans des cas bien précis et que la dette à payer tant envers la ou les personnes lésées ou envers la Société doit être quantifiée et apurée, même éventuellement par des travaux imposés par la force.

Et dans le cas où le justiciable décède avant d’avoir payé toutes les dettes générées par ses fautes, il y a toujours un perdant, soit la ou les personnes lésées qui n’ont reçu qu’une partie de leur dû, soit les descendants du justiciable qui voient anéantir leur héritage espéré. Mais dans ce cas, le dol est nul, car finalement, un héritage, on n’a rien fait pour le mériter, sauf venir au monde au bon moment et au bon endroit.

Disposer de la vie

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               La vie, c’est un sourire, une larme

               des souvenirs, des espoirs

               des jours bleus, des jours noirs.

               C’est la pluie, c’est le beau temps,

               c’est la rosée du matin et la

               douceur d’un coucher de soleil.

               C’est le plus beau, le plus précieux,

               c’est sucré, respecté.

Seules quatre raisons, à nos yeux, peuvent justifier, dans certains cas précis, de disposer de sa vie ou de la vie de son prochain.

- La légitime défense

- L’avortement

- L’euthanasie

- Le suicide

La légitime défense

Tuer ou être tué.

Dans ce cas, il n’y a guère d’hésitations à avoir: préserver sa vie en fonction du fait que l’on se sente encore utile, nécessaire à son entourage est non seulement un réflexe, mais un devoir.

Non seulement préserver sa vie, mais aussi sa liberté. Le principal souci d’un prisonnier est de recouvrer sa liberté.

Une fois, une seule, dans ma vie, j’ai été privé de liberté, je me suis évadé, en prenant des risques, c’était pour moi, une chose tout à fait normale.

La situation de guerre me semble être un cas typique de légitime défense dans le cas du militaire quel que soit son grade.

Les fauteurs de guerre, les responsables politiques d’un conflit armé commettent un crime contre la paix et doivent être jugés comme tels (voir annexe sur le Procès de Nuremberg)

Envahir un territoire, s’attaquer à une communauté pour des raisons idéologiques, économiques, personnelles ou autres est un crime.

Affirmer que la guerre est la prolongation de la politique ou de la diplomatie est une aberration, une excuse aux abus, aux horreurs, un alibi aux belligérants. Quant au militaire, sur le champ de bataille ou à l’arrière, il n’a guère le choix, il doit se battre, il doit tuer sous risque d’être tué par les “adversaires” ou, s’ il refuse le combat, d’être fusillé par ordre de sa hiérarchie.

La guerre “la fleur au fusil” n’existe pas, l’idée que tous les soldats des deux camps refusent de se battre est une utopie; il suffit d’une minorité, d’un petit noyau de convaincus pour entretenir un conflit et sa suite de désolations.

La planète est parsemée de cimetières militaires, autant d’immolations de victimes sur l’autel de la mégalomanie ou du culte de la personnalité; ces stèles, ces croix au garde-à-vous impeccable, figées dans un dernier “à droite-alignement” vers l’infini, vers l’éternité.

Si les morts des vainqueurs ont encore un certain panache, ceux des armées vaincues sont regroupés dans des lieux infiniment mélancoliques, il faut voir, à Hamm, au Grand-Duché de Luxembourg, à quelque deux kilomètres seulement du cimetière américain, le cimetière allemand des soldats tombés lors de la bataille des Ardennes, un endroit plein d’émotions, de calme, de sérénité, mais aussi de tristesse.

Combien de stèles sans nom, les “unknown”, parfois indiquant le lieu de repos de plusieurs malheureux, un équipage de blindé dont les chairs, le sang, les restes d’équipement ou d’uniforme sont tellement mêlés qu’il a été impossible de les séparer.

Tous jeunes, entre dix-huit et trente ans, qui avaient l’avenir devant eux, pouvaient fonder une famille, atteindre une brillante situation ou seulement rester modestes mais tenir leur place au sein de la Société.

C’est à El Alamein, à l’entrée du mémorial aux victimes italiennes de la célèbre bataille que j’ai lu cette phrase attribuée à Albert Einstein:

“ La visite d’un cimetière militaire est plus convaincante que n’importe quel sermon sur la paix.”

Le terrorisme.

Il est un peu plus difficile de se positionner envers le terrorisme du fait même de l’approche personnelle que l’on peut avoir de la question.Il est évident que le terrorisme aveugle envers des populations civiles, des actes posés dans le but de tuer, de mutiler sans distinction des hommes, des femmes, des enfants afin de terroriser, de détruire psychiquement l’ennemi, est, à mon sens, a classer dans le cadre du crime, de l’assassinat pur et simple et doit être jugé comme tel.

Les bombardements aveugles tels que nous les avons connus durant la Seconde Guerre mondiale, non pas des sites industriels ou militaires, mais des villes, même habitées par des travailleurs utilisés dans l’industrie de l’armement, ces destructions de sites civils dans le but de décourager les populations, au prix de dizaines de milliers de morts, ou même d’ un seul mort, si tel est le but du bombardement ou de l’attentat, seraient ainsi assimilés à des actes de terrorisme pur, des actes criminels, classifiés crimes de guerre (voir annexe sur le Procès de Nuremberg).

Le résistant civil, cependant, doit être considéré comme un combattant avec la circonstance, dirions-nous, aggravante, qu’il ne peut être distingué car il ne porte pas d’uniforme, il est donc assimilé à un “espion actif”.

Quant au saboteur, avec ou sans uniforme, qui détruit la machine de guerre de l’ennemi, il est un combattant infiltré en territoire ennemi, sans uniforme, il peut être considéré lui aussi comme un “espion actif“.

Reste à savoir dans quelles conditions agissent ces terroristes, ces résistants, ces saboteurs, s’ils sont amenés à opérer dans le cadre d’opérations militaires programmées, qui leur sont imposées; dans ce cas, ils sont assimilés à des militaires au combat et agissent dans un cas de légitime défense: tuer ou être tué.

Par contre, s’ils agissent de leur propre initiative, par haine, dans un esprit de vengeance, raciste, confessionnel ou de lucre, ils sont eux aussi des criminels, des assassins.

Mais la distinction est subtile et difficile à cerner.

L’avortement

                               Les êtres, ô moines,                               

                                sont responsables de leurs actes.

                                         Le Bouddha - Anguttarra-Nikâya

Avorter est toujours un drame, pour le foetus, pour la mère et pour son entourage, c’est un acte contre nature.

L’avortement de confort n’est guère admissible, on ne peut substituer un acte chirurgical à des précautions anticonceptionnelles.

Un couple responsable, dans nos conditions actuelles de vie et d’informations, doit pouvoir décider, quelle que soit l’intensité de sa passion, de l’opportunité de donner la vie.

S’il a laissé à la chance la possibilité d’une grossesse, il doit en assumer les responsabilités.

La vraie révolution de la seconde moitié du XXe siècle est une révolution d’ordre biologique; si la femme ne peut être maître de ses maternités, elle peut contrôler avec une quasi-certitude ses “non-maternités”.

Trois situations justifient à mon avis un avortement:

- Le viol

- La raison médicale

- La jeunesse de la mère

Le viol: Un acte sexuel imposé, non volontaire de la part des deux partenaires, est un crime, la négation de la personnalité, de l’être humain, et il ne serait pas normal qu’une victime soit pénalisée une seconde fois.

La dame enceinte des oeuvres d’un pervers, d’une relation non désirée, a le droit de choisir de se faire délivrer prématurément et d’être médicalement et gratuitement assistée par la Société.

La raison médicale: Si la vie de la mère, sa santé ou la possibilité qu’elle devienne définitivement stérile, apparaît comme une possibilité suite à la grossesse, elle doit pouvoir interrompre celle-ci.

Il en est de même si le foetus donne des signes de malformations physiques ou mental. Il n’est pas permis à qui que ce soit de donner naissance à un enfant qui n’ai pas le maximum de chances dans sa vie future.

Nous devons le bonheur, l’éducation à nos enfants et ne pouvons accepter qu’ils aient dès la naissance un handicap qui les priverait d’une partie des possibilités d’y accéder.

Aucune considération d’ordre personnel, intéressé ou confessionnel ne justifie de mettre au monde un enfant qui regretterait toute sa vie de ne pas avoir les chances qui ont été dispensées aux autres.

Il faut avoir conscience du danger qu’implique cette opinion. Elle est la porte ouverte à une dérive raciale qui nous laisse un goût, un souvenir amer en bouche.

Il pourrait être décidé de ne laisser vivre qu’une partie de la population présentant des caractéristiques physiques bien définies, yeux bleus, teint clair, cheveux blonds, taille élancée, par exemple.

L’évolution des organismes vivants ne se fait pas d’une manière continue mais par à-coups; une caractéristique apparaît brusquement dans la lignée et s’y fixe, se développe si elle permet à cette lignée de profiter favorablement de cet acquis.

Un contrôle trop draconien, sur base de critères douteux, pourrait geler toute évolution, faire disparaître les légères différences qui font qu’un individu n’est pas l’autre.

Il serait donc nécessaire de faire déterminer les règles par un conseil d’éthique, non pas national, mais supranational, supraracial même, afin de déterminer les cas précis dans lesquels une euthanasie pour raison médicale serait envisageable.

Si un grave handicap mental me semble un risque majeur de voir celui qui en est atteint, être partiellement ou totalement exclu de la société de ses contemporains, une tare physique faible ou moyenne ( bégaiement, strabisme, calvitie, taches de naissance, souffle au coeur, orteils palmés, obésité, etc.) n’empêchera certainement pas l’intéressé de se développer normalement et prendre une place enviable dans la collectivité même si l‘effort pour y arriver pourrait être plus conséquent.

La nature prend parfois des chemins détournés pour établir un équilibre et parfois, un enfant ayant un handicap physique aura de grandes chances de développer une intelligence différente, parfois supérieure à la moyenne de celle des autres enfants.

La jeunesse de la mère:

                                         Je suis enivré par la coupe de l’amour.

                                                                             Rûmi - Diwân

Le manque d’expérience, l’excitation de la première ou des toutes premières fois, peuvent être la cause, par manque de précautions, par absence de préméditation, dans l’émerveillement de la jeunesse, qu’une toute fraîche créature se retrouve enceinte.

Je pourrais comprendre et accepter dans ce cas d’effacer et de pardonner une erreur de jeunesse, un accident dont les conséquences seraient par trop lourdes et risquent de handicaper pour de longues années, voire toute la vie, le bonheur de ce qui est encore une enfant, une enfant piégée par l’amour, par la passion, par ses hormones.

Il ne s’agit pas, à mes yeux, dans ce cas, d’un avortement de confort, mais du rétablissement d’une situation, d’un avenir compromis par un moment d’égarement. Je dois dire que cet argument n’est peut-être pas strictement rationnel dans mon cas, car je suis grand-père de deux ravissantes jeunes adolescentes auxquelles je pense et à qui je pardonnerais un écart dû à leur jeunesse.

Il est cependant difficile de porter un jugement dans ce cas d’espèce, seule, la jeune fille peut prendre une décision et ce, sans que qui que ce soit puisse l’en blâmer ou la culpabiliser; il s’agit de sa vie, de son avenir qui risque d’être défavorisé suite à un instant d’égarement.

L’euthanasie

                                La vie sans fin

                                que tu cherches,                               

                                tu ne trouveras pas.

                                              Épopée de Gilgamesh

                                L’homme n’est vieux

                                que s’il a remplacé les rêves

                                par des regrets.

Que de polémiques ont été générées par le principe même de l’euthanasie ! Cela est un vieux réflexe chrétien qui valorise la souffrance pour la rémission des erreurs, des péchés commis et afin d’obtenir la joie éternelle post mortem.

Il me semble évident que dans l’esprit même du serment d’Hippocrate, le concept est admis, existe, de soulager le malade, non seulement si possible en le guérissant, mais aussi et surtout en soulageant ses souffrances, y compris le recours, ultime, je le concède, à l’euthanasie.

Sachant qu’aucun espoir ne subsiste, que la mort est inéluctable, que même si elle ne survient pas dans l’immédiat, une rémission laisserait le malade dans un état tel qu’il n’aurait plus aucun intérêt à la vie, qu’il souffrirait indiciblement de sa déchéance et qu’il souhaiterait mettre fin définitivement à ses tourments, dans ce cas, l’euthanasie est la solution et la décision doit être prise par un noyau de personnes impartiales et désintéressées.

En aucun cas, la charge imposée à la famille, à la Société ne peut être invoquée, ce serait ouvrir la porte à tous les abus d’ordres budgétaire et financier.

L’accord préalable du malade, l’avis médical émis par au moins deux praticiens expérimentés et la recommandation d’un juriste intègre et informé des tenants et aboutissants du problème est nécessaire à mes yeux avant de décider l’interruption, sans douleur supplémentaire pour le mourant, des soins, du traitement qui le maintient en vie.

Il peut paraître surprenant de faire intervenir un juriste qui étudiera le dossier, faisant confiance au collège des médecins, et qui se penchera sur les éléments annexes afin de s’assurer que le patient est d’accord sur le principe même de l’euthanasie mais aussi et surtout que cette mort provoquée ou du moins acceptée ne lèsera aucunement ni ne génèrera aucun profit financier ou autre dans l’entourage immédiat du mourant lors de son décès.

Le suicide

                              Il faut tenter de fuir au plus vite

                               d’ici vers le haut.

                                                           Socrate

Si nous ne pouvons décider du jour ou de l’heure de notre naissance, sous certaines conditions, nous pouvons décider du moment de notre mort.

Le suicide est souvent considéré comme une faute, une lâcheté, un abandon, une désertion et c’est souvent le cas.

Tout être humain doit assumer ses responsabilités envers l’ensemble de la Société, envers, non seulement, ceux qui, individuellement, ont besoin de lui, mais aussi envers la collectivité.

Lorsque après une vie active achevée, plus personne ne dépend de vous, plus personne ne réclame vos avis et conseils, plus personne ne se réfère à votre expérience, le seul “plus” qu’il est encore possible d’acquérir est un plaisir solitaire, égoïste, intellectuel, générateur, parfois, souvent, d’un certain orgueil, voire d’une certaine vanité.

Certes, il est loisible à chacun de s’y complaire, cela ne fait aucun tort à qui que ce soit, mais cela laisse aussi la liberté de s’en aller sur la pointe des pieds, conscient que bien peu de monde nous regrettera et que beaucoup de monde nous oubliera dans un avenir très proche.

 

 Conclusion

 

Ces considérations sur la vie sont strictement personnelles, chacun voit l’existence dans sa propre optique, devant un miroir reflétant sa personnalité.

Il est du devoir de chacun d’acquérir le maximum d’informations, de connaissances, d’érudition en tenant compte du fait que tout homme a ses limites et ne doit pas en faire de complexes.

Individuellement, nous sommes un maillon d’une longue chaîne liant nos ancêtres à nos descendants, chacun d’entre nous est particulier sans être exceptionnel, il a sa place dans la filiation et doit l’assumer.

Ôter la vie est rompre une de ces chaînes et prendre une très grave responsabilité.

Chacun est libre de disposer de sa propre vie s’il a rempli ses obligations envers sa propre filiation et l’ensemble de la collectivité.

Le progrès, la connaissance, le capital intellectuel, le confort de la communauté humaine dépend de chacun d’entre nous, à son niveau de capacités physiques et intellectuelles, mais la chose principale, celle qu’il faut protéger contre vents et marées, c’est la vie.

E.A.Christiane

avril 2005

En Méditerranée à bord du Sapphire

 

 ANNEXE

Extrait de “ Procureur à Nuremberg” - Auteur :Telford Taylor

- Editeur : Editions du Seuil 1995

Annexe page 662 - Statut du tribunal militaire international

II - Juridiction et principes généraux

ARTICLE 6

Le tribunal établi par l’Accord mentionné à l’article premier ci-dessus pour le jugement et le châtiment des grands criminels de guerre des pays européens de l’Axe sera compétent pour juger et punir toutes personnes qui, agissant pour le compte des pays européens de l’Axe, auront commis, individuellement ou à titre de membres d’organisations, l’un quelconque des crimes suivants:

Les actes suivants, ou l’un quelconque d’entre eux sont des crimes soumis à la juridiction du Tribunal et entraînant une responsabilité individuelle:

a) Les crimes contre la paix: c’est-à-dire la direction, la préparation, le déclenchement ou la poursuite d’une guerre d’agression, ou d’une guerre de violation des traités, assurances ou accords internationaux, ou la participation à un plan concerté ou à un complot pour l’accomplissement de l’un quelconque des actes qui précèdent;

b) Les crimes de guerre: c’est-à-dire les violations des lois et coutumes de la guerre. Ces violations comprennent, sans y être limitées, l’assassinat, les mauvais traitements ou la déportation pour des travaux forcés, ou pour tout autre but, des populations civiles dans des territoires occupés, l’assassinat ou le mauvais traitement des prisonniers de guerre ou des personnes en mer, l’exécution des otages, le pillage des biens publics ou privés, la destruction sans motif des villes et des villages ou la dévastation qui ne justifient pas les exigences militaires;

c) Les crimes contre l’humanité: c’est-à-dire l’assassinat, l’extermination, la réduction en esclavage, la déportation, et tout autre acte inhumain commis contre toute population civile, avant ou pendant la guerre, ou bien les persécutions pour des motifs politiques, raciaux ou religieux lorsque ces actes ou persécutions, qu’ils aient constitués ou non une violation du droit interne du pays où ils ont été perpétrés, ont été commis à la suite de tout crime rentrant dans la compétence du tribunal, ou en liaison avec ce crime.

Les dirigeants, organisateurs, provocateurs ou complices qui ont pris part à l’élaboration ou à l’exécution d’un plan concerté ou d’un complot pour commettre l’un quelconque des crimes ci-dessus, sont responsables de tous les actes accomplis par toutes personnes, en exécution de ce plan.

 

E.A.Christiane

avril 2005

En Méditerranée à bord du Sapphire

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10 septembre 2006 7 10 /09 /septembre /2006 07:11

Heureux qui comme Ulysse ...

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Un monument, une pierre, un acte restent muets aussi longtemps qu’on les considère isolément.

Ils ne commencent à parler que lorsqu’on les insère dans leurs perspectives historiques.

(T.E. Lawrence)

 

 

Rendons grâce à la technologie qui, de nos jours, permet à tout un chacun, pour peu qu’il soit un tant soit peu nanti de parcourir notre planète, de côtoyer ses contemporains dans leur milieu naturel.

Nos parents parlaient du vaste monde et, avant la Seconde Guerre mondiale, le Portugal ou les Balkans étaient pour eux, citoyens de la petite Belgique, autant de terres aux confins de l’univers auquel ils étaient habitués.

Quant aux Amériques, n’en parlons pas, c’étaient des lieux très lointains presque sur une autre galaxie.

La famille de ma grande mère maternelle avait, au début du XXe siècle, émigré très temporairement de Verviers à Buenos Aires; lorsqu’elle en parlait, c’était pour moi un lieu si lointain, un endroit quasiment impossible à imaginer.

Que de moments de rêves en parcourant les vieux atlas où le centre de l’Afrique était encore “Terra incognita”, là où, quelques années plus tard, j’allais vivre la plus grande partie de ma vie active.

Je me souviens du premier homme noir que j’ai vu, c’était à Verviers, un commerçant ambulant qui vendait au marché du samedi de la réglisse, des jujubes et quelques épices exotiques; il a disparu au début des années quarante.

Puis, à la Libération, émotion, il y avait un GI en promenade, aussi noir que possible, souriant, qui passait dans notre rue; nous, les gamins effrontés, nous le regardions sous le nez avec curiosité.

Comment pouvais-je deviner que, moins d’une quinzaine d’années plus tard, j’allais vivre dans un pays, dans des conditions qui me plongeraient, qui m’imprégneraient de négritude durant plus de trente-six ans ?

En 1950, c’est la guerre en Corée, mais où donc se trouve la Corée, ce petit pays du matin pas si calme que prévu ? Quelques jeunes gens de la région y sont allés se battre, mais pourquoi ? A quoi ressemble un Coréen ?

Aujourd’hui, nous côtoyons des Coréens tous les jours, leur pays nous est connu, ils sont presque nos voisins quand ils ne sont pas nos voisins de palier.

Cela s’est fait progressivement, mais très vite quand même.

Durant la Seconde Guerre mondiale nous avons, grâce à la radio, pris conscience que les pays lointains étaient plus proches que supposés; nous nous limitions à Lisbonne et à Budapest, mais on parle de Londres, de Moscou, du Caire, de Jérusalem, de New York, de Djakarta, de Singapour, de Yangoon, de Pékin, de Pearl Harbor, d’Okinawa, de Tokyo ... ces lieux ne seront jamais plus lointains, ils se rapprocheront de plus en plus, on en parlera de plus en plus souvent, ils deviendront des villes de notre banlieue.

En 1945, il a fallu un mois et demi à certains de mes amis pour joindre Bruxelles à Léopoldville, en 1948, il fallait trois semaines de bateau, en 1950, il fallait trois jours d’avion, en 1955, dix-huit heures seulement et aujourd’hui, moins de sept heures, et je ne pense même pas au Concorde qui joignait Brazzaville à Paris en moins de quatre heures.

En 1901, lorsque la Reine Victoria 1re décéda, il fallut trois mois au télégramme officiel parti de la côte de l’océan Indien pour atteindre le lac Tanganyika, le centre de l‘Afrique; actuellement n’importe qui possédant un poste de radio à transistor et des piles adéquates pourrait être informé dans la demi-heure qui suit l’évènement.

A ce propos, lorsque l’avis officiel du décès de Victoria 1re a atteint les grands lacs, il y avait déjà plus de deux mois que l’information informelle y était arrivée .

Par quelle voie ? Mystère. Peut-être par les instruments de transmission à percussion.

La planète terre a rétréci comme une tête Jivaro, je m’y suis aventuré, j’y ai ouvert les yeux, du moins je le crois, mais qu’y ai-je vu ?

Il faudrait idéalement garder une neutralité parfaite mais parfois on ne peut s’empêcher de comparer; on reste petit, complexé devant certaines réalisations, les pyramides de Gizeh, le temple de Borobudur, le Hoover Dam ou le site de Teotihuacan.

Parfois, en visitant certaines régions, on enfle d’orgueil en pensant que “chez nous, c’est mieux”; mais dans ce cas, nous ne voyons que ce que nous voulons bien voir, on trouve parfois une excuse à ceux qui sont moins favorisés que nous, ceux qui ont eu une moins bonne performance que nous, mais il est difficile de juger, car, en voyageant on a une vue très rapide, très superficielle des choses et il faut éviter de poser un jugement, d’émettre une opinion trop tranchée, juste quelques considérations, bases de départ à plus d’investigations.

En allant à la rencontre de nos “voisins de banlieue” il faut essayer de garder les bras ouverts, la main tendue, mais il est parfois bien difficile de garder la pose, trop souvent, on a envie d’enfouir ses mains dans ses poches et de ne pas les retirer.

Il est difficile de rester spectateur, de ne pas prendre part au spectacle, de ne pas vouloir jouer un rôle.

Nous étions à Bagan, au Myanmar, et nous traversions la campagne en calèche pour visiter un temple bouddhiste. Le conducteur m’avait laissé les rênes et me faisait part de ses problèmes journaliers.

Quelques années auparavant, en Egypte, nous traversions la petite agglomération d’Edfu pour y visiter le magnifique temple Ptolémaïque ; là aussi, le conducteur m’avait laissé les rênes et m’expliquait ses problèmes domestiques.

Au bord du Nil ou au bord de l’Irrawaddy, à plusieurs milliers de kilomètres de distance, les problèmes de ces deux hommes étaient identiques : ils supputaient combien ils allaient toucher de bakchich afin de pouvoir payer les uniformes scolaires de leurs enfants.

Quels que soient les lieux où ils vivent, leur position sociale ou leur couleur de peau, les hommes n’ont que quelques soucis primordiaux qui leur sont communs: manger, boire, se trouver une compagne ou un compagnon, avoir une descendance et conduire celle-ci à la fin de l’adolescence dans des conditions idéales pour réussir leur vie dans les meilleures opportunités possibles.

“ La production des êtres vivants ne fut complète dès le début que dans leur principe et dans leur cause, car Dieu ne créa point d’emblée toute la nature”.

(Augustin d’Hippone - 415 a.C.)

Le fils de sainte Monique a pris beaucoup de risques pour oser craquer une allumette évolutionniste dans les ténèbres créativistes de l‘époque.

L’humanité est uniforme, nous sommes tous identiques structurellement, physiquement et mentalement, les différences ne sont que minimes, opportunistes, limitées.

Malheureusement, notre nature, notre esprit critique nous fait voir plus aisément les différences que les convergences, nous voyons ce qui fait que l’autre est distinct de nous et cela accroche plus facilement notre raisonnement.

Différent, donc hors normes, donc à éliminer ... c’est cela la base du racisme.

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9 septembre 2006 6 09 /09 /septembre /2006 20:08

 

De la perception des choses

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Bienheureux les pauvres en esprit

Les béatitudes - Luc 6.20

Dans chaque discipline, sportive, artistique ou scientifique, un certain nombre de personnes ont atteint une telle notoriété que toutes leurs paroles, tous leurs écrits ont valeur d’évangile.

Il est certain que les connaissances de ces spécialistes sont aussi appréciables que respectables et que toute une vie consacrée à la pratique de telle ou telle discipline, les heures d’étude, de travail, de réflexion permettent, donnent droit à ceux qui en ont fait l‘effort de devenir des sommités dont les acquis doivent être diffusés, doivent être vulgarisés, afin de faire partager leur savoir à tout un chacun qui en a le désir.

Des faux spécialistes, il y en a aussi, peut-être beaucoup, autoproclamés ou parrainés au sein d’un petit groupe d’influence, c’est inévitable, cela fait partie du caractère humain; les écouter, les croire, s’y référer, est un risque que le néophyte prend inconsciemment.

Cela n’est pas nécessairement négatif et peut aussi créer des courants de réflexions dans chaque discipline, des ouvertures sur d’autres horizons, parfois un outsider relance une polémique sur de nouvelles bases intéressantes, non encore prospectées.

Nous n’aurons donc aucun scrupule à donner notre opinion sur un sujet duquel nous n’avons aucune formation, ce qui ne nous prive pas d’avoir quelques idées.

Des idées, chacun d’entre nous peut en avoir, leurs développements sont parfois difficiles et il serait présomptueux de croire que toutes sont du meilleur cru.

Assurément, Allah n’aime aucun arrogant, vaniteux.

Le Saint Coran - 31-19

Nous sommes limités par notre nature d’homo sapiens, notre physique ne nous permet pas tous les records dans les airs, sur terre et sur l’eau et notre capacité intellectuelle est aussi limitée à nos possibilités de perception.Ce que nous percevons de notre environnement n’est que le reflet de cet environnement perçu au travers de nos capacités de perception.

Nous avons un cerveau, siège de nos capacités intellectuelles, structuré de manière à pouvoir percevoir trois dimensions; nous pouvons peut-être penser qu’il y en a plus (certains ont émis l’idée qu’il pourrait y en avoir onze), mais nous ne pouvons concevoir matériellement ces dimensions supplémentaires, cela est au-delà de nos possibilités, de nos aptitudes.

Longueur, largeur et hauteur sont les trois dimensions grâce auxquelles notre modestie intellectuelle permet la représentation de ce qui nous entoure, les objets, les personnes, les planètes du système solaire, les galaxies.

En fonction de ces capacités limitées, les scientifiques ont établi des lois, ont trouvé des corrélations entre les volumes, les masses et l’énergie et les ont quantifiées dans des formules qui nous permettent d’anticiper les évènements ou d’expliquer les situations du passé.

Il faut cependant accepter qu’il y ait des lacunes.

Qui pourrait expliquer les trous noirs qui absorbent l’énergie avoisinante avec une gloutonne avidité, sans laisser de traces, sans qu’on ne puisse constater l’apparition d’une masse équivalente.

Où va, en quoi est transformée cette énergie ?

Un monde parallèle où le positif ( à moins que ce ne soit le négatif) de notre univers s’équilibrerait avec le négatif ( à moins que ce ne soit le positif) d’un autre univers caché derrière un “miroir” que nous ne pourrions percevoir ?

Pourquoi pas ?

Il serait orgueilleux de ma part d’avoir une opinion, peut-être seulement quelques intuitions.

Quoi qu’il en soit, le fait d’être limité à la perception de trois dimensions nous handicape très sérieusement dans l’explication de certains phénomènes scientifiques.

Il ne s’agit pas de la science de la terre, la biologie, la botanique, la zoologie, la médecine, la géologie etc. mais de la physique, des lois de la science universelle.Par l’observation, par la déduction, nous avons établi des lois qui régissent les phénomènes physiques, mais nous n’avons pas nécessairement trouvé le pourquoi de ces phénomènes.

Lorsque j’étais encore étudiant, en 1950-1952, j’avais lu un ouvrage de vulgarisation qui m’avait interpellé; de temps à autre, depuis plus de cinquante ans, j’y pense encore.

L’exemple unique donné dans cet ouvrage a été l’objet de nombreuses heures de rêveries, de réflexions, de recherches, malheureusement, à mon grand regret, je n’ai pas pu trouver d’autres exemples valables.

Aussi, le développement qui suit n’est pas issu d’une idée personnelle et je le regrette, il me faut rester modeste.

Il s’agissait de la loi physique de l’attraction universelle qui énonce que deux corps s’attirent en fonction directe de leur masse et en fonction inverse du carré de la distance qui les sépare.

Isaac Newton (1642-1727) a quantifié cette force, a codifié la loi qui la régit mais n’a pas expliqué le pourquoi de cette force.

La masse de ces deux corps en présence est fonction de leur densité, mais aussi de leurs dimensions, les trois dimensions qui nous sont perceptibles.

S’il y en avait plus de trois, simplement une quatrième, où pourrait-elle se situer ? Où donc s’adapterait une éventuelle quatrième dimension ?

Pour en avoir une idée, envisageons une feuille de papier, sans épaisseur, elle est la représentation d’une surface, à deux dimensions, une longueur et une largeur.

Où s’adapterait, ou s’accrocherait une troisième dimension ?

A chaque point de la surface de la feuille, on peut élever une perpendiculaire, la feuille à deux dimensions se transformerait ainsi en un parallélépipède, donc à trois dimensions.

La troisième dimension, la hauteur qui détermine le volume, est issue, se raccroche, à chaque point de la représentation d’une surface qui est par définition à deux dimensions.

On pourrait donc concevoir qu’une éventuelle quatrième dimension pourrait être accrochée à chaque point d’un volume qui, par définition, est à trois dimensions, mais imperceptible pour nous qui avons une intelligence capable de seulement distinguer trois dimensions.

Nous pouvons cependant représenter un cube (à trois dimensions) se déplaçant à la vitesse de la lumière dans le temps, qui serait alors considéré comme une quatrième dimension.

Pour généraliser et réfléchir dans la quatrième dimension, ôtons systématiquement une dimension à ce qui nous entoure.

C’est ainsi qu’un parallélépipède (une brique) sera représenté par une surface plane, une sphère par un disque (sans épaisseur) etc.

De cette manière, le soleil aura la forme d’un disque, la terre, celle d’un disque plus petit et l’espace entre les deux sera une surface plane sur laquelle seraient posés les deux disques représentant la planète terre et son soleil.

Nous avons ainsi une vision à deux dimensions d’un espace à trois dimensions.

Pour être plus pratique, prenons une pièce de un euro et une autre de vingt centimes d’euro et plaçons les sur les bords opposés d’une assiette plate.

Nous pouvons ainsi représenter la terre et le soleil en deux dimensions équivalant à leur position en trois dimensions.

Remplaçons l’assiette plate (représentant en deux dimensions l’espace à trois dimensions) séparant les représentations du soleil et de la terre par une assiette profonde.

Celle-ci, de par sa profondeur, ajoute une dimension à la représentation.

L’assiette profonde est en trois dimensions, la profondeur est donc, dans notre système imaginé, la représentation de la quatrième dimension.

Qu’adviendra-t-il des deux pièces de monnaie ?

Elles vont glisser et se joindre au fond de l’assiette profonde du fait de la déformation de l’assiette qui, de plate (donc à deux dimensions équivalant à trois dimensions), est devenue profonde (donc à trois dimensions équivalant à quatre dimensions).

Conclusion : C’est donc suite à la déformation de la quatrième dimension que les deux masses (la représentation du soleil et la représentation de la terre) se sont réunies.

Ce développement ne remet pas en question les lois de la physique, il propose une nouvelle approche, une explication possible mais pas nécessairement exacte de certains phénomènes physiques.

En tout cas... un sujet de réflexion.

 

                                                                            E.A.Christiane

Mars 2005 - En Méditerranée à bord du Sapphire

 

 

 

 

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